La bande-annonce de « Dans la brume » est plus que prometteuse : un film catastrophe époustouflant, au suspense haletant. Si ces deux promesses ont été tenues, après le visionnage du film au cinéma, quelques jours après sa sortie, un bilan mitigé s’impose. Explications…
Tout d’abord, Romain Duris est magistral dans son rôle de père déterminé à s’en sortir et optimiste.
Arrivé du Canada où il a entendu parler d’un traitement novateur afin de soigner sa fille, il fera tout pour convaincre son ex-compagne de le tenter. Puis, lorsque la brume sortira sous-sols de Paris après un séisme, il ne renoncera jamais à « aller de l’avant » pour faire en sorte que sa famille puisse sortir de Paris et puisse trouver refuge chez des amis dans une région extérieure à la capitale.
Le courage, la foi et l’espoir de s’en sortir ne le quittent jamais.
Si le film prend un autre tournant à mi-parcours, notamment quand le couple sort dans la brume, nous serons soumis à un suspense et une angoisse aussi intenses que les principaux protagonistes, exacerbés par la musique, grave et oppressante. Ici, pas de super héros destinés à sauver le monde, mais des personnes comme tout un chacun, ne sachant pas ce qui se passe et devant se fier à leur seul instinct de survie afin d’espérer s’en sortir. Quant à la brume, elle sera réaliste quand on la voit de loin, depuis les toits de Paris, un peu moins si on la voit de plus proche.
Certaines scènes sont révélatrices de ce que pourrait être la folie exacerbée par la panique de l’être humain, en cas d’apocalypse. L’émeute sur le parvis du Sacré-Cœur, le policier usant et abusant de son pouvoir et de ses armes afin de garder coûte que coûte sa bouteille d’oxygène… sont révélateurs du chacun pour soi dans ces moments-là. Plus rien ni personne ne compte, à part sauver sa peau…
En sortant du cinéma, on n’a qu’une seule envie : respirer à pleins poumons ! Certaines scènes sont si réussies que l’on se met à la place des héros, qu’on se prend presque nous aussi à être angoissés… et à retenir notre souffle. Les plans de Paris dans la brume sont sidérants. On a froid dans le dos, notamment, entre autres, quand Notre-Dame de Paris sonne le glas…
Mais le gros défaut du film réside dans notre incompréhension de certains faits, et les questions que l’on se pose une fois que le générique de fin apparaît.
D’où vient réellement cette brume ? Pourquoi surgit-elle ? Pourquoi n’est-elle pas mortelle pour certains animaux mais l’est pour d’autres ? Comment la fille de Mathieu et Anna peut-elle sortir avec son autre ami malade dans la brume, rejoignant son père et clamant qu’au final, la brume ne leur fait rien ? D’ailleurs, on ne sait pas grand-chose sur la maladie de Sarah. Que se passe-t-il à la fin ? Que doit-on comprendre ?
C’est bien là le gros point noir, le manque de réponses aux questions. Peut-être s’agit-il d’un parti pris du réalisateur. Mais d’après les avis des autres spectateurs, et des critiques du film déjà apparues sur le net, ces interrogations pointent une faiblesse scénaristique plus que certaine.
Néanmoins, ce film tiendra sa principale promesse: celle d’un spectacle apocalyptique à la française, d’un Paris plongé dans la brume et le chaos. Mais les nombreuses questions restées sans réponses, et la fin peu compréhensible nous font rester sur notre faim. Les amateurs de sensations fortes et de suspense palpitant ne seront pas en reste. Les personnes ayant une sensibilité exacerbée face à la peur, facilement angoissées, claustrophobes même, devront peut-être s’épargner la vision de ce film catastrophe.
Ma critique complète sur mon blog: reves-animes.com