Encore une tentative de la part de DC de renverser le cours de l’histoire des super héros au cinéma qui tombe à l’eau : ‘Black Adam’, c’est un mastard colérique, enterré depuis cinq millénaires, qui se réveille très fâché sur tout ce qui l’entoure, à commencer par les armées qui occupent sa terre natale, et aussi les super-héros envoyés pour le contrôler. Il serait quelque chose comme le pendant négatif de ‘Shazam’ (vu qu’il faut aussi dire “Shazam” pour le réveiller) et est invulnérable à tout sauf à la krypto…au vibran…à l'éternium, excusez, c’est juste que ça ne faisait penser à un autre truc mais rien à voir évidemment. Pour s’opposer à lui, les pontes de la Warner n’ont rien trouvé de mieux que d’exhumer une équipe de surhommes, la Justice society of America, dont on ne sait rien au préalable, qu’on nous bazarde à l’écran en les présentant comme les gentils de l’histoire et dont un balayage rapide de Wikipedia m’apprend qu’ils ont connu leur heure de gloire entre 1940 et 1951. Si ‘Black Adam’ assure correctement du côté des scènes de Destruction-porn, il n’est de toute évidence pas le plus finaud de la portée, et il faudra faire de gros efforts pour ne pas voir les gigantesques absurdités du pseudo-scénario : je sais bien qu’on parle de types avec des super-pouvoirs qui volent mais même dans ce créneau, il existe une certaine gradation dans la connerie ! . En fait, le plus gros problème de Black Adam, c’est Black Adam, ou plutôt Dwayne Johnson. Depuis le temps, on a assimilé l’homme-autrefois-connu-sous-le-nom-de-The-Rock à une sorte de doudou pour enfants aux muscles saillants, un champion des productions familiales sympathoches, de ’Rampage’ à ‘Jungle cruise’ et du ‘Voyage au centre de la terre’ à ‘Jumanji’. Or, cette fois, il joue un Bad Guy…enfin, pas tout à fait un Bad Guy mais pas non plus un ami des petits. Et il s’y prend vraiment très mal. : il fronce les sourcils, souffle entre ses dents et fait palpiter sa petite veine temporale mais on n’y croit pas une seule seconde.. A défaut de convaincre dans le premier degré, une petite touche d’humour inconscient aurait pu sauver le résultat, ce qui revient à dire qu’il aurait fallu, pour rester dans la même catégorie de catcheurs, embaucher Dave Bautista et pas Dwayne Johnson. ‘Black Adam’ est un film pas très futé, pas très original, pas plus impressionnant que ça, dont l’acteur principal ressemble plus à une erreur de casting et qui reprend tout ce qui semble marcher ailleurs (le gamin qui se lie d’amitié avec le gros-plein-de-muscles, le mage sarcastique, le type casqué qui peut modifier sa taille, et j’en passe...) sans jamais parvenir à apporter quoi que ce soit d’inédit ces concepts. Il n’y a pas grand chose qui fonctionne mais beaucoup de sous ont été injectés là-dedans. Et donc ? Rien. On regrette juste qu’ils ne les aient pas injectés dans un autre truc…