Le premier et principal constat, à la vue d’Eiffel, est le suivant : le réalisateur semble se moquer de la fidélité de sa reconstitution historique, « librement inspirée » comme nous l’indique le panneau de texte initial ; l’époque investie ne dégage qu’une impression de farce bouffonne au cours de laquelle notre héros force la voix tel un acteur de théâtre avant de se pavaner dans diverses réunions mondaines où il fait bon manger, boire et danser, offrir à une convive L’Art de bâtir plutôt qu’un éventail afin de la séduire. Nous suspectons de prime abord Martin Bourboulon, qui signa auparavant les deux volets du cycle comique Papa ou Maman, de dévier la trajectoire de son biopic amidonné vers la pochade en costumes ; malheureusement, il doit composer avec un projet monumental auquel il ne trouve aucun intérêt véritable, sinon celui de placer en son centre une relation amoureuse tumultueuse. Aussi son long métrage s’avère-t-il tiraillé entre deux rives qu’aucune passerelle ne parvient à unifier : d’une part l’érection d’un monument à l’image de la grandeur de Paris, d’autre part celle, interdite, d’un homme pour une femme qui l’inspire… La lourdeur des enjeux historiques est telle qu’elle écrase la romance et empêche toute subtilité de naître à l’écran ; s’en suit une collection de clichés comme une main pressée fait défiler les cartes postales dans un album jusqu’à se rendre compte, à terme, qu’il s’agissait du mauvais volume. Une grande fresque ratée, une intimité manquée. Ne reste que l’ossature d’une production française mastodonte qui bénéficie d’effets visuels corrects et qu’essaie de rehausser la partition musicale d’Alexandre Desplat.
Pas top. Historiquement c'est n'importe quoi pourtant on oscille entre l'ambiance documentaire et la romance inutile. Romain Duris ne sauve pas le film.
Pitoyable... Quelle honte ! Comment on a pu accepter de faire un film pareil qui déshonore à ce point la fondation du monument qui fait la fierté de notre pays ?
Bon, je sais que Romain Duris joue dans des mauvais films, mais là, je suis désolé, je ne peux plus rien pour lui... Les personnages n'ont aucune émotion et la moitié d'entre eux n'a aucune utilité à l'histoire, l'histoire est paresseuse, remplie d'incohérences et certaines questions restent en suspens.
Un film très incomplet et bon à oublier. Passez votre chemin. Même un spectateur dans mon cinema est sorti en plein milieu du film, tellement c'était affligeant. Moi, je suis resté jusqu'au bout pour faire preuve un tant soi peu de bonne volonté, mais j'aurais bien voulu l'imiter si ce n'était pas un film librement inspiré de faits réels.
J'avais hâte de le voir, vu la bande annonce, mais comme beaucoup de bandes annonces, ça ne reflète pas les impressions qu'ils nous laissent en fin de séances. Des plans magnifiques, des acteurs extra-ordinaires, dont un Romain Duris toujours aussi surprenant, une belle recherche des couleurs et des contrastes, c'est très réussi. Par contre, pour ma part, j'avais envie de beaucoup plus d'amour technique, plus d'images sur la force de cette construction (et pas forcément sur la construction elle-même), force qui est le miroir de la détermination d'Eiffel. Pour moi il y a une lourdeur et un entêtement qui ralentissent le film. Trop scènes romanesques, trop scènes de lit, des scènes en trop ou trop longues, et je dirais des scènes manquantes pour faire des liens. La façon de filmer m'a souvent menée à l'ennui. J'ai attendu de la musique sur certaines scènes, dont l'absence, selon mon ressenti, ramollissait encore. Un peu comme si je mangeais de la salade industrielle et une sauce mc do dans un restaurant 3 étoiles. Ça m'a un peu fait penser à Titanic où je m'étais si ennuyée. En bref, je trouve qu'il se dégage trop d'entêtement et de prétention, à côté de scènes puissantes et magistrales, et que ça ne soutient pas la force de caractère de Gustave Eiffel ni de Romain Duris. Je crois que le mariage entre l'historique et la romance ne s'est pas fait. Les fans de romance aimeront sûrement.
Purée je n'ai jamais vu un film ou l'on montre autant de poutres... le personnage principale d'Adrienne semble subjugué par celle d'Eiffel !!! Eiffel a du faire un quadruple saut périlleux dans son cercueil pour la première du film...
Caroline Bongrand s'est accrochée à son sujet des années durant et le voici enfin porté à l'écran. Le résultat n'est ni fait ni à faire tant il est impersonnel. Les acteurs jouent des dialogues sans relief devant des écrans verts destinés à faire revivre une époque. La photo n'est pas laide, elle n'est pas belle non plus, elle est simplement formatée. La musique est à l'image de tout ce que compose Desplat. On ne l'entend pas. Pas d'émotion, pas de drames, pas d'humour, en résumé pas de vigueur. L'inertie domine ce film soporifique dans lequel Romain Duris a autant d'épaisseur que dans son rôle d'Arsène Lupin. Un film sans âme dont on se fiche comme de l'an 40, qu'on oubliera dès qu'on sera ressorti dans la rue. Mieux vaut relire Pitch, le récit par lequel la scénariste racontait (il y a vingt ans) son parcours du combattant pour faire aboutir son projet. C'est exaltant, enthousiaste, plein de folie et d'énergie.
Quel beau film! La French Touch existe aussi au cinéma. On se laisse porter de bout en bout (on ne voit pas le temps passer) par cette histoire originale, où la fiction d’un amour impossible se mêle à la vie d’Eiffel. Ce n’est pas un biopic, mais la reconstitution historique est magistrale, depuis les forges jusqu’au chantier de la tour, tout est soigné, le film a une couleur Belle Époque et glorifie un héros français, une fierté nationale. Mais c’est l’histoire d’amour qui emporte tout. Rarement on aura vu dans la production récente un tel romantisme, qui ravage les cœurs. Romain Duris est au meilleur dans ce rôle qui mêle le créatif, le meneur d’hommes et la douleur amoureuse. La scène où il découvre la blessure d’Adrienne est magnifique d’émotion. Quant à Emma Mackey, c’est bien simple, sa beauté illumine l’écran a chaque apparition. Elle fait penser à Claudia Cardinale dans Le Guépard tellement elle irradie dans cette histoire d’amour qui semble écrire pour elle. On a hâte de la revoir! En attendant, courez voir ce beau film, c’est le cinéma qu’on aime.
Mise à part une luminosité parfois limite ( arrêtez de faire trop confiance aux super caméra 4k hypersensibles et construisez mieux vos éclairages messieurs les réalisateurs !), tout m'a plu dans ce film mettant en parallèle la grande histoire de la tour et l'amour fou ( qu'on suppose romancé ) d'un homme pour une femme ( Emma MacKey, juste sublime et future révélation au Césars, je l'espère ), épouse de l'un de ses amis. On retrouve un peu ce qu'il y avait dans Titanic, une magnifique histoire d'amour contrarié sur fond historique. C'est ce que reprocheront les spécialistes de la période, certainement ! Mais reste une superbe porte d'entrée vers la grande dame de fer pour tous les âges. La musique des Desplat rehausse l'ensemble. J'ai aussi apprécié les flashs backs faits de manière fluide et audacieuse. Certains en seront peut-être gênés. Un film optimiste sur la confiance en l'avenir. C'est cette France là que moi j'aime.
Le gouvernement français lance un appel à projet pour mettre sur pied une œuvre colossale en vue de l’Exposition Universelle de 1889 à Paris. Au même moment, Gustave Eiffel se verrait bien confier la création du métropolitain (le tout premier métro parisien). C’est en retrouvant son amour de jeunesse (qu’il avait rencontré lors de la construction de la passerelle Saint-Jean (en 1858) qui traverse la Garonne à Bordeaux) que l’ingénieur trouvera l’inspiration en dessinant les esquisses de ce qui deviendront quelques années plus tard (en seulement 2 ans), la Tour Eiffel, l’un des monuments les plus visités au monde.
Il s’agit ici d’un projet laborieux qui remonte au milieu des années 90 et qui, à de nombreuses reprises avait bien faillit voir le jour, que ce soit la version de Luc Besson, portée à l’écran par Depardieu & Adjani, une autre version produite par Christian Fechner, une autre réalisée par Christophe Barratier ou Olivier Dahan, voir même Ridley Scott ! Il aura fallu attendre plus de vingt ans pour que le projet aboutisse aux mains de Pathé et de Martin Bourboulon (Papa ou maman 1 & 2 - 2015/2016). Ce dernier s’est attelé ici à un (faux) biopic sur l’industriel & ingénieur français, à travers une adaptation libre de faits réels, en s’intéressant à la fois, à la construction de la fameuse Tour Eiffel et à son histoire d’amour interdite.
Il en résulte au final, une sympathique histoire, si l’on connait tous plus ou moins l’histoire de la Tour Eiffel (décriée par les parisiens qui la considéraient comme une verrue et qui, initialement, aurait dû être démontée à l’issue de l’Exposition Universelle), on connait beaucoup moins, voire pas du tout, l’histoire d’amour entre Gustave Eiffel & Adrienne Bourgès. Alors qu’en réalité, la différence d’âge entre les deux n’était que de 10ans, en confiant les rôles principaux à Romain Duris et l'actrice franco-britannique Emma Mackey (Sex Education), l’écart d’âge entre les deux acteurs s’avère bien plus important que dans les faits (20ans), ce qui peut paraître étrange aux premiers abords, mais face à la justesse des deux acteurs, on aura vite fait d’oublier ce grand écart d’âge.
Au final, Eiffel (2021) ressemble plus à une jolie fresque sur fond de comédie romantique qu’à un biopic à proprement parlé. On regrettera que le film ne s’intéresse pas davantage aux coulisses de la construction de la Tour Eiffel, face aux magnifiques reconstitutions signées BUF et dont une partie a été reconstituée (uniquement un pied de la Tour) sur un backlot situé sur l’ancienne base aérienne 217 en Essonne.
Pour citer Dumas, qui s'y connaissait en romanesque et bien que la phrase ne soit plus guère politiquement correcte : 'il est permis de violer l'Histoire, à condition de lui faire un (bel) enfant." C'est avec cette idée en tête que l'on peut aborder Eiffel qui propose les faits avérés quand cela l'arrange et qui, sinon, brode et imagine d'autres "vérités" sans vergogne. Ce serait (presque) acceptable si la supposée romance entre L'homme de fer et une femme mariée ne prenait pas autant de place, au détriment de la construction de la célèbre tour de laquellel le film semble se désintéresser peu à peu, une fois le premier étage atteint. Quid des revendications des ouvriers, des problèmes financiers du concepteur ou de l'opposition de l'opinion publique ? Balayés au profit d'une histoire d'amour qui n'a pas eu lieu ! Le parti-pris est contestable et surtout frustrant alors qu'une poignée de scènes, spectaculaires,donnaient forcément envie d'en savoir plus sur ce prodigieux chantier, voire même sur Gustave Eiffel lui-même, au-delà de son portrait en amoureux transi. Ce n'est donc pas que le film soit ennuyeux car il ne manque pas de rythme, même avec des flashbacks plus ou moins pertinents, mais il a le tort de nous emporter sur un terrain qui, non seulement prend des libertés avec la vérité historique mais qui, en outre, impose sa primauté sur le seul récit qui nous animait et qui possédait suffisamment de matière pour déboucher sur un thriller palpitant et même épique. Il y a donc en grande partie maldonne et tromperie sur la marchandise artistique.
Un film ÉPOUSTOUFLANT !!!! Des comédiens hors pair, des décors et des costumes de dingue, une magnifique musique, que dire de plus pour aller voir ce film !!!!
"Eiffel" n'est sans doute pas un chef-d'oeuvre mais il se dégage de ce film une émotion prenante. Plus que la construction de la célèbre Tour portant le nom de l'ingénieur, Martin Bourboulon met l'accent sur le triangle amoureux avec la convoitée Adrienne (Emma Mackey). Romain Duris dans le rôle de Gustave Eiffel est tout à fait crédible, fourmillant de projets et de désir. Le cinéaste réussit avec son équipe des prouesses pour restituer l'évolution du monument avec au passage quelques scènes vertigineuses. L'ensemble de ce projet ambitieux donne un grand film populaire malgré une certaine mièvrerie dans les séquences amoureuses. Je le conseille seul ou en famille.
Premier bémol, madame de Renac ne vieillit pas en près de 30 ans ! Un détail mais qui n'est que la première goutte d'eau d'un film qui frôle l'arnaque : Bourboulon a entre les mains la vie d'un homme ayant réellement existé et donc avec lequel il faut un minimum d'honnêteté et de cohérence avec l'Histoire et les faits. L'histoire d'amour vampirise le film et repousse finalement la Tour Eiffel au second plan. La reconstitution du Paris des années 1885-1889 est très réussie. Ainsi on manque de données sur la construction elle-même, aucune info sur les problèmes éventuels comme les questions techniques, on omet le seul ouvrier mort sur le chantier, d'ailleurs l'histoire d'amour est s'impose tant que la construction passe du 1er étage à l'exposition universelle en quelques secondes ! Et pourtant... Mais vraiment le pire du pire, c'est que le film fait croire que Eiffel est à l'origine de tout alors qu'on la doit avant tout à deux autres architectes ! En conclusion, le film est un mensongesur quasi toute la ligne, et donc seul le romanesque peut séduire. Heureusement, techniquement et esthétiquement le film a un charme certain et le couple fonctionne à merveille. Site : Selenie