J'avais bien aimé « Je me suis fait tout petit », précédent film signé Cécilia Rouaud, au point d'être surpris de la voir mettre autant de temps à concrétiser sa seconde réalisation (oui, cela remonte quand même à six ans!). Malheureusement, je ne peux pas écrire que ces années justifiaient l'attente. Globalement, le compte n'y est pas. D'accord : la famille, c'est un bon sujet, il y a beaucoup de choses à dire dessus et ça parle à tout le monde. Seulement, j'ai parfois l'impression que le cinéma français ne sait plus parler que de ça. Sincèrement, il faudrait compter le nombre d'œuvres abordant le sujet chez nous, cela doit être prodigieux. J'ai eu du mal à y croire, l'aspect fort peu crédible de certaines situations
(le gamin voulant absolument partir de chez sa mère adorable juste parce qu'elle est « pauvre » : sérieux?)
ou le comportement de certains personnages
(ba toujours celui de cette maman, mais dans ses relations amoureuses, en l'occurrence!)
: on sent qu'il faut vraiment les rendre très différents histoire qu'on puisse aussi bien les opposer que les réunir. Le scénario tourne également trop autour de la grand-mère : c'est le moteur de l'histoire, certes, mais à force d'en parler à longueur de temps, on se lasse fortement, malgré la jolie prestation de Claudette Walker dans le rôle. Heureusement, si on les prend individuellement, il y a de jolies scènes, un minimum de soin dans les dialogues, parfois assez drôles. On ne cherche pas (trop) à embellir le quotidien des uns et des autres, même si les bons sentiments dominent. Le dénouement est même presque inattendu, évitant également quelques facilités semblant courues d'avance
(non, Elsa n'est pas enceinte à la fin du film)
. Enfin, le casting est très réussi, la réalisatrice ayant choisi des comédiens au plus près de leur vraie nature pour les interpréter : cela aurait pu être une solution de facilité, ça leur donne au contraire une vraie authenticité, l'excellente Camille Cottin en tête, mais vraiment, aucune fausse note de ce point de vue. Du coup, j'ai envie d'être un minimum indulgent. Il y a de la sincérité, un minimum de vécu. Mais aussi pas mal de banalité, les quelques velléités pour en sortir étant rarement convaincantes. Le syndrome du deuxième film aurait-il encore frappé ? En espérant que la belle Cécilia retrouvera l'inspiration qui avait été celle lors de ses débuts. Plutôt décevant.