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Seemleo
67 abonnés
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5,0
Publiée le 19 août 2017
L'ordre divin "Die göttliche Ordnung" est une divine surprise. Le cinéma suisse alémanique nous gratifie de temps en temps de petite merveille. Il n'y a rien à jeter. Scénario intelligent et riche, mise en scène soignée et efficace, jeu légèrement appuyé d'à propos, reconstitution de l'année 1971 sans fausse note, casting ébouriffant, n'en jetez plus. La difficile mayonnaise entre drame et comédie est réussie et sous un fond éminemment politique perce une dimension humaine universelle émouvante : le combat des femmes durant un siècle.
Film de chaude actualité : le patriarcat n'est pas vieux. Les plus âgés ont oublié cette époque corsetée et peu émancipée. Les plus jeunes devraient en prendre de la graine : les victoires sont fragiles et les retours en arrière fort possibles.
Ce film suisse de facture classique se situe dans la Suisse rurale (à Appenzell) des années 1970 à la fin de l’hiver. L’immersion est très réussie. (A voir en VOST ! ).
La date du référendum sur le droit de vote des femmes approche.
C’est un temps où les femmes n’avaient pas le droit de travailler sans l’autorisation de leur mari, disposaient de très peu de droits en matière de succession, n’avaient pas encore le droit de vote…
Nora passe ses journées à faire le ménage et servir les hommes de sa maison (son mari, son beau-père, ses deux fils). Sa nièce qui souhaite une vie libérée, fugue mais est rattrapée et mise en prison sous l’autorité de son père.
La campagne de soutien au référendum va faire se croiser Nora et des féministes qui l’amènent à réfléchir sur sa vie.
Avec l’influence de Nora et de deux trois de ses amies, un vent révolutionnaire commence à souffler sur Appenzell. C’est sans compter la résistance des hommes et de la femme qui dirige l’entreprise phare du village.
Pourtant ce seront les hommes au final qui voteront « oui » au droit de vote des femmes.
La cinéaste met en scène un film qui met en équilibre drame et comédie, réalisme et fantaisie, avec un côté documentaire, sans diaboliser les hommes. Le casting de choix donne un dimension très humaine à l’ensemble.
Un film qui passe très vite et qui fait du bien, vraiment à voir ! Mon blog : larroseurarrose.com
Drôle et émouvant à la foi; instructif, intelligent et fin. Un "petit" film beaucoup plus grand qu'il n'y parait et qui permet de resituer beaucoup de choses. On sort joyeux et étonné.
excellent ! cela nous rappelle à quel point les femmes se sont battues pour obtenir le droit de vote et enfin un peu d'égalité. ce film est porteur d'espoir et remet en perspective notre époque par rapport à ce passé pas si lointain que cela
Cette histoire se passe en 1971 en Suisse et l'atmosphère de l'époque est bien rendue. On suit avec plaisir cette histoire sur l'émancipation souhaitée par des femmes, malgré le patriarcat et les réticences. Le film s'avère toutefois un peu désuet mais c'est normal et assez lent. Je m'attendais à un rythme plus percutant et à des dialogues plus corrosifs mais j'ai bien aimé dans l'ensemble.
Fait pour le moins extrêmement rare : voir débarquer un film de nos cousins helvètes dans nos contrées. Et c’est, paradoxalement, un film qui narre le combat des femmes pour obtenir le droit de vote dans un pays pourtant réputé pour être en avance sur beaucoup de choses au niveau des droits sociaux et de la démocratie, mais finalement bien en retard en ce qui concerne l’égalité des sexes. « Les Conquérantes » fait donc figure d’une piqûre de rappel importante et nécessaire pour une lutte pas si vieille que ça. On suit donc sans s’ennuyer une seule seconde et avec un sens du tempo aiguisé et un souci de réflexion optimal ce groupe de femmes menées par une Marie Leuenberger en tous points parfaite. D’ailleurs, on apprécie que les personnages soient assez fouillés pour ne pas être de simples caricatures destinées à cocher les différentes cases de la femme révoltée d’alors.
Ce film aux allures de feel-good movie a le mérite d’être instructif sans tomber dans l’écueil d’un didactisme excessif. Cependant, il revêt la trame narrative classique de ce genre de productions avec un sempiternel schéma déroulant prémices, galères, espoir, déception puis victoire. En cela, le long-métrage nous fait penser - en nous laissant un léger arrière-goût de déjà-vu – à tout un pan du cinéma anglais à la fois social et sociétal tendance « Pride », « We want sex equality » ou « The Full Monty ». Mais c’est plutôt de bonne inspiration pour une œuvre d’une nationalité cinématographique si rare que celle de la Suisse. Surtout qu’on ressent bien le contexte helvète à travers de jolis paysages et une belle patine à l’ancienne qui donne aux images un joli aspect suranné, renforcé par des décors pétris du charme d’antan.
On sourit tout autant que l’on s’émeut devant quelques-unes des mésaventures de ces femmes pour faire reconnaître leurs droits. L’esprit fermé des paysans de l’époque, du à des siècles d’héritage patriarcal, peut d’ailleurs encore faire écho aujourd’hui dans certains pays. On reconnait à la réalisatrice de ne cependant jamais verser dans l’émotion forcée malgré quelques scènes un peu plus tire-larmes. Le fait de rajouter au combat pour le droit de vote une vignette sur l’émancipation sexuelle de la femme semble en revanche inutile, voire hors-sujet car elle n’est pas traitée assez en profondeur et apparaît comme un clin d’œil qui dénote. « Les Conquérantes » est donc un film plaisant à défaut d’être renversant qui fait passer un bon moment, ni plus ni moins.
Et pan sur le bec de ceux qui pensent que la démocratie suisse a toujours été en avance sur les autres. En 1971, un référendum doit décider si le droit de vote peut être accordé aux femmes. Eh oui, en ces temps de libérations tous azimuts, de protestations et de révolutions, les helvètes restaient underground, et s'en tenaient à "l'ordre divin" (titre d'origine du film de Petra Volpe). Le tableau que Les conquérantes peint de la situation dans un petit village de la Suisse alémanique pourrait passer pour une caricature, avec ses femmes au foyer et leurs hommes qui décident de tout, et pourtant ... Le film oscille entre la comédie et le drame, avec quelques sous-intrigues inutiles (l'adolescente fugueuse), mais réussit à capter l'essence de l'époque avec un ton et une narration qui ne sont pas sans rappeler les meilleures réussites britanniques en la matière. Loin d'être une gravure de mode, l'héroïne, qui s'émancipe au fur et à mesure dans la lutte pour l'égalité des sexes, est touchante, maladroite et enthousiasmante. Le film ne séduit pas par sa mise en scène, pas assez vallonnée, mais par ses dialogues simples et des moments jubilatoires et/ou émouvants où une petite larme pourra perler au coin des cils, pour les plus sensibles, en tous cas. Les conquérantes est un feel good movie militant qui a son mot à dire dans un monde où la pseudo loi divine domine encore trop souvent. Le film n'a rien de didactique mais rappelle, à sa modeste mesure, que la victoire des femmes a toujours été, et le reste encore, un long combat contre les préjugés et la tradition.
Nora vit dans le canton d'Appenzell, dans la Suisse rurale. Sa vie n'est pas malheureuse, entre un mari qu'elle aime, deux garçons qu'elle bichonne et un beau-père qu'elle supporte tant bien que mal. L'approche d'une votation sur le droit de vote des femmes lui fera progressivement prendre conscience de l'ordre patriarcal auquel elle est soumise.
Les Suissesses ont obtenu le droit de vote en... 1971 seulement. Le sujet méritait un film, double seventies des "Sufragettes" qui traitait, avec Carey Mullingan, Helena Bonham Carter et Meryl Streep de la douloureuse reconnaissance du droit de vote des femmes au Royaume-Uni soixante ans plus tôt.
Sans doute "Les Conquérantes" n'est-il pas dépourvu de manichéisme ni de bons sentiments. Tous les personnages sont caricaturaux, depuis l'héroïne Nora qui troque sa jupe sage et couvrante pour des jeans en pattes d'eph, ses sœurs en féminisme qui découvrent avec une joie honteuse les secrets de leur anatomie, les hommes qui l'entourent qui constituent une palette représentative des réactions que suscite son activisme révolutionnaire.
Sans doute aussi le scénario est-il largement prévisible qui raconte une histoire dont l'issue nous est par avance connue (le Oui l'emportera par 65.7 % des votants - exclusivement masculins - le 7 février 1971). Évolution prévisible de Nora qui ne pousse pas l'esprit de rébellion jusqu'à la rupture. Évolution prévisible des secondes rôles : la belle-sœur qui souffre en silence des violences de son mari, la vielle féministe qui rejoue en 1971 la votation perdue de 1959, la belle Italienne qui incarne à elle seule la condition doublement minoritaire d'immigrée et de femme, etc.
Mais ne boudons pas notre plaisir. Et quand bien même trois étoiles sont bien payées pour ce film qui n'est pas de la trempe de ceux auxquels je les ai décernés récemment, accordons-les lui bien volontiers pour le plaisir qu'on a pris à sa vision.
Sensibilité et émotion guident cette histoire aux personnages sincères dans un scénario bien ficelé. On y voit la révolte contre le patriarcat d’une femme suisse, mariée, mère de deux garçons, avec un beau-père à la maison, et son engagement pour le droit de vote des femmes en 1991. Pas de militantisme exacerbé, c’est une injustice contre laquelle elle s’élève spontanément en fonction des évènements de sa vie. Ses désirs d’émancipation sont naturels et lui apparaissent avec clairvoyance dans son milieu machiste et limité à un monde de paysans et de travailleurs du bois. Un bel équilibre entre drame, humour, réalisme et documentaire. Vu en VO et même si le suisse du canton d'Appenzell est guttural, les personnages y gagnent en véracité. Des applaudissements dans la salle ont retentis à la fin du film.
Allant jusqu'à faire part de la pré-liste pour les Oscars du meilleur film étranger en 2017, « Les Conquérantes » possède une qualité déterminante : son sujet. On a beau voir exactement ce que l'on s'attend à voir, ce choix de la légèreté (mais pas trop) permet à une œuvre entièrement portée par son histoire de susciter une évidente sympathie, faisant la part belle à ses personnages (notamment féminins, bien sûr), au contexte presque irréel de la situation, voyant des citoyennes privées d'un droit fondamental par des arguments aussi aberrants que moyenâgeux, que la réalisatrice a l'intelligente idée de faire incarner par... une femme. Les interprètes sont bien choisies, car justement pas trop belles ou sophistiquées, et si l'on se serait passé de cette ode à l'émancipation sexuelle quelque peu envahissante (même si, au vu du contexte, elle peut se justifier), malgré une mise en scène presque anonyme, cela fonctionne (le discours « décisif » de l'héroïne durant l'enterrement de son amie est très juste), le choix de faire d'une « convaincue » sur le tard la leader des « féministes » se révélant judicieux. Sans surprise, donc, mais aimable.
Un bon film assurément , la reconstitution de ce village de la campagne Zurichoise est très réussi. Nous sommes juste après mai 1968, mais la libération des moeurs n'a pas encore sonné au clocher de ce village. Les femmes n'ont pas beaucoup la parole, et puis une jeune fermière ,sans être une "passionaria", va petit à petit vouloir s'émanciper, en travaillant d'abord, et puis en réclamant une libération sexuelle. Le film est juste et touchant , et l'ensemble des acteurs est excellent.Il n'y a pas de manichéisme, et le film est fidéle aux événements tout en gardant une bonne dose d'humour . Une réussite.
Très bonne surprise et découverte. Joli film qui allie rires et émotions. Difficile d'imaginer que le droit de vote des femmes ne fut obtenu que si tardivement en Suisse. Le film est sympathique, vraiment touchant par moment. Il relate une tranche d'histoire suisse peu connue, avec grande intelligence et empathie pour l'ensemble des personnages (certes, bcp de clichés sur les "anciens" qui en prennent bcp pour leur grade...quoique?). Ce film parle avec générosité d'amour, de combat, de liberté, de solidarité aussi. L'ambiance de l'époque est formidablement bien restituée. Les héroïnes attachantes et vibrantes même. On les admire vite, chacune prise dans son histoire, elle-même embarquée dans la plus grande Histoire. Ca parle de l'évolution indispensable de sociétés engluées dans des fonctionnements archaïques et insultants même pour la démocratie qu'ils proposaient. Le film montre bien qu'à travers qq femmes, les idées étaient lancées et partagées et que l'évolution était aussi générale qu'intime, jusqu'à la sexualité spoiler: (formidable scène finale, si pudique et si essentielle quand on est femme!).
On reste consternée devant la bêtise de beaucoup de personnes (femmes y compris)...une autre ère surement où tout le monde était pris dans un discours machiste et rétrograde. Il en aura donc fallu du courage à toutes ces femmes à qui nous devons notre "liberté" actuelle (car il s'agit bien de voir que nous le sommes dans les pays démocratiques et que sans ces combats - qui perdurent encore malheureusement - nous serions encore dans des sociétés patriarcales et dominatrices. Au secours!). Ce type de film est dc essentiel pour comprendre l'importance de cette évolution sociétale ; et pas que celle des femmes, puisqu'elle a permis aux hommes, eux-mêmes prisonniers d'un système répressif, les condamnant souvent à reprendre le chemin du père, à se brimer et à en oublier de vivre de manière égale avec leur "partenaire". On rit d'ailleurs quand un des maris demandent avec bcp d'amour à sa femme "pourquoi veux-tu travailler puisque tu as tout, que je te donne tout et que tu peux t'occuper de ta famille (étendre les chaussettes donc!)? ". Oui on peut en rire maintenant! Tant de dialogues croustillants, de situations cocasses, avant d'être dramatiques (il y en a mais là encore, toujours nuancées pour ne pas en faire un drame). C'est le choix de présentation de la réalisatrice...surement un peu facile parfois mais bon, soyons féministe! A voir avec délice pour comprendre notre monde.
Tant de siècles de souffrances et de luttes acharnées pour en arriver là où nous en sommes aujourd'hui avec la montée effrayante d'un l'obscurantisme qui prône l'aliénation des droits les plus fondamentaux des femmes... franchement... Quelle calamité !!!
Le film part d’une situation historique propre à la Suisse, à savoir que le droit de vote des femmes a été obtenu très tardivement (cf. 1893 en Nouvelle-Zélande et 1944 en France) et s’est échelonné de 1959 à 1990 au niveau cantonal (Vaud en premier, pour terminer par celui d’Appenzell-Rhodes-Intérieurs) et 1971, au niveau fédéral. La réalisatrice raconte l’histoire de Nora, femme au foyer, mariée, 2 enfants et vivant à Herisau, chef-lieu du canton d’Appenzell-Rhodes-Extérieurs. Elle aimerait retravailler mais son mari est contre et pourrait lui interdire grâce à la loi. Elle décide alors de s’engager en militant, en faisant des émules dans son village et en manifestant à Zurich pour le droit de vote des femmes et qui doit faire l’objet d’une votation le 7 février 1971. Un film politique voire même anticlérical (cf. l’autre titre du film, « L’ordre divin ») qui, à travers le cas particulier d’une femme qui s’émancipe (spoiler: elle découvre qu’elle n’a jamais eu d’orgasme et décide de ne plus servir ses garçons, fidèles à leur père et qui ont, même, honte d’elle ) et montre la lutte des femmes pour le droit de vote : spoiler: certaines sont contre, telles celle, célibataire et sans enfants, qui dirige une menuiserie et d’autres font preuve de solidarité et sont prêtes à ne pas regagner leur domicile pour faire pression sur les hommes . La réalisatrice sait alterner la comédie (spoiler: scène drolatique sur le pouvoir du vagin et de la vulve, qualifiée de tigre chez Nora spoiler: ) et le drame (spoiler: mort d’une vieille dame qui a rejoint le mouvement ).