Dans la brume est un filmépatant et sacrément gonflé, voilà les deux adjectifs qui viennent à l’esprit à l’issu de ce film Français. Je précise bien Français car ce film montre qu'il est possible a notre cinéma de sortir de son schéma de catégorie comédie avec du Danny Boon et du Kev Adam partout. Enfin, ce cinéma nous montre que l'on peut faire un film à la hauteur des films catastrophe américain avec pas beaucoup de moyen visant même à les surpasser alors que la campagne marketing autour de ce film a été quasi-inexistant et je trouve cela vraiment dommage. Alors oui le film fait face à des petits défauts et oui ce n'est pas le plus grand film de catastrophe que le monde est connu, mais il fait son travail. Ainsi Daniel Roby nous offres un film étonnant, et étonnamment bien fichu. Assez court (moins de 90 minutes) mais d’une grande force, « Dans la Brume » laisse peu de place au vide puisqu'il démarre assez vite, crée un suspens qui ne faiblit quasiment jamais jusqu’à une fin pleine d’ironie, et qui tombe bien. Techniquement, les scènes de « catastrophe » et les scènes de tension qui lui succèdent sont bien trouvées, visiblement Daniel Roby a eu les moyens de ses ambitions en termes de décors, d’effets spéciaux, de figuration. Et il s’est aussi donné les moyens de produire un film efficace, avec une musique adaptée et qui accompagne l’action sans la parasiter. De plus le film ne s'attarde pas trop sur les scènes larmoyantes, et il n'y a pas de long discours creux comme on en a l'habitude de voir dans les films catastrophes. Les quelques scènes d’actions qui se déroulent dans la fameuse brume
(avec le chien, ou dans le laboratoire)
sont filmées comme il faut, sans en faire des tonnes mais sans sacrifier non plus l’efficacité et l'impact de ses scènes. Il faut dire que Daniel Roby a un atout majeur dans sa manche : son casting. Resserré autour de 5 personnages, il s’est offert les services de Romain Duris. Ici, dans le rôle de Mathieu. Ce personnage apparaît comme un héro aux yeux des spectateurs puisqu'il donne beaucoup physiquement et son jeu d'acteur est quasi parfait car il nous transmet de nombreuses émotions. A ses côtés, Olga Kurylenko prouve qu’elle n’est pas juste une jolie comédienne mais aussi une actrice capable d’incarner un rôle difficile avec une sobriété bien dosée. Et puis, on remarquera la présence de Michel Robin, épatant de délicatesse et qui trouve le moyen d’apporter deux-trois touches d’humour dans un film ultra anxiogène. Le scénario de « Dans la brume » part d’un postulat inexplicable et peu crédible : une brume se répand dans Paris, elle tue tout le monde,
à l’exception de quelques chiens
, on ne sait pas d’où elle vient, et si elle se dispersera un jour : en attendant elle monte encore. Placer dans cette situation une famille avec un gamine très malade, au début, on se dit que c’est « encore la facilité qui va primée ». C'est à dire que dans une grande majorité, dans les films de catastrophe, le héros a toujours un enfant gravement malade (asthme, diabète…) et qu’il oublie ou perd son traitement en route. Un grand classique, comme si devoir survivre ne suffisait pas, il faut aussi se coltiner le gamin malade ! Donc là, au début, on se dit que la maladie de Sarah est là pour créer de la tension, du suspens, des situations un peu simple. C’est vrai, mais pas seulement, et c’est là que le scénario monte d’un cran pour ouvrir sur autre chose, qui n’est jamais clairement expliqué ou formulé, mais qui se dessine grâce à une fin ironique. Là où le scénario est malin,
c’est qu’il ne tente aucune explication sur la brume
, l’action se focalise sur Mathieu, Anna, Sarah et ses deux charmants voisins, et ne tente pas de s’aventurer au-delà. Ce qui se passe au-delà ne sera évoqué
qu’à travers des jumelles
, et c’est suffisamment flippant pour qu’on en reste là !
L’inexplicable n’est jamais expliqué
, ce n’est ni de la facilité, ni de la frustration, c’est juste un parti-pris qui se défends et que moi, je trouve intéressant et efficace. Quand on regarde un film catastrophe américain type « Sans Andreas », on sait que le postulat de départ est ultra-crédible et pourtant on ne croit quasiment à rien de ce qu’on voit à l’écran ! Devant « Dans la Brume », c’est l’inverse, le postulat de départ est improbable et pourtant, on croit à tout, on marche dans l’intrigue, au point même de ne pas voir deux-trois indices laissés ça et là par le scénario sur cette fin qui nous cueille comme une fleur ! On peut éventuellement trouver que le film en fait un peu trop sur quelques points (le personnage de Mathieu n’est pas épargné et pourtant il se relève encore et encore), que quelques scènes tombent un peu à plat, que parfois ça tire un tout petit peu en longueur mais honnêtement, rien de choquant au regard de la très bonne impression générale laissée par le film de Daniel Roby. Toutefois pendant qu'on se trouve dans les points négatifs, j'ai trouvé que le personnage d'Anna était certes bien mis en avant mais était parfois sur la limite et avancée avec le scénario.
je m'explique lors de la scène dans le centre de recherche ou nos 2 principaux protagonistes vont chercher la combinaison de leur fille, je trouve que le scénario était assez simple car je me demande encore pourquoi elle n'a pas vérifié la valise alors qu'elle sait pertinemment que le feu cause de gros dommage ou que lorsqu'elle rentre chez elle pour déposer la valise, elle se met à courir alors que c'est comme ça que l'oxygène va descendre plus vite et qu'il arrive sur la fin au bout de 3 min alors qu'il aurait pu doubler, si elle aurait marcher a une allure vive. on nous montre qu'elle est une scientifique alors pourquoi elle ne se comporte pas comme telle dans cette situation
. Toutefois malgré cette scène incohérente, le personnage reste attachant dans sa complicité avec sa fille, mais aussi dans son développement. « Dans la Brume » est un film étonnant, avec une vraie personnalité. 4/5