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Benjamin A
717 abonnés
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3,5
Publiée le 13 mai 2014
Quelques notes de jazz pour commencer et on est tout de suite plongé dans cette œuvre du cinéaste New-yorkais. Avec "Stardust Memories", il se met en scène dans le rôle d'un cinéaste désabusé, Sandy Bates, qui traverse une crise existentielle et en a marre de la plupart des personnes l'entourant, notamment les admirateurs ou les critiques. C'est durant un festival qu'il va se remettre en question et devoir faire des choix important, que ce soit dans sa vie privée ou dans son futur cinématographique.
On constate assez vite une écriture de qualités et notamment dans les dialogues, souvent intelligent sans être lourd, marrant et comprenant beaucoup de références et de seconds degrés. On s'attache et s’intéresse sans difficulté au petit personnage chétif, juif et râleur que Woody Allen interprète, un personnage que l'on retrouve quasiment dans tous ses films lorsqu'il se donne un rôle. En plein doute, il va se poser plusieurs questions existentielles autour des femmes, de la vie la mort ou encore le bonheur. Il n'oublie pas non plus d'égratigner plusieurs tranches de la société et plus particulièrement les intellectuels et les touches d'humours sont bel et bien présente. Il donne aussi une dimension mélancolique à son œuvre. La photo est belle, tout comme le noir et blanc ainsi que certains plans. Le jazz est fond sonore est de qualité et agréable. Charlotte Rempling est comme souvent magnifique et rempli bien son rôle, notamment mettre le doute dans la tête du cinéaste.
Un bon film, peut être pas le meilleur de Woody Allen, mais que l'on prend toujours plaisir à regarder.
Au début d'Annie Hall, alors qu'il attend Diane Keaton devant un cinéma, Woody Allen est importuné par deux fans envahissants et pas très futés. Si la gène qui accompagne sa notoriété et sa misanthropie transparaissent dans cette séquence, elles explosent dans Stardust Memories puisqu'elles en sont le sujet principal. L'humour grinçant est à l'honneur dans ce film où Woody est continuellement harcelé par des cinéphiles obsessionnels. Il met aussi en lumière ses propres doutes de cinéaste dont on attend toujours l'oeuvre suivante et sa volonté de passer à un cinéma "plus sérieux", comme son alter-ego filmique. Il en profite pour juger ses propres films, ainsi il colle sur les images de films comiques réalisés par son personnage des rires et des applaudissements pré-enregistrés; or, si on a vu Annie Hall, on sait en quelle estime il tient ce procédé. C'est une façon pour Allen de régler ses comptes à sa période comique, dont il veut se libérer. Paradoxalement, en ouverture du film, il se moque lui-même de ses aspirations d'auteur montrant un extrait du nouveau film de son personnage, qui ressemble à une caricature de cauchemar presque kafkaien. On peut imaginer sans peine que la réaction des producteurs dans le film est très inspiré de la réalité, lorsque les vrais producteurs de Woody Allen ont découverts Intérieurs.
Il est bien probable que ce "Stardust Memories" soit le plus intense de tout les films de Woody Allen. On a affaire la a une oeuvre d'une puissance et d'une sincerité surhumaine, qui nous transporte dans le quotidien de Sandy Bates, cinéaste celebre en pleine crise existentielle, personnage créé par Woody Allen en s'inspirant directement de lui et de maniere tres ingénieuse... Le cinéaste ouvre son coeur, s'offre avec ce film une sorte d'auto-thérapie, pousse la spiritualité tres loin, ose, inove, invente. C'est intensément émouvant et saisissant, tant la poésie est omniprésente, tant les sentiments sont sinceres, tant les images sont belles par leur simplicité. Un tres tres grand chef d'oeuvre, brillamment mis en scène, au scenario incroyable et aux acteurs exceptionnels (surtout Woody Allen lui-même, bien naturellement). Réalisé juste entre la relation de Woody avec Diane Keaton et celle avec Mia Farrow, "Stardust Memories" est surement le film le plus personnel de son réalisateur, qui dans tout ses films met un morceaux de lui-même sauf que la, il se met en entier dedans, il se ré-invente, s'observe, critique le monde, s'interroge... Comme souvent dans ses films, oui, mais la il le fait avec une intensité inégalable, pas même par lui-même. Du grand art, du tres grand art.
Plaisante surprise que ce Stardust Memories. Alors que je m'attendais à moitié à une énième séance de masturbation intellectuelle pompeuse et barbante comme (presque) seul Woody Allen sait les faire, quel ne fut pas mon plaisir de découvrir en fait une sympathique petite comédie pétillante, spoiler: s'offrant même le luxe d'un petit twist final fort ingénieux . Bien sûr des thèmes tout à fait "alleniens" sont abordés mais avec une certaine légèreté et pertinence délicieuses! Le Noir et Blanc rend très bien et les acteurs sont au diapason; Charlotte Rampling y est divinement belle.
Une pure merveille ! Les doutes d'un cinéaste de comédie qui tente d'expliquer au public qu'il a le droit d'être sérieux et de se poser des questions importantes sur la vie. Une structure narrative qui déborde d'iventivité et d'énergie, des histoires d'amour qui se croisent, et un parfait moment de cinéma dans le regard de Charlotte Rampling bercée par Louis Armstrong. Entre imaginaire et réalité, entre fantasmes et quotidien, Stardust Memories est avant tout une déclaration d'amour au cinéma, capable de révéler l'ensemble des émotions et questions qui picorent l'âme humaine. Une vraie réussite.
Danc "Stardust Memories", Woody Allen se met en scène dans le rôle d'un acteur-réalisateur de comédies désirant faire des films sérieux, et se posant des tas de questions existentielles sur le sens de la vie. Selon Allen, le film n'est aucunement autobiographique, même s'il n'aura échappé à personne qu'il y a de grosses similitudes entre lui et son alter ego de fiction. Adulé par certains et détesté par d'autres, ce film est probablement le plus difficile à aborder de sa filmographie, en raison de ses mises en abyme et de ses interrogations sur la vie, la mort, l'amour et l'art. Assez drôle lorsqu'il tourne en dérision les groupies du réalisateur, "Stardust Memories" est une sorte de comédie métaphysique fellinienne. Il y a de très beaux plans dans ce film rappelant le cinéma italien (on en oublie presque que le film est tourné dans le New Jersey), tout comme il y a de très beaux plans dans ses films bergmaniens ("Intérieurs" est magnifique). Mais les meilleurs films d'Allen sont souvent ceux où il s'affranchit de ses modèles, ce qui n'est clairement pas le cas ici. Malgré les qualités de "Stardust Memories", il ne demeure qu'un petit film d'un réalisateur lui-même un peu trop groupie de Fellini.
Après son hommage à Bergman (Intérieurs), Woody Allen fait son 8 1/2 (film de Fellini, très autobiographique, nous montrant un cinéaste dépressif qui s'évade dans un monde de fantasmes). En effet, Stardust Memories est hyper autobiographique. : le héro, cinéaste célèbre de films comiques, est critiqué de part et d'autre pour avoir réalisé un film dramatique. C'est exactement ce qui venait d'arriver à Allen, après l'accueil froid du film Intérieurs. Si Stardust Memories est inspiré de 8 1/2, Woody fait néanmoins preuve d'originalité et d'inventivité. Le film part dans tous les sens, on ne sait plus quelle est la part de fantasme, d'imaginaire ou de réel. De plus, nous alternons souvent entre réel et oeuvre de fiction (réalisée par le personnage, Sandy Bates, qui rappelons-le est réalisateur). Pour enfoncer le clou, nous découvrons au final que tout ce que nous venons de voir n'est qu'un "film dans le film"! Woody semble tourner autour de lui-même, il réalise un film sur lui-même. Et même, il répond aux questions des spectateurs à ce propos ("êtes-vous égocentrique?"). On peut dire aussi que le film est un bon antidote à l'angoissant Intérieurs. Ici, on retrouve les fameuses joutes verbales de notre acolyte et son sens du divertissement intelligent. Une scène mémorable, celle de la mort du cinéaste, où il se remémore une scène toute bête de la vie quotidienne. Nous voyons alors un long plan sur Charlottes Rampling, assise parterre dans l'appartement. Charlotte Rampling est d'ailleurs magistrale, ainsi que Jessica Harper. A propos de ces femmes qui parcourent le film, à force d'originalité et d'idées foisonnantes, on ne sait plus qui est qui, qui est réel ou non. Nous ne cernons plus trop les personnages et perdons un peu le fil. Mais cette faiblesse apparente donne en réalité tout son sens au film, qui est en fait un questionnement perpetuel. Tout de même, on reste légerement sur notre faim.
Huit et Demi de Fellini chez Woody Allen ça donne Woody Allen no.4 « parce que je ne suis même pas la moitié du film de Fellini », un film finalement appelé Stardust Memories. Mais au-délà de cette référence Allen réalise un œuvre très personnelle ancrée dans son style qui montre un artiste sujet au doute, se posant des questions existentielles, essayant de comprendre ses rapports avec le sexe opposé, le tout avec les touches d’humour typiques de Woody. Le noir et blanc est joli, les standards de jazz très agréables en fond, bref, un Woody Allen bien plaisant.
L’histoire d’un cinéaste qui est invité à assister à l’une de ses rétrospectives afin de commenter devant un parterre de cinéphiles, voilà la trame originale que nous réserve Woody Allen. Drôle et absurde, on suit ce pauvre cinéaste, harcelé par ses fans et les femmes à chaque représentation de l’un de ses films. Habile et distrayant, Allen (que l’on retrouve dans le rôle titre) est excellent dans cette comédie dramatique où le cinéaste doit faire face à ses crises existentielles et doit choisir entre trois femmes qui comptent beaucoup pour lui : Charlotte Rampling, Jessica Harper et la frenchie Marie-Christine Barrault. Hilarant, burlesque et moqueur, Allen se joue de lui et nous offre une excellente comédie portée par une qualité photo (en noir & blanc) sublime. A noter aussi, l’apparition trop furtive de Sharon Stone au début du film (il s’agit là de sa première apparition au cinéma).
Les doutes d'un cinéaste qui ne veut plus faire rire. Si le sujet est intéressant, Woody Allen semble parfois tourner en rond et faire de la branlette intellectuelle et nombriliste. Mais ça reste divertissant et les dialogues sont bons.
Certainement le film le plus complexe et l'un des plus personnels de Woody Allen. Esthétiquement parlant, le film est une merveille : Gordon Willis nous offre une photographie noir et blanc aussi glamour que brillante. Woody Allen filme des décors épurés, presque désincarnés ( le loft du protagoniste joué par le cinéaste en personne ) qui font étrangement penser à l'inconscient du réalisateur de Stardust Memories : un esprit qui tente par tous les moyens de se réinventer mais qui n'en est pas moins frappé par le syndrôme de la page blanche. Le cinéaste new-yorkais dresse en parrallèle le portrait de trois femmes aussi caractérielles que séduisantes : Charlotte Rampling, Jessica Harper, Marie Christine Barrault... et même Sharon Stone ( qui fait une brève apparition dans la scène du train ). Le film est riche et lourd de sens ( réflexion sur le métier de cinéaste, sur la créativité, sur l'impact de la critique ) mais il est à mon sens quelque peu hermétique pour le spectateur lambda ( d'où ma notation sévère ). PS : il serait bon de faire remarquer que Woody Allen n'a pas fait ce film pour critiquer son public, mais bel et bien pour signer une fiction à part entière sur le cinéma. Stardust Memories est un bon film, drôle et fin, mais qui risque de dérouter le spectateur habitué aux pitreries burlesques du cinéma comique actuel. A voir...
Sans être un grand cru de Woody Allen, « Stardust memories » vaut tout de même le coup d’œil pour le regard que porte le cinéaste américain sur son art. Le réalisateur de « Manhattan » y développe en effet toute une réflexion sur le travail de cinéaste, le rôle du cinéma et la transmission de son travail à son public. Mais le film finit à mon sens rapidement par tourner en rond et ne plus dire grand-chose à mesure qu’il donne trop d’importance à l’habituel dilemme amoureux du personnage principal. On peut tout de même noter que le film est esthétiquement remarquable, que la bande originale est de qualité et que les dialogues sont excellemment bien écris. « Stardust memories » est un film à réserver à mon sens aux fans de son auteur qui y trouveront surement un intérêt mais certainement pas le long-métrage par lequel il faut découvrir le cinéma d’Allen.
Woody Allen fait son "Huit et demi" : inégal. On sent un peu trop les intentions "sérieuses" sous les bons mots et les références aux maîtres (Bergman, Fellini) ne sont guère subtiles... De très bonnes séquences malgré tout (l'ouverture du film, le lapin mort, l'assemblée finale, etc), d'autres moins réussies (les caricatures de fans). Les "histoires de femmes" du film ont un goût de déjà-vu (en mieux dans "Annie Hall" ou "Manhattan"), et il faut le talent de dialoguiste d'Allen pour leur donner un peu d'intérêt. Reste le jeu permanent entre réel et imaginaire, assez réussi, et les ruminations comico-existentielles du personnage, toujours réjouissantes.
Une idée reçue mentionne que les artistes les plus drôles dans leur exercice public ne le sont pas forcément dans le privé, voire auraient une attitude quasi-dépressive... Woody Allen ferait-il partie de ceux-là ? Lui dont l'existence riche en rebondissements, parfois chaotique sur le plan psychologique lui a inspiré tant de sujets pour nourrir sa filmographie. C'est en tout cas de cette façon qu'il se présente dans "Stardust Memories", l'une de ses oeuvres les plus complexes et les plus troublantes en même temps qu'elle révèle paradoxalement une quasi mise à nu du personnage, souffrant visiblement de ne pas pouvoir être reconnu autrement que comme un espèce de clown de foire. Impossible de se prendre pour Bergman (qu'il admire). Catalogué, il évoque la difficulté pour tout metteur en scène de se renouveler, afin de se satisfaire à la fois personnellement mais également son public, lequel se montre pourtant particulièrement borné en se référant constamment à ses premières réussites (ce que racontait si bien Rossellini lorsqu'on lui évoquait sa prise de distance avec le mouvement néoréaliste et que l'on remettait sans cesse sur la table le fameux "Rome, ville ouverte"). Allen orchestre donc ici une étrange comédie, dont le ton n'est pas fondamentalement éloigné de ses autres réalisations mais dont le fond marque un virage radical. Les hommages à Fellini se multiplient (par des citations explicites à "La Dolce Vita" et "Huit et demi") et un brin d'onirisme se glisse très vite dans des séquences atypiques à la durée très courte rythmant une narration moins linéaire qu'à l'habitude. Parfois, cet essai (intelligent) tombe dans le fouillis, le brouillon inachevé. On ne voit pas toujours où W.A. veut exactement en venir (et je crois que lui non plus), ce qui ne veut pas dire que l'on décroche pour autant. On pourra résumer "Stardust Memories" comme la manifestation de la volonté pour Allen de proposer quelque chose de différent que des comédies de moeurs un peu bavardes.