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    L'Ombre de Staline
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    Jorik V
    Jorik V

    1 279 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 août 2020
    Il est toujours intéressant de voir des long-métrages dont le sujet s’attache à des pages méconnues voire inconnues de l’histoire. Et encore plus lorsque ces pages méritent d’être remémorées car elles nous ramènent aux périodes les plus sombres et tristes de notre passé commun. En prenant donc pour sujet l’Holomodor (qui signifie extermination par la faim et désigne « La Grande Famine ») supposément organisé par Staline dans les années 30, cette œuvre fait office de rappel d’une période très noire et opaque du passé. Une période qui a tendance à être oubliée dans les manuels d’histoire et la mémoire collective au profit de la Shoah. Agnieszka Holland semble connaître son sujet sur le bout des doigts et s’être documenté en conséquence mais son scénario peine souvent à clarifier ce pan complexe de notre Histoire et surtout à bien le contextualiser. Il y a donc pas mal de zones d’ombres et le script à tendance à s’éparpiller plus que de raison, surtout dans la seconde partie.



    Pourtant les germes d’un film d’investigation et d’espionnage historique étaient bien posés. Mais, si la première heure attise notre attention et se révèle prenante et intrigante, la seconde n’est pas du même acabit. « L’ombre de Staline » délaisse les couloirs du journalisme et de la politique pour se murer dans une espèce de survival qui tranche avec le reste. Encore ce dernier fut-il captivant mais ce n’est pas le cas. En effet, la deuxième partie s’avère lancinante, terne, avec un gros manque de rythme plutôt rédhibitoire alors qu’elle devrait atteindre des sommets de tension. Les longueurs s’accumulent et ont raison de notre patience. De plus, le film se clôt en nous laissant avec pas mal d’interrogations sans réponse et il contient bien trop d’invraisemblances et facilités de scénario pour être crédible.



    Plutôt qu’un film d’évasion ou de traque en territoire hostile, « L’ombre de Staline » aurait dû continuer sur le terrain du thriller et du jeu de dupes. Heureusement, le sujet étant passionnant et ses ramifications nombreuses et très intéressantes, on y trouve relativement son compte. On peut y voir beaucoup de résonances avec l’actualité que ce soit dans la manière de manipuler l’opinion publique à coup de propagande ou dans le cadre des lanceurs d’alerte, notre héros en étant un d’une autre époque. Ce dernier est interprété par un James Norton correct mais qui manque de prestance et de charisme. On apprécie l’esthétique surannée, adaptée à cette œuvre classique voire académique, et visuellement très travaillée qui décevra cependant la plupart des espoirs qu’on mettait en elle.


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    20centP
    20centP

    17 abonnés 235 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 5 juillet 2020
    Les pires heures du régime stalinien, moins souvent présentées au cinéma que l'horreur nazie, aurait mérité un bien meilleur traitement. Le film étire dans de longues scènes vaines une histoire qui aurait mérité d'être plus nourrie. La Grande Bretagne apparaît ici comme la seule nation qui aurait fermé les yeux sur la famine de la population alors que bien d'autres régimes européens ou américains n'ont pas fait mieux. Le parallèle avec le roman de Georges Orwell est doublement une mauvaise idée : trop appuyé à l'écran, on ne peut que penser à quel point il vaut mieux relire La ferme des animaux que subir ce téléfilm historique. Dommage, le sujet méritait vraiment un meilleur traitement !
    TheLardenne31 .
    TheLardenne31 .

    2 abonnés 17 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 juin 2020
    Premier ciné après 3 mois. Quel plaisir de retrouver les salles obscures avec ce film qui démarre lentement pour mieux nous attraper et plus nous lacher jusqu'à la fin. Les références à la ferme des animaux de George Orwell nous accompagnent tout au long de cette Histoire avec un grand H. A voir !
    Gdorle12
    Gdorle12

    2 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 juin 2020
    Un grand film que j'ai eu plaisir à enfin découvrir en salles! Depuis le temps!!! J'aurais cru le voir en VOD pendant le confinement mais bien heureusement celui ci s'est maintenu en salles. J'y suis allée avec ma femme qui est d'origine ukrainienne, super émouvant...Les scènes en Ukraine sont superbes et l'histoire passionnante.
    selenie
    selenie

    6 344 abonnés 6 208 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 juillet 2020
    Sans aucun doute le scénario a bénéficié d'une documentation foisonnante, c'est aussi pour cela qu'on peut rester perplexe sur certaines libertés et certains choix narratifs qui paraissent gratuits et/ou bien inutiles. La reconstitution est soignée et marque particulièrement sur la famine et ses cruelles conséquences malgré un passage plutôt court au vu de la durée du film. Niveau mise en scène, on apprécie la sobriété générale mais on reste surpris par quelques passages accélérés qui ne conviennent pas du tout à tel point qu'on pense même rapidement à du Benny Hill (Gareth Jones à vélo !) ! Bizarre... Néanmoins, l'histoire est passionnante, et cet évènement reste si rarement abordé qu'il donne une valeur non négligeable au film. A voir et à conseiller.
    Site : Selenie
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 355 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 juillet 2020
    Des porcs qui s’entassent.
    Une cahute délabrée au milieu d’un champ prospère.
    Et enfin un écrivain amorçant son essai, nous expliquant ô combien l’histoire qu’il va nous narrer à ce petit quelque-chose de choquant et d’inimaginable.
    Voilà comment commence cette « Ombre de Staline ».

    Quelques premières images plutôt élégantes à défaut d’être inventives certes, mais surtout une écriture très explicite et un brin sensationnaliste qui m’a tout de suite fait grimacer.
    Quand dès les premiers mots une œuvre trahit son intention de ne laisser aucune place à l’interprétation et au sous-entendu, moi j’ai tendance à considérer que ça n’augure rien de bon.

    Et malheureusement dès la scène suivante la confirmation explose pleine face.
    D’un côté le personnage du jeune et brillant Gareth Jones expliquant à son gouvernement qu’Hitler est un danger pour l’Europe et qu’une nouvelle guerre se prépare. De l’autre un rire unanime et méprisant accompagné de quelques « mais non qu’est-ce que vous racontez… Hitler faire la guerre ? Quelle absurdité ! Nous sommes si sûrs de nous ! Ho ! Ho ! »
    A partir de là ce film vient de dévoiler tout son jeu sur la table.
    Voilà à quelle sauce on va être mangé. Un gentil qui a raison face à des méchants qui ont tort. Pas de détails. Pas d’ambivalence. « L’ombre de Staline » ne sera que l’ombre d’une approche réflexive et subtile sur la période.
    « L’ombre de Staline » ne questionnera pas.
    « L’ombre de Staline » ne mettra rien en balance.
    « L’ombre de Staline » n’appellera pas à penser.

    Alors entendons-nous bien, la réflexion n’est pas pour moi une obligation au cinéma, même dans les reconstitutions historiques. Par exemple je suis particulièrement friand du « Patient anglais » ou bien d’ « Australia » alors qu’aucun de ces deux films n’a la prétention de nous faire comprendre quoi que ce soit sur la période abordée.
    Seulement voilà, c’est là tout ce qui sépare cette « Ombre de Staline » de ces deux exemples sus-cités : la prétention.

    …Car ce film entend bien nous faire la leçon.
    Il est construit comme la révélation d’un pot aux roses ; d’une vérité que personne n’a voulu voir. « L’Ombre de Staline » a une morale. Il défend une cause. Il distribue les bons et les mauvais points parmi les acteurs – bien réels – de la politique et du journalisme d’hier.
    Et pourtant, malgré la prétention de la démarche, ce film fait le choix d’une approche presque infantilisante. Je trouve par exemple assez saisissant que toute la première partie entende essentiellement se reposer sur un effet de mystère qui a trait à l’URSS stalinienne. A Londres on s’interroge sur les moyens dont dispose Staline pour investir autant en pleine crise. A Moscou on comprend que tout se joue en Ukraine mais que le secret y est remarquablement gardé. En somme on se retrouve toute une heure à faire monter la sauce sur ce grand mystère que toute personne qui a un vague souvenir de ses cours de 3e aura vite percé.

    Et pour le coup j’avoue que ça me sidère un peu qu’un scénario puisse faire à ce point le pari de l’inculture de son public, surtout quand la prétention historique et mémorielle du film est aussi évidente.
    D’ailleurs, au-delà même de l’inculture, il y aurait presque un pari sur la bêtise.
    Car au fond le vrai problème de ce film ce n’est pas qu’on ne pense pas mais surtout qu’on ne veuille pas penser.
    Toute l’intrigue n’est en définitive construite que sur des effets d’esbroufe. Et là où la première partie entendait se bâtir sur un suspense totalement inopportun, la seconde se replie quand-à-elle sur de l’émotion bien convenue.
    Il s’agit simplement d’illustrer, d’indigner et de condamner, mais jamais d’expliquer, d’explorer ou – mieux encore – de rendre sensible.

    Car c’est aussi lors de cette seconde partie que cette « Ombre de Staline » révèle également toutes ses limites de forme.
    Et là encore la forme infantilise tant elle évite de vraiment traiter avec sens son sujet.
    Parce que parti a bien été pris de montrer l’Holodomor. Et longuement en plus.
    Seulement voilà pour nous en offrir quoi ?
    Des démonstrations régulières pour bien marteler le fait que les gens ont faim.
    Une gradation régulière dans l’horreur et l’inimaginable… Mais sans jamais l’incarner.
    Il n’a pas de sang dans l’Holodomor de « l’Ombre de Staline ». Pas vraiment de texture non plus. Les corps ne sont pas marqués. La violence presque invisible.
    Voir l’Ukraine dans ce film c’est nous rendre irrémédiablement orphelin de « Requiem pour un Massacre » d’Elem Klimov ; le souvenir du second rendant encore plus patent les limites du premier.
    L’ Holodomor à travers la caméra d’Agnieszka Holland a des faux airs de parc d’attractions.
    A croire qu’aussi bien dans le fond que dans la forme, on ne soit pour ce film jamais rien de plus et rien de moins que des enfants.

    Et franchement c’est dommage…
    C’est dommage parce que, bien que dénuée de toute audace, la réalisation parvient souvent à poser des décors et des atmosphères.
    C’est dommage parce que cette virée en plein arrière-pays soviétique aurait pu être l’opportunité d’une vraie plongée en enfer dans un monde riche de sens et de sensation.
    C’est dommage enfin parce que s’il avait fait le choix de l’expérience plutôt que de l’académisme, ce film aurait pu être une vraie proposition de cinéma.
    C’est même d’ailleurs pour toutes ces possibilités qu’il offre et qu’il laisse parfois entrevoir que je n’arrive pas totalement à la rejeter, cette « Ombre de Staline ».
    spoiler: (Cette seule scène où on voit Gareth être encerclé de gamins cannibales m’a d’ailleurs suffi pour considérer mon déplacement comme n’étant pas totalement inutile.)


    Malgré tout, le résultat reste là.
    Et d’une certaine manière c’est la conclusion de ce film qui rappelle à quel point le poids de ces choix calamiteux pèse dans la balance.
    Car face à une dénonciation finale aussi grossière, passablement erronée et surtout aussi grotesque, il est difficile d’arriver à sauver l’ensemble.
    Réduire les enjeux diplomatiques de « l’avant-guerre » à de banales préoccupations commerciales, c’est franchement contestable.
    Conclure sur un échange Jones / Orwell aux accents terriblement conservateurs où tout espoir d’utopie ou de réforme est rendu caduc, ça aussi c’est particulièrement contestable pour ne pas dire intellectuellement malhonnête.
    Et puis fermer le film en montrant bien à quel point le monde brime les gentils et récompense les méchants – le tout en se présentant comme le digne continuateur de la « Ferme des animaux » d’Orwell – là encore c’est quand même aller très loin dans le burinage moralisateur.

    Mais bon, que voulez-vous…
    L’air du temps est à ça en ce moment.
    L’académisme d’ailleurs a toujours été aussi à ça.
    A remplacer la réflexion par l’émotion.
    A troquer la compréhension par la morale.
    A réduire la politique à l’indignation.
    Alors peut-être qu’à Moscou les oies fidèles se sentiront rassasiées, mais pour d’autres comme moi, ce cinéma là, ça a quand-même un arrière-goût de disette…
    Estonius
    Estonius

    3 474 abonnés 5 453 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 août 2023
    Un sujet grave et malheureusement oublié, un film ambitieux… Ça commençait sous les meilleurs hospices, avec une bonne ambiance, un bon rythme et une excellente interprétation de James Norton. Et puis soudain, ça ne fonctionne plus du tout, alors que la virée en Ukraine devait être le point fort du film, la réalisatrice ne parvient pas à faire passer l'émotion attendue, à la place nous n'avons que longueurs et ennui. Sur le fond on pourra être surpris par l'amateurisme du travail de journaliste de Jones qui ne vérifie pas grand-chose, qui ne recoupe pas les informations… Et puis ce filtre gris ? Est-ce parce que le sujet est grave qu'il faut nous imposer des couleurs cafardeuses ? Décevant tout ça !
    Gentilbordelais
    Gentilbordelais

    325 abonnés 3 001 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 novembre 2020
    Le témoignage du journaliste G. Jones sur la grande famine (Holodomor) de 1933 instaurée par Staline est un document important du point de vue historique et politique. Le film quant à lui marque trop souvent le pas par une manque de tension, des scènes qui s'enchaînent avec trop de lenteur. Les séquences les plus saisissantes sont celles vécues par Jones dans la realité de la désolation de ces villages où les habitants meurent.
    Min S
    Min S

    59 abonnés 462 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 juin 2020
    L'ombre de Staline est un bon film, l'acteur principal est excellent, une histoire assez sombre présentée subtilement. Je le conseille vivement.
    Vincenzo M.
    Vincenzo M.

    43 abonnés 271 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 mai 2021
    Quel film ! C'est à la fois une enquête journalistique, le héros idéaliste fait parfois penser à Tintin. C'est aussi un drame historique sur un génocide totalement méconnu, les images des populations affamées en Ukraine sont glaçantes. Et le film fait beaucoup réfléchir à des sujets très actuels: le mensonge d'état, les médias manipulateurs, les vérités alternatives.
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    84 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 juin 2020
               Agnieszka Holland a travaillé avec Andzerj Wajda et Kryzsztof Kieslowski. Bonne école! Qui lui a valu ensuite une carrière internationale (Europa Europa) Avec l'Ombre de Staline, elle fait revivre avec brio une époque dont seuls les plus anciens se souviennent: celle où tous les peuples béaient d'admiration devant les réussites économiques du camarade Staline..... 

              Elle s'inspire de la vie d'un personnage ayant réellement existé, disparu bien jeune en Mongolie -et dans des conditions douteuses, Gareth Jones, brillamment interprété par James Norton qui lui prête un petit côté chien fou, un peu déconnecté de la réalité, Chouchou de Lloyd George (Kenneth Cranham) dont il est le conseiller pour les affaires internationales, ce Tintin du journalisme (fait d'arme: il a interviewé Hitler! donc, il interviewera Staline! Ben voyons!) se pose une question simple: l'URSS a construit une industrie chimique, une industrie métallurgique à partir de rien.... mais d'où vient l'argent? Alors, il veut aller y voir! Et découvre que la vie des journalistes internationaux à Moscou se déroule dans une sorte de prison à ciel à peine ouvert, écoutés, surveillés... Interdiction de quitter Moscou, naturellement, et quant à Gareth dont la présence n'est pas particulièrement souhaitée, on lui assigne un (bel) hôtel, et pour deux jours seulement. S'adresser à un autre hôtel? Ils sont complets.... Mais par contre, les journalistes bien en place, ceux qui ne cessent de vanter les réussites soviétiques, comme Walter Duranty (Peter Sarsgaard), correspondant du New York Times et prix Pulitzer, s'ils vous plait, mènent la belle vie et organisent des fêtes très trans-genres qui ressemblent plutôt à des orgies avec éphèbes et putes (voilà une facilité dont Agnieszka eut pu s'abstenir; première petite critique. Pauvre Duranty! quel portrait!) Avant de mourir dans des conditions très étranges, un confrère lui dit de s'intéresser à l"or jaune"... Notre Tintin part donc dans des conditions rocambolesques en Ukraine. Et là, il découvre l'Holodomor, la grande famine -l'horreur. Tout le blé de ce grenier de l'URSS part en Russie. Les morts -morts de faim- sans sépultures gisent dans la neige. Des bébés encore vivants sont jetés à la fosse commune avec leur mère, alors que d'autres enfants sont dévorés après leur mort par leur fratrie... Et là, je ferai une seconde petite critique (qui n'en est pas vraiment une, d'ailleurs...)  à ce film passionnant et magnifique: c'est trop beau. Cette seconde partie, quasiment en noir et blanc, est une succession d'images sublimes. Tellement sublimes que l'horreur de la famine, nous l'oublierions presque.... Le jeune homme, lui même affamé, erre dans ce cauchemar sans que personne ne prête attention à sa présence.

              Gareth s'en sort. Chantage à l'appui: s'il révèle ce qu'il a vu, six ingénieurs britanniques accusés d'espionnage, condamnés à mort, seront exécutés. De toutes façons, la parole du grand Duranty, qui professe que la famine en Ukraine n'est que mensonges de vilains propagandistes anti-soviétiques, pèsera bien plus lourd que celle de notre apprenti journaliste. 

              Pourtant, quelqu'un le croira: George Orwell (Joseph Mawle) qui s'en inspirera pour écrire La ferme des animaux....

              Le film est passionnant, historiquement révélateur d'une myopie collective.... Les images du Moscou de ce temps, avec ses immeubles officiels lugubrement mastocs sont impressionnantes. Elle sait filmer, Agnieszka, avec une recherche d'images, une sophistication certaine qui, comme je l'ai déjà laissé entendre sont admirables mais en même temps peuvent détourner l'attention du sordide de la situation. Enfin il faut vite, vite aller le voir avant que d'autres films arrivent!!
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    704 abonnés 3 055 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 novembre 2020
    Écartelé entre les enjeux du divertissement grand public et la reconstitution historique d’une époque marquée par la suspicion et la duplicité de ses acteurs, Mr. Jones ennuie dans son premier segment et exagère dans son second, ne parvenant jamais à trouver un équilibre propice à l’immersion complète du spectateur. La réalisatrice aborde une thématique passionnante et peu représentée au cinéma, soit les horreurs que fit subir le stalinisme à l’Ukraine – famine, misère, pression militaire –, mais échoue à lui donner une forme unie et personnelle : le montage rapide qui articule les regards portés par le journaliste sur le blizzard environnant et le mouvement machinal des roues lancées sur la voie de chemin de fer apportent un rythme qui disparaît subitement pour ne revenir que lors du trajet ferroviaire suivant. Les dialogues politiques manquent de nerf et sont filmés avec distance, les scènes de désolation sont, quant à elles, captées de beaucoup trop près, l’objectif manquant de butter contre ces monts de cadavres empilés sur une charrette. Nous sommes tantôt égarés dans une Russie inhospitalière, tantôt pris en otages par la souffrance humaine. Une telle immersion en dents de scie nuit grandement au plaisir de visionnage et condamne le film à n’être que l’illustration de son sujet, au lieu de le faire vivre comme une expérience paranoïaque intense. En outre, le long métrage ne propose pas de rapprochement pertinent entre le périple de son protagoniste principal et l’œuvre littéraire qu’il inspira, à savoir La Ferme des animaux de George Orwell : tous les passages qui établissent des comparaisons s’avèrent artificiels et s’intègrent mal à l’intrigue. Dommage. Restent de bons comédiens et un thème important.
    Caine78
    Caine78

    6 798 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 juillet 2020
    Attiré dès le départ par ce projet retardé de plusieurs mois par le confinement, « L'Ombre de Staline » est à la fois ce que j'attendais et « craignais » de voir sur grand écran. Attente car le sujet est fort et passionnant : évoquer sous un angle relativement original le drame absolu que fut l'Holomodor et le silence assourdissant de la communauté européenne, souvent complaisante pour des raisons éminemment politiques, n'est évidemment pas anodin et pour un quasi-novice sur le sujet comme moi, l'expérience n'a pu être qu'enrichissante, surtout à travers le regard de Gareth Jones, ce héros presque à l'ancienne, pétri de grands idéaux et d'une droiture admirable : un vrai, beau personnage. Bien qu'un peu long, le récit se tient convenablement, représentant plutôt bien les forces en présence et les enjeux de l'époque ou le regard alors porté sur l'URSS, non sans quelques scènes très fortes (je pense, évidemment, à la découverte de la grande famine et de cette « fuite en avant » de Gareth pour échapper à la mort, minutes quasi-muettes semblant presque appartenir à une autre œuvre). Enfin, superbe idée que celle d'avoir intégré au récit spoiler: George Orwell et sa remarquable « Ferme des animaux »
    , donnant un peu plus de résonance à une histoire qui ne manquait déjà pas d'intérêt. « Crainte » parce qu'en définitive, les quelques éléments précédemment évoqués exceptés, j'ai vraiment vu le film que je m'attendais à voir. Logique, me direz-vous : ce n'est pas faux. Mais cela dure quand même plus de deux heures et de temps à autre, je les sentais un peu. Pas ennuyeuses, mais pas vraiment emballantes non plus. Agnieszka Holland a beau faire preuve d'une réelle application, son classicisme, voire léger académisme pèse un peu, la faute également à une interprétation solide mais sans ferveur. En définitive, si j'ai apprécié l'aspect sans compromis, cette volonté d'énoncer les faits et de rendre hommage à cet homme remarquable parti bien trop tôt, pas sûr que je retiendrais spoiler: (à une scène près et présence de l'auteur de « 1984 » exceptés, donc, ce qui n'est déjà pas si mal)
    grand-chose de « L'Ombre de Staline » (excellent titre, au passage, bien meilleur que l'original, une fois n'est pas coutume), très honorable film historique, à défaut de marquer autant les esprits qu'on ne l'aurait souhaité.
    Laurent A.
    Laurent A.

    40 abonnés 383 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 juin 2020
    C'est l'histoire d'une dénonciation, une de celles que l'Histoire a retenu sans avoir voulu l'entendre à l'époque où les choses auraient (peut-être) pu être changées. L'Histoire de l'Holodomor, de la tragédie humaine qui a accompagné le premier plan quinquennal de Staline à une époque où l'Union soviétique était en quête d'une reconnaissance internationale alors qu'elle sortait encore de son arriération séculaire et des soubresauts de sa révolution rouge en se cherchant une identité et une modernité aussi... Car c'est encore bien de cela qu'il s'agit, au delà du courage du journaliste qui a fait son travail et qui a été brillamment relayé par Georges Orwell, également présent dans ce film, avec l'un de ses chefs-d’œuvres : "La ferme des animaux" ; mais la réalité historique est un tantinet un peu plus complexe que le sentiment d'indignation juste et légitime que va en éprouver le spectateur : à cette époque se préparait aussi l'une des plus grande tragédie du XXème siècle qui allait s'accompagner d'un autre holocauste, dont seule une force mécanique, industrielle et puissamment armée allait pouvoir arrêter la fureur sans les orgues de Staline et son armée rouge, sans le prix humain exorbitant et indigne de la modernisation de son État, que serait-il advenu ? Les hôpitaux et les écoles gratuites ont aussi profité de cette politique, cela est abordé dans le film, mais la question de savoir ce qu'il serait advenu si l'ancien système avait perduré est absente. Alors que penser ?
    On pense au film "Amen" De Costa Gavras, à ces consciences isolées qui ont voulu témoigner pour tenter de changer le monde, on pense aussi au rôle du journaliste et du témoin de l'Histoire ainsi qu'aux questions qui les accompagnent : l'Histoire nous appartient-elle vraiment ? A-t-on la possibilité de se l'approprier lorsque personne ne veut l'écouter, ni même l'entendre ? Les intérêts économiques doivent-ils primer sur les intérêts humains ? (La récente crise sanitaire et la façon dont elle est encore aujourd'hui gérée par les différents pays est un bel exemple de ce dernier questionnement).

    L'ensemble nous donne un film sous forme de témoignage coup-de-poing à garder en mémoire, une belle reconstitution servie par un excellent jeu d'acteurs, à retenir pour le message de fond de cette tragédie, bien que l'histoire se soit malheureusement répétée par la suite dans d'autres nations communistes (voir le fameux "Grand bond en avant" destiné à moderniser les campagnes de la Chine de Mao en fin des années 50 et les 40 millions de victimes qu'il a englouties, hommes, femmes et enfants).
    Le film se conclue sur un dernier crime, auquel les régimes communistes étaient malheureusement habitués et qui ont formé toute la trame de la guerre froide. C'est en tout cas un film à voir pour son intérêt historique évident.

    Sur le même thème et pour ceux que cela intéresse je recommande le très récent numéro consacré à Staline dans la collection "Les grands personnages de l'Histoire en bande dessinée", un accent est mis (entre autres) sur cette sinistre période, on y apprend également un fait passé sous silence dans le film : le suicide de Nadejda, la compagne de Staline lorsqu'elle a pris conscience des conséquences malheureuses de la nouvelle politique du dictateur pour son peuple.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 juin 2020
    Excellent film qui retrace un passé méconnu de la Russie Soviétique. Une famine générée par l'arrivisme démentiel de Staline qui sacrifie des populations russes, ukrainiennes et caucasiennes au nom du collectivisme. Famine dénoncée par le journaliste britannique Gareth Jones, premier lanceur d'alerte. Agnieska Holland est une très grande réalisatrice, son film est sobre, prenant et émouvant, mais c'est surtout un film qui nous incite à regarder le monde avec plus d'acuité en se méfiant de la désinformation généralisée.
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