Dès le départ, Lost Girls joue avec vous la carte de l'honnêteté : "Aucun coupable n'a été trouvé." Bon, alors, ça, c'est fait. Si l'on est d'un côté content que le film n'ait pas attendu la dernière minute pour nous l'avouer (et ne nous ait pas fait chercher un coupable pour rien), on le regrette d'un autre côté, car l'enquête devient sans intérêt. Un peu comme si votre roman policier s'ouvrait à la première page avec "C'est le majordome qui a fait le coup.", aucun intérêt à lire la suite. Et c'est exactement ce qui arrive à Lost Girls, comme l'on ne peut plus compter sur l'enquête, on se raccroche au format, à l'interprétation, aux rebondissements de l'enquête (même vaine au final), au rythme. Et on a un peu l'impression que ce film a oublié de travailler chacun de ces "à-côtés" qui auraient dû être ses atouts : l'image est très classique (rien à signaler), il n'y a aucun rebondissement (à part un voisin du suspect qui alourdit les soupçons qui pèsent sur ce dernier, mais sans que la police ne fasse rien), une interprétation en demi-teinte des actrices principales (un casting majoritairement féminin, ce qui change, il faut bien le souligner), et un rythme soporifique. On aurait adoré se sentir investis dans cette terrible histoire vraie, crier des "Mais que fait la police ?!" scandalisés face à des scènes-chocs sur les trous béants laissés par les forces de l'ordre en charge de l'enquête (une véritable honte), mais Lost Girls ne parvient jamais à dépasser le simple rapport d'enquête (dont on connaît déjà la fin). D'une platitude extrême.