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L'Info Tout Court
416 abonnés
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2,5
Publiée le 21 novembre 2018
Le principal problème des Filles du soleil réside dans une narration au goût prononcé pour le flashblack, à la logique caractéristique d’une fiction et qui rend l’ensemble artificiel alors qu’elle tente d’apporter une patte documentaire à son récit. De plus, Eva Husson alourdie son histoire d’un pathos parfois outrancier et d’une musique souvent pompeuse. On regrette ce manque de finesse qui aurait pu transformer les Filles du soleil en un grand film.
Vous voulez voir un exemple de film dont la réalisation est née d'idées justes et de bons sentiments mais dont la réalisation a malheureusement versé dans le pire mélo, voire même, souvent, dans une forme d'indécence sentimentale digne de ce qu'un certain cinéma hollywoodien peut avoir de pire ? Dans ce cas, allez voir "Les filles du soleil", deuxième long-métrage de Eva Husson, film qui était en compétition au dernier Festival de Cannes. Mais, plutôt que d'aller voir un film dont la médiocrité devrait avoir pour résultat de détourner les spectateurs de la cause qu'il cherche à défendre et si vous voulez avoir une information digne sur le sujet des combattantes kurdes, allez plutôt voir les documentaires "Terres de roses" ou "Les filles du feu". Dans "Les filles du soleil", on a droit à un slogan qui revient plusieurs fois "Les femmes, la vie, la liberté", à une femme qui accouche en plein conflit, à des phrases comme "Si c'était du pétrole qui coulait de nos seins et non du lait, on aurait déjà eu les frappes de l'Otan depuis longtemps", à une femme qui, d'un seul coup, retrouve son fils et, miracle, il n'est pas radicalisé. La musique ? Totalement hors sujet. Et quand les femmes kurdes se mettent à danser en rang sur cette musique insupportable, on touche des sommets dans le grotesque.
Je ne comprends pas comment ce film peut se faire autant descendre par la critique. Surement attendaient-ils un film politique, alors qu'ici il s'agit d'un film de femmes, des femmes qui combattent, des femmes qui fuient, des femmes qui se cherchent, ou qui cherchent ce qui leur est essentiel pour vivre, confrontées à l'atrocité de ce monde d'hommes. Sans pour autant opposer les genres, car ce n'est pas ici le propos, on découvre l'histoire de ces femmes kurdes, combattantes, courageuses. j'avoue que le sujet m'était complètement inconnu. Personnellement ce film m'a beaucoup touché. Peut être que #Meetoo et la libération de la parole des femmes dessert ce film qui dans un autre contexte aurait été plus objectivement jugé. la presse en a trop attendu, ou s'est complètement gourée sur l'intention d'Eva Husson.
Allez voir ce film, il (elles) le mérite(nt), et faites vous votre propre idée.
« Les filles du soleil » suit une journaliste française, jouée par Emmanuelle Bercot, qui accompagne un groupe de combattantes kurdes, mené par la commandante Bahar, jouée par Golshifteh Farahani, durant la guerre qui les a opposées à l’Etat Islamique en 2014 et 2015. Décrit comme un film de guerre féministe, le sujet était-il à la hauteur d’Eva Husson qui avait réalisé le très démonstratif et sans fond « Bang Gang » ? Ici le problème est le même. Les comédiennes sont très bonnes mais l’écriture ne s’attarde qu’à des moments touchants de femmes et ne fait qu’effleurer le cœur des tensions que vivent les soldates. De plus, on sent le plagia à plein nez du documentaire « Gulîstan, terre de roses » de Zaynê Akyol sorti l’année dernière. Alors que penser de ce pèle mêle de flash-backs sur fond de film d’action ? « Les filles du soleil » est un bon divertissement qui change des autres grâce à ses personnages féminins, mais qui manque terriblement d’âme et de profondeur. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com