Je trouve certains critiques très injustes avec le film « EIFFEL ».En effet, il n’est pas intitulé (histoire de) la Tour Eiffel ; naturellement, chacun est fasciné , presque hypnotisé par ce Fanal devenu inévitable.
Mais, quel culot du cinéaste : il n’est là, justement, ce Fanal, que comme « accompagnateur » !
Et, tout au long de ce film, les actions de l’ingénieur G. Eiffel, ne feront l’objet que de « saillies » assez brèves. Or, par leur brièveté même, ces « saillies », « éveillent » !: elles ouvrent le chemin à l’esprit curieux. C’est merveille que de sortir d’un film avec l’envie d’aller chercher des réponses aux questions qu’il a ouvertes.
Il s’agit donc d’un film sur le destin d’un amour intense : amour véritable, c’est-à-dire donné et reçu ; mais anéanti par la violence sociale. Le « Fatum » veut que, par la disparition soudaine et impénétrable , pour Eiffel, de son amour, s’ouvre pour lui, un abîme, qui aurait pu l’engloutir, mais (sans qu’on nous montre son processus), qu’il arrive à surmonter.
La tardive révélation des circonstances de cette disparition (dont atteste la cicatrice persistante marquant à jamais son amoureuse), révèle à Eiffel qu’en dépit des circonstances, le dépôt amoureux qu’il avait confié à Adrienne, demeure intact !
Peu importent alors les contingences matérielles et sociales, que l’on respecte pourtant pour ce qu’elles sont ! (notamment la noblesse de sentiment de l’époux, qui a osé l’extraire de l’établissement pour les fous où, on ne sait comment, il l’a découverte)
A considérer les choses, on sort grandit de ce film, tant est solide et tendre l’amour qu’ils ont fait vibrer entre eux.
A ce titre là, on peut même justifier leur permanente jeunesse : celle de leur amour établi dans l’éternité, qui est une vibration de l’instant, inaccessible à l’usure du temps.