Alors qu’il n’a aujourd’hui que 41 ans, Diego Lerman fait partie depuis plus de 15 ans des réalisateurs à l’origine de ce qu’on a appelé le Nouveau Cinéma Argentin. C’est en effet en 2002, alors qu’il n’a que 26 ans, qu’il a réalisé "Tan de repente", son premier long métrage. Depuis, quatre longs métrages de fiction se sont succédé, "Mientras tanto", "L’oeil invisible", "Refugiado" et, aujourd’hui, "Notre enfant".
Après "Refugiado", un film sur les violences conjugales, Diego Lerman s’intéresse à ce que représente l’amour maternel chez une femme qui, dans le passé, a accouché d’un enfant mort-né et qui, ne pouvant ans doute plus avoir d’enfant, s’est tournée vers l’adoption. Un amour maternel qui, pour Malena, se doit d’être très fort pour arriver à surmonter tous les obstacles qui se dressent sur son chemin, qu’ils soient d’ordre juridique, moral ou, qui sait, artificiellement montés par des gens sans scrupule. En plus, tout au long du film, Malena est amenée à se poser de nombreuses questions(et le spectateur avec elle !) et tout cela explique qu’une forme de folie semble l’envahir petit à petit.
Il n’est pas toujours facile d’être confronté à un film qui, lorsqu’il se termine, n’a pas répondu à toutes les questions qu’on a pu se poser. C’est le cas de "Notre enfant", mais, à une interrogation près, il faut reconnaître que c’est pour la bonne cause : le spectateur peut ainsi se glisser plus facilement dans la peau du personnage principal lequel est, par ailleurs, magistralement interprété par Bárbara Lennie.