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    Le Vénérable W.
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    3,8
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    Yves G.
    Yves G.

    1 461 abonnés 3 488 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 juin 2017
    Le vénérable Wirathu est un moine birman qui excite ses coreligionnaires en prônant l'islamophobie.

    À soixante-quinze ans passés, Barbet Schroeder a eu plusieurs vies. Dans les années soixante, il est un compagnon de route des cinéastes de la Nouvelle Vague dont il produit les films. Dans les années soixante-dix, il passe derrière la caméra. Dans les années quatre-vingts il s'expatrie aux États-Unis.

    À côté de son œuvre de fiction, il signe une œuvre documentaire d'une extrême richesse. Son dénominateur commun : filmer le Mal. les yeux dans les yeux. Amin Dada, le dictateur ougandais, Jacques Vergès, l'avocat de Barbie et, aujourd'hui, ce moine bouddhiste quasiment inconnu en Occident qui fomente des pogromes contre la minorité musulmane de Birmanie.

    Le documentaire de Barbet Schroeder est construit autour d'un paradoxe : comment peut-on être bouddhiste et raciste à la fois ? comment peut-on prôner la paix et instiller la violence dans le même discours ? De longs entretiens du moine Wirathu et des documents d'archives, souvent filmés sur de simples téléphones portables, documentent à la fois le discours de la haine et sa mise en œuvre, d'une insoutenable violence (le film est légitimement interdit aux moins de douze ans).

    Dans une interview au Monde, Barbet Schroeder affirme pertinemment que ses personnages, pour retenir l'attention du spectateur, doivent cultiver une certaine ambiguïté. C'est précisément là que le bât blesse. Sans doute la robe safran, le crâne rasée et la voix posée de Wirathu ne laissent-ils pas deviner le dangereux idéologue. Mais une fois ce masque levé, Wirathu n'est en rien ambigu. C'est un petit monsieur vaniteux et haineux. Son discours est si simpliste qu'il cesse d'être effrayant. Et le film de Barbet Schroeder qui aspirait sans doute à s'élever à une réflexion sur l'universalité du Mal se réduit à un honnête documentaire sur les violences commises contre les Rohingyas de Birmanie.
    Daniel C.
    Daniel C.

    145 abonnés 721 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 juin 2017
    Je me révolte souvent de ce qu'au nom de dieu(x), crimes, châtiments, morale et sexisme, racisme se déploient outrageusement. L'islam est souvent en première ligne comme religion critiquable et décriée. Le mérite du documentaire de Barbet Schroeder, c'est de montrer que même chez les bouddhistes, le fanatisme peut devenir ravageur. Wirathu ressemble à ces illuminés, dont le charisme peut conduire les foules au chaos et au déploiement de la haine meurtrière. Le cinéaste montre les faits dans leur plus large extension possible. Ce qui est stupéfiant, c'est combien nos représentations d'un islam envahisseur font fi des chiffres de la réalité. Le pourcentage de musulmans est dérisoire au regard de la quantité de bouddhistes, mais tout à coup, ceux que les Anglais au temps de la colonisation sont allés chercher comme force de travail, deviennent les ennemis à abattre. La non violence prônée par le bouddhisme est clairement remise en cause par ce dictateur des consciences, qui professe la haine des musulmans. Comment la foi peut-elle être aussi dévastatrice, comment peut-elle ainsi véhiculer la haine ? La démocratie est vraiment un dispositif fragile. En Birmanie, Barbet Schroeder nous montre également combien le pouvoir militaire incarne largement la principale force décisionnelle du pays. Aung San Suu Kyi, prix nobel de la paix, a-t-elle une capacité à influer sur le cours de l'histoire, rien n'est moins sûr...
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 7 juin 2017
    Barbet ce film m'a inspiré cette citation de Montaigne: "La raison est un glaive double et dangereux ... on ne se détache jamais vraiment de ce que l'on condamne."
    Finalement cette citation pourrait aussi bien s'appliquer au bonze qu'à toi même. Fasciné depuis tes débuts par les extrêmes, que ce soit dans la drogue (More /Barfly), le sexe (maitresse), la mort (la vierge des tueurs) et le pouvoir (maître Vergès, Amin Dada).
    Finalement il ne te manquait plus que la religion. La boucle est bouclée comme on dit. J'aime ton travail et tes idées depuis tes débuts mais la voix off de Bulle est parfois un peu trop naïve ici. Bien évidemment, dans toute religion il y a des dérives. Et le bouddhisme chez la plupart des asiatiques est perçu comme une religion et Bouddha est cet être suprême, tel un Dieu, celui à qui on demande. Ce n'est finalement une "philosophie" que pour une élite. Et c'est bien dommage...
    velocio
    velocio

    1 304 abonnés 3 135 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juin 2017
    Pour la plupart des cinéphiles, le nom de Barbet Schroeder évoque irrémédiablement le film "More", film sorti en 1969, en pleine période hippie, et dont la bande sonore, œuvre des Pink Floyd, est une des plus connues de l’histoire du cinéma. En fait, ce réalisateur, donné comme suisse, français et iranien selon les sources, a à son actif une filmographie longue comme le bras, dont un certain nombre de documentaires. Présenté en séance spéciale au Festival de Cannes 2017, "Le vénérable W." est un de ces documentaires et c’est le troisième volet, après "Général Idi Amin Dada : Autoportrait" (1974) et "L’avocat de la terreur" (2007), consacré à Jacques Vergès, d’une trilogie que Schroeder lui-même qualifie de « Trilogie du mal ».
    Ce "vénérable W.", c’est U Wirathu, un moine bouddhiste de 48 ans, membre influent du mouvement d’extrême-droite Ma Ba Tha (Comité pour la protection de la race et de la religion), leader du mouvement islamophobe 969, un homme qui, depuis des années, attise les haines entre les communautés dans un pays qui s’ouvre très timidement à la démocratie et qui voit la Prix Nobel Aung San Suu Kyi devoir faire de nombreuses concessions à une armée toujours très puissante. En 2003, Wirathu a été condamné à 25 ans de prison pour incitation à la haine et au conflit religieux. Il a été libéré en janvier 2012, lors d’une amnistie générale.
    Depuis cette libération, ce moine appelle au boycott des magasins musulmans partout où il va, il s’est félicité de l’élection de Donald Trump et nul doute qu’il se serait réjoui de voir Marine Le Pen arriver à l’Elysée. A sa suite, une minorité de bouddhistes fait vivre un véritable enfer aux musulmans vivant dans ce pays : politiques discriminatoires, assassinats, destructions de villages et de mosquées. Ce moine, Barbet Schroder a réussi à le rencontrer et, de cette rencontre, est né un film qui fait froid dans le dos tout en ayant le mérite de renverser des jugements bourrés d’a priori, du genre bouddhiste = gentil et musulman = méchant en puissance. Malgré les difficultés rencontrées par Barbet Schroeder pour filmer "Le vénérable W.", ce documentaire s’avère remarquable et particulièrement passionnant.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 6 juin 2017
    Un documentaire qui m'a fait découvrir un problème de racisme touchant la Birmanie dont les médias ne parlent jamais. ce film m'a également fait voir qu'au sein du bouddhisme il existait une façon de penser complètement inverse aux principes du Bouddha. un bonze peut impunément attiser les haines prêcher la violence en toute impunité.
    Ufuk K
    Ufuk K

    518 abonnés 1 474 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 juin 2017
    Vu en avant première en compagnie du réalisateur, " le vénérable w." est un documentaire qui montre la face cachée du bhoudisme. En effet nous y suivons un moine nommé w qui a un discours résolument islamophobe, même si j'ai eu quelques difficultés à rentrer dans ce récit , celui-ci devient captivant au fil du temps et démontrant le mécanisme de la haine et de ses conséquences.
    DarkAkuma02
    DarkAkuma02

    57 abonnés 506 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 mai 2017
    Ce documentaire dresse le portrait de Wirathu, moine extrémiste engagé dans un combat à l'encontre de la population musulmane en Birmanie.
    J'ai trouvé ce film bien construit car il permet de dénoncer une situation méconnue. En parallèle de l'histoire de Wirathu, un état des lieux sur la situation migratoire en Birmanie est fait, permettant de constater avec ironie l'écart pouvant exister entre représentations et la réalité. Plusieurs intervenants aux fonctions diverses sont interviewées, permettant de montrer les rapports entre moines, population, forces armées et pouvoir politique. Plus généralement, cela explique que les conflits graves entre populations au sein d'un même Etat sont tristement d'actualité.
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