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rerererere
3 abonnés
88 critiques
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4,0
Publiée le 10 janvier 2018
Sur le moment, on trouve quelques longueurs dans les plans, très lents, qui observent le vide de la vie à l'hôpital. On observe les audiences, les malades, avocats, magistrats, des scènes souvent surréalistes, des malades en détresse... Je pensais qu'on allait m'expliquer, que j'allais apprendre un fonctionnement, mais j'ai rencontré des gens, touché du doigt leur souffrance, capté leurs regards, leurs tremblements.... Et quand la lumière s'est allumée, j'ai compris que je venais de partager leurs émotions. Ce film m'a vraiment touchée, venez cueillir un morceau d'humanité !
En limitant son documentaire aux entretiens entre les malades et les juges, Raymond Depardon offre une vision très parcellaire de l'enfermement psychiatrique. Qui plus est, les quelques plans des couloirs des hôpitaux accentuent le côté sinistre du lieu. Pourtant, il n'est qu'à entendre certaines paroles des malades pour comprendre la nécessité de leur hospitalisation. Certains ont des troubles très importants, mais d'autres semblent pouvoir rebondir: dommage qu'on ne les retrouve pas quelques mois après. Cela aurait peut-être permis de mieux apprécier combien leur passage à l'hôpital, au-delà de la souffrance que peut engendrer un enfermement contraint, peut finalement s'avérer bénéfique. Je reste un peu sur ma faim devant ce film pourtant pas inintéressant.
Je reconnais au moins un mérite à Depardon : il est champion pour obtenir des autorisations de tournage quasi-impossible. Il est passé maître dans cet art, et ce privilège n'est pas usurpé, l'homme a ses mérites. Mais au-delà de ça ? la matière humaine filmée ici est évidemment précieuse, souvent déchirante, on voit la justice au travail à hauteur d'homme, et elle n'a pas à rougir. On voit ces "pauvres gens" qui n'ont rien choisi, qui souffrent sans fin de la maladie, de la dépression, on est face à la condition humaine dans son plus grand dénuement. On retrouve le dispositif de "Délits Flagrants" : c'est nécessaire, c'est précieux, mais au-delà de ça ? Peut-on aussi se permettre de demander à Depardon ce que viennent faire ces intermèdes affreux, tartinés de soupe musicale en sachet (siglée Alexandre Desplat, qui a rarement autant mérité son patronyme) qui frisent la correctionnelle, tandis qu'on voit un aliéné tourner comme un fauve en cage dans la cour ? Plans interminables, tantôt complaisants ou creux, travellings approximatifs, couloirs où l'on perçoit des cris lointains, où l'on rencontre des pauvres hères perdus en élucubrations sans autre clé de lecture que la déploration, cinéma sans pensée aspergé de cette musak lénifiante, horripilante même dans sa mélancolie de synthèse qui semble nous inviter à prendre des poses contrites avant de reprendre une louche de malheur. La matière que le pêcheur Depardon rapporte dans ses filets est exceptionnelle, sa façon de l'accommoder est simplement indéfendable.
Ce documentaire est à coup sûr une œuvre importante pour témoigner de la folie. Depardon poursuit son travail exemplaire sur la description de notre société. Cependant, il semble un peu englué dans un découpage où il alterne les entretiens et des plans abstraits dans les couloirs de l'hôpital. A cela, s'ajoute l'effet catalogue. Sans doute pour optimiser la durée du film et maintenir l'attention, le cinéaste ne conserve qu'un exemple de chaque trouble mental (surmenage, cerveau grillé par la drogue l'alcool etc., folie absolue du type qui a tué son père et demande à la juge d'aller le voir pour le rassurer, etc., etc.). De ce fait, la construction ne s'avère pas pleinement convaincante. Le monde paysan était un meilleur terrain d'investigation pour ce documentariste si essentiel.
Excellent, sobre, dérangeant.. Ce film s'adresse à notre intelligence - sur ce qui en tient lieu du moins -et à nos certitudes, les fait se questionner : n'y aurait-il pas quelque chose de nous en "eux" ? Comment décider d'une frontière entre deux mondes ? C'est ce qu'on demande aux juges sur la foi d'un dossier. Le film semble donner des éléments de réponse...
Du bon cinéma documentaire. Net, clair, un brin aseptisé toutefois. Ce n'est pas le meilleur de Depardon mais quand même, on aime plutôt. L'aperçu sur l'intérieur (en partie) des centres psychiatriques spécialisés est rare et cette vision du petit bout de la lorgnette de l'intervention de la Justice pour vérifier (a minima toutefois, car les juges s'effacent derrière le sacro-saint avis médical...) qu'il n'y a pas d'internement abusif est réconfortant pour notre société actuelle (dire que cela est récent fait froid dans le dos, comme les abus constatés avant la réforme de l'hospitalisation d'office il y a à peine vingt ans).
Un documentaire très intéressant, quand bien même il est incomplet, sur ce qui se passe entre les personnes en soins psychiatriques sans consentement et la justice depuis qu'a été promulguée la loi du 27 septembre 2013. Intéressant car on peut assister à 12 entrevues de telles personnes avec 4 juges différents, 2 femmes et 2 hommes. Ces 12 entrevues sont particulièrement pathétiques et, pourtant, on arrive très souvent à rire. D'un rire nerveux, bien entendu ! De temps en temps, histoire de relâcher la pression, Depardon installe une sorte d'interlude baignant dans une musique d'Alexandre Desplats, à la fois belle et calme. Il est seulement dommage que ce passionnant documentaire soit incomplet car on ne voit que des cas extrêmes qui se terminent tous de la même façon.
Un très bon film-documentaire édifiant sur le décalage entre la froideur de la justice et la souffrance des malades/justiciables. On ressent de profondes fractures, des situations parfois tragiques dont on ne voit que la partie émergée, l'incompréhension des décisions du juge par les patients, énoncées dans un vocabulaire juridique souvent abscons. On touche du doigt la douleur de la contention médicale. Les juges tendent à se protéger derrière la simple application du droit face à des destins fracturés ou à des patients qui pour certains n'ont plus envie de vivre, c'est compréhensible. Mais cette lourde responsabilité exige un minium d'empathie. Depardon nous offre avec ce film une place d'observateur privilégié dans l'enceinte psychiatrique. Merci à lui.
Un long panoramique dans les couloirs d'un hôpital psychiatrique introduit l'angoisse de l'hospitalisation sous contrainte. On Voit comment les jugements sont stéréotypés pour libérer la responsabilité des médecin et des avocats qui sont présents pour la figuration. Un documentaire plus fascinant qu'une fiction.
J'aimerai montrer ce documentaire à mon papa spoiler: Zygmunt Raymond retraité d'Orange et ex-astronome amateur qui ne sait pas que j'appelle ce documentaire qui parle beaucoup de la souffrance des fonctionnaires, la genrée des invisibles.
Énième documentaire qui se veut informatif sur le secteur psychiatrique. On filme de bien près la folie, les yeux sont hallucines, les propos souvent incoherents, bref tout ce que le cinéma peut nous apporter de plus voyeuriste. Se pose d'ailleurs la question du consentement eclaire lorsque le jugement ne l'est pas. Ces patients prennent ils toutes la mesure de ce que ce film peut leur apporter de néfaste pour leur avenir? On est en droit de se poser la question, mais ce n'est pas important en comparaison du nombre d'entrees au box office. La seule info que l'on peut tirer de ce docu est bel et bien que le juge des libertés a 12 jours pour vérifier la conformité de l' HO, ça n'apporte rien de plus.
Après avoir vu le film de Depardon je me pose une question : > L'absurdité du système? l'enfermement? certains y voient de beaux portraits de gens??? .. ben moi ce documentaire me pose question et j'aimerais une réponse .. Sinon je dirais qu'il est voyeur!
un documentaire magnifique dans cette unité lyonnaise de soins en psychiatrie. chacun sans voyeurisme aucun raconte un peu son parcours et son devenir. mais bon sang quelle souffrance derrière tout ça.
Ce documentaire a le mérite d'exister ... Etant concernée pour avoir signé a plusieurs reprise une HDT ( hospitalisation à la demande d'un tiers( devenue SPDT soins psychiatriques à la demande d'un tiers) ) pour un proche, je souhaitais savoir comment se déroulait l'entretien entre le patient et le juge. Il ressort de ces séquences un sentiment de malaise. Pour moi, cette loi qui impose la décision d'un juge au bout de 12 jours d'hospitalisation sans consentement est un peu une hypocrisie car tout semble joué d'avance. Le juge ne peut que suivre l'avis des médecins qui suivent le patient. Cet entretien doit stresser le malade et lui laisser l'impression qu'on le prend pour un imbécile en lui faisant croire qu'on lui demande son avis. Beaucoup de temps et d'énergie perdus. les juges sont surchargés les médecins et le avocats aussi. Les patients n'ont surement pas envie d'étaler leur souffrance devant ces personnes. Je ne suis vraiment pas convaincue de l'utilité de cette loi. L'argent dépensé serait mieux employé pour améliorer la prise en charge des malades hospitalisés en psychiatrie, secteur qui voit les dotations de l'état baisser chaque année entrainant des suppressions de postes et des fermetures de lits