Superbe petit film sur la boxe qui, je suis malheureusement sûr, restera invisible chez nous. Une sorte de HOMEBOY britannique, c'est à dire à la sauce Ken Loach, empreint d'un réalisme social si typiquement outre manche, héritier du "kitchen sink" des années 60, des Lindsay Anderson, Karel Reisz, Tony Richardson, Byan Forbes, John Schlesinger et bien d'autres. Aux antipodes des bouzes hollywoodiennes bien pensantes et si bien formatées pour plaire au plus grand nombre. Un petit bijou que je recommande vivement.
Premier film pour Thomas Napper, ancien directeur de seconde unité sur certaines grosses productions, qui met en scène le scénario de Johnny Harris. Ce dernier tient également le premier rôle et incarne un ancien grand espoir de la boxe qui va devoir face à la plus grande épreuve de sa vie et cette fois-ci, ça ne sera pas sur un ring. Déjà fragilisé par le décès de sa mère et son addiction à l'alcool, il se retrouve sans rien lorsqu'il est mis à la porte de chez lui ce qui l'oblige à retourner dans son ancien club de boxe pour se refaire. Avec ce cas de figure, il était peu probable que le film soit original et effectivement, ce n'est pas le cas, on retrouve toujours les mêmes éléments qu'il n'est pas nécessaire de rappeler. Le 3/4 du film est classique et prévisible donc si le film s'arrêtait là, je n'aurais pas mis plus de la moyenne par contre j'ai été agréablement surpris par le combat final qui est le seul d'ailleurs et qui donne enfin quelque chose d'intéressant à voir. Ce combat d'environ vingt minutes est très bon, bien mis en scène, très réaliste et vraiment intense grâce aux deux acteurs qui ne font pas semblant et s'en mettent plein la gueule. Au final, le film est pas mal, mais il n'y a rien d'extraordinaire.