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    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 516 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 novembre 2017
    Depuis 2013, le maintien sans son consentement d'un patient en hôpital psychiatrique au-delà de douze jours est subordonné à l'autorisation du juge des libertés et de la détention (JLD). Des audiences foraines sont désormais organisées dans les hôpitaux. Raymond Depardon est allé les filmer à l'hôpital psychiatrique du Vinatier près de Lyon.

    Encore étudiant, j'avais découvert Raymond Depardon en 1994 avec un documentaire au dispositif similaire : "Délits flagrants" filmait en champ contrechamp la comparution immédiate devant le substitut du procureur d'accusés arrêtés en flagrant délit.

    Vingt ans plus tard, Depardon utilise avec la même efficacité le même procédé : une dizaine d'audiences cadrées serrées. Cette répétition émousse un peu mon enthousiasme. Mais il ne retire rien à l'intérêt de son film qui, cette fois-ci, n'a pas pour décor un palais de justice, mais un hôpital psychiatrique dont les couloirs, les cours sont filmés en longs plans fixes qui s'intercalent entre les auditions.

    La folie humaine est un sujet qui intéresse de longue date le documentariste septuagénaire. Il lui a déjà consacré deux films : "San Clemente" (1982) et "Urgences" (1987) tournés, le premier, dans un asile vénitien, le second aux urgences psychiatriques de l'Hôtel-Dieu à Paris. Que le grand documentariste Frederick Wiseman ait consacré l'une de ses toutes premières œuvres au service psychiatrique d'un hôpital militaire n'est pas anodin ("Titicut Follies", 1967). C'est le signe qu'un asile est un microcosme où se montrent, déformées, les maux de nos sociétés.

    C'est un tel échantillon d'humanité déglinguée que nous présente, avec une douceur et une bienveillance qui évite le piège du voyeurisme, la caméra de Depardon : une employée d'Orange qui se plaint de harcèlement moral, une toute jeune femme qui a tenté de se trancher les veines suite aux viols qu'elle dit avoir subis, un jeune Maghrébin paranoïaque qui suspecte l'appartement de ses voisins d'abriter une cache d'armes, un schizophrène qui s'enquiert de la santé d'un père qu'il a assassiné, une mère de famille qui demande de retrouver la garde d'un enfant qui lui a été retirée... Le tableau n'est pas gai. Il n'est jamais triste.

    Le rôle du magistrat qui auditionne ces patients est étroitement circonscrit. Il n'est pas un docteur qualifié pour remettre en cause les traitements que les comparus suivent. Mais il contrôle que la procédure a été suivie, qu'une première évaluation médicale a été effectuée dans les vingt-quatre heures de l'hospitalisation, qu'une deuxième l'a été par un autre praticien dans les soixante-douze heures. Des dix patients qui comparaissent devant la caméra, aucun ne sera libéré (alors que le taux de refus est en fait de 9 %). On pourrait en conclure que son rôle est dérisoire, qu'il est - pour reprendre une expression foucaldienne - un agent répressif supplémentaire d'un biopouvoir écrasant et anonyme. Ce serait méconnaître un effet que la caméra de Depardon ne capte pas faute d'avoir interviewé les médecins eux-mêmes : l'intervention du JLD les oblige à motiver leur diagnostic et les dissuade d'ordonner des internements abusifs.
    Ufuk K
    Ufuk K

    523 abonnés 1 486 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 novembre 2017
    " 12 jours " est un documentaire captivant sur les personnes qui sont interne contre leur gré dans des hôpitaux psychiatrique. En effet à travers les différents face à face entre les malades et juges, nous pouvons percevoir l'incompréhension, le désespoir et la souffrance de ces personnes internés. Le mérite du réalisateur n'est de jamais tomber dans le patho.
    PLR
    PLR

    471 abonnés 1 569 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 novembre 2017
    Au moment où j'écris, 4 critiques seulement car ce sont les toutes premières heures de sortie nationale, avec une note moyenne pas terrible pour Depardon à 3,4. C'est à cause de deux critiques qui font baisser cette moyenne toute provisoire je pense. Sans doute des spectateurs bien au fait déjà du sujet, de la psychiatrie, de l'internement, des garanties qui l'entourent, de l'hypocrisie judiciaire qu'il y a autour de ça et qui n'ont donc pas appris grand chose et trouvé ça un peu longuet, creux et sans relief (ce sont à peu-près leurs mots). Quant à moi, je suis le spectateur lambda qui découvre. Et je vais donc faire remonter la moyenne pour ce documentaire. Car c'est un documentaire qui, comme ce nom l'indique, sert à documenter une situation, une problématique. A chacun ensuite, ainsi documenté, d'interpréter les faits, les images, de pousser plus loin sa réflexion. Et il y a de quoi. Sur le plan judiciaire on est certainement en plein bons sentiments et défense du faible contre un système qui sans ça commettrait peut-être des abus. Et sans doute, si la loi est ainsi faite aujourd'hui qu'il faille qu'un magistrat vérifie la procédure et entende le malade et/ou son conseil, c'est que des abus il y a eu. Mais avec les images qu'on nous montre, avec les situations compliquées et délicates sur le plan psychiatrique qu'elles nous décrivent, on comprend que le juge prolonge la décision des médecins. Pas la sienne, en bonne justice. Celle de tiers, les médecins. Les cas sont tels que même l'avocat (commis d'office ?) a du mal à trouver quelques arguments. C'est tout juste si parfois l'avocat n'explique pas à son client / patient qu'il vaut mieux qu'il reste là, même s'il peut faire appel. Des malades complètement perdus, dont la plupart ne savent probablement pas ce qu'ils font là, ne comprennent pas grand chose aux termes qui sur les certificats médicaux caractérisent leur pathologie et leur danger potentiel, tant pour eux que pour la société. Juge qui, comme nous (sauf quelques spectateurs nécessairement), n'a pas fait médecine ! Faut-il que la société civile se méfie des médecins (surtout les psychiatres) pour qu'un tel contrôle judiciaire soit mis en place. Vraiment, il y a matière à réflexion. C'est ce qu'on attend d'un documentaire. De la vulgarisation aussi.
    Jean-marc B
    Jean-marc B

    7 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 novembre 2017
    Un peu déçu par cette Production "Depardon".
    Des plans fixes, trop longs entre chaque situation, comme si on voulait tenir au moins le durée de 1h30.
    Des humanités perdues dans un univers complexe entre justice, médecine et parfois prison. Des histoires que l'on devine difficiles. On ne connait jamais le fond de chaque situation. Mais on perçoit du côté des malades beaucoup de fragilités, d'incompréhension. Des vies cassées pour un moment encore.
    Par contre saute aux yeux, le décalage avec la justice.
    Non cette justice n'est pas égale pour tous, Pour le coup, elle dépend énormément du juge qui siège. On a ici une panoplie édifiante : deux femmes et deux hommes. Les 2 hommes sans doute fatigués d'entendre les "délires" des malades sont peu enclains à être à l'écoute. La plus jeune des femmes, regard plongé dans ses dossiers n'adressera que tardivement un regard au malade.
    Dispensant une prose médico-juridique totalement incompréhensible par des pesonnes fragiles. Seule, la juge plus agée, fait preuve d'empathie et de compassion tout en jouant son rôle.
    Bref un avis réservé, non sur le sujet mais sur son traitement.
    Adrien
    Adrien

    88 abonnés 402 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 novembre 2017
    Un très bon documentaire !!! J'ai vraiment été très surpris. Les témoignages sont criant de vérité, les plans sont bien fait, les décors magnifiques et la musique est superbe. Cela montre vraiment les conditions de vie des personnes hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement.. Un film touchant et émouvant !!! Franchement, je vous le conseille car ce documentaires est réalisées de la même manière qu'un film. Une bonne surprise, un documentaire captivant. Je vous conseille d'aller voir ce documentaire.
    poet75
    poet75

    276 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 novembre 2017
    « Je suis fou… J’ai la folie d’un homme », s’exclame l’un des patients de l’hôpital psychiatrique du Vinatier, à Lyon, l’un de ceux que Raymond Depardon a pu filmer. L’essentiel de ce documentaire se déroule en effet dans un des bureaux des juges des libertés et de la détention qui statuent sur le sort des personnes internées sous contrainte. Depuis 2013, sans doute pour éviter les internements abusifs, la loi oblige les établissements psychiatriques à cette procédure : le patient, accompagné d’un avocat, comparaît devant un juge qui doit décider soit de la prolongation de l’internement soit de la mise en liberté (dans le premier cas, le patient dispose encore de la possibilité de faire appel).
    Ce sont donc quelques-unes de ces comparutions que le cinéaste a pu filmer, un genre dont il s’est fait une spécialité comme il l’a déjà prouvé en 1994 avec « Délits flagrants » et en 2004 avec « 10ème chambre, instants d’audience ». Sauf qu’aujourd’hui ce sont des personnes en situation d’extrême précarité sur le plan psychique que l’on voit à l’écran. Raymond Depardon se garde de tout effet inutile, il filme simplement la réalité de ces instants de vie avec des champs contre-champs et rien de plus. Du coup, l’on ne perçoit que davantage la difficulté de statuer sur des personnes fragiles, souvent en pleine confusion mentale, qui ont besoin de soins sans aucun doute, mais dont on se demande si c’est l’hôpital qui leur convient le mieux.
    Il est poignant de voir chacun de ces visages et d’entendre chacune de ces personnes essayant comme elles peuvent d’exprimer leur souffrance tout en cherchant les paroles qui rassurent afin qu’elles puissent sortir de l’hôpital. L’un est pris par la paranoïa au point de voir partout des djihadistes et de certifier qu’il a trouvé une kalachnikov dans son immeuble. Une femme suicidaire exige qu’on lui accorde un droit à mourir. Un jeune homme réclame de retourner auprès de son père afin d’en prendre soin, spoiler: alors qu’il en est le meurtrier
    . Une femme s’étonne de la violence qu’elle a subie à son arrivée à l’hôpital tandis qu’entourée de douze employés elle était dépouillée de tout. Etc. Chaque patient nous touche, chacun avec son mal de vivre, et chaque décision des juges nous interpelle. Et quand Raymond Depardon, quittant pour un moment les bureaux des juges, filme un homme seul faisant les cent pas dans un espace minuscule pour tuer le temps, toute la solitude et toute la pauvreté nous étreignent le cœur.
    Imparfaite99
    Imparfaite99

    62 abonnés 123 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 novembre 2017
    Vu en AVP (débat/conférence)
    Enfin un vrai documentaire qui nous présente le patient sous son véritable aspect, en dehors de tout sensationnel.
    Enfin un vrai documentaire qui nous change de ce que peuvent nous servir les médias qui ne représentent pas le patient en tant qu’être humain , patient que nous pouvons tous devenir un jour lors d’un accident de la vie. Patients auxquels nous pouvons être confrontés dans notre entourage.
    Un vrai regard bienveillant. Un documentaire à mettre sous tous les yeux que l’on soit de la partie juridique, du domaine médical ou paramédical, ou même n’importe quel quidam en dehors de ces professions.
    espacebienveillant
    espacebienveillant

    1 abonné 3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 décembre 2017
    Formidable film courageux et émouvant, très belle photo! très belle bande son, musique délicate
    un film qui ouvre le sujet complexe des sans consentements. un pur chef d'oeuvre le film le plus émouvant de l'année.
    À voir et revoir. Bravo!
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 19 octobre 2017
    Répétitif et creux, qu'est-ce qu'on apprend de plus ? Certes oui on se questionne sur le respect ou non des droits des patients qui sont hospitalisés sous contrainte, mais la plupart ont de bonnes raison : en partant du principe que c'est pour leur bien, je ne vois pas ou elle le problème. Ensuite oui on se rend compte que les juges parlent avec des termes très techniques. Bref avec un bon potentiel au départ ce documentaire lent et long laisse un goût d'inachevé a mon sens !
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