Bien qu'annoncé par beaucoup comme le retour en force du DCEU, en allant voir ce film je m'attendais à un ballon de plage : tu le sors, ça te divertit 3 heures puis tu passes à autre chose, et vide à l'intérieur. Mais il a quand-même réussi un exploit : me décevoir.
Sans âme, sans vision, le film ne peut même pas prétendre au titre de film maîtrisé de yesman. On notera la tentative de glorifier Black Adam de toutes les façons possibles, en reprenant des codes à droite à gauche. Cela permet au film d'enchainer du sous-Man of Steel, du sous-Quicksilver, du sous-western... à un tel point que je me suis parfois demandé s'ils étaient premier degré ou parodiques. Le film frôle d'ailleurs à plusieurs reprises le nanar, ce qui est assez impressionnant pour le noter venant d'un film pourtant calibré sur un cahier des charges très précis.
Les personnages secondaires "normaux" sont peut-être la partie la plus intéressante, ce qui est peu finalement. La JSA, outre sa scène d'introduction mélangeant cliché bateau et dialogues tellement mal écrits que je n'en reviens pas que ça soit passé, n'est pas développée, et a des personnages finalement anecdotiques, sauvés de peu par le charisme de leurs acteurs qui parviennent à les rendre attachants un minimum.
Heureusement d'ailleurs, car le scénario est plat et prévisible, mention spéciale à Black Adam qui tue tout le monde, achève tous ses ennemis, sauf quand ses ennemis ne peuvent mourir car encore importants à l'histoire auquel cas il se contente de partir, sympa pour les scénaristes. Ajoutez un final que je pourrais qualifier de plat et cliché, mais j'avoue qu'il est original d'utiliser des cinématiques in game de Injustice dans son film. Je n'ai jamais joué au jeu mais en tout cas ça a exactement la gueule des extraits que j'en ai vu.
Le thème sur l'héroïsme et la notion d'anti-héroïsme est la seule partie qui m'a agréablement surprise car, bien que traitée avec la subtilité d'un marteau-piqueur essayant de trancher du saucisson, et avec une exposition tellement lourde et pas intégrée au monde qu'ils auraient juste pu l'écrire directement à l'écran, elle est traitée. C'est pas incroyable, mais c'est là. Je pensais pas.
Black Adam est évidemment le personnage le plus travaillé et allez sa figure anti-héroïque passe, mais ce n'est clairement pas ça qui va suffire à sauver le film.
Entre personnage secondaire qui réagit de façon comique, platitude de la réal au style monochromatique, et blagues constantes, DC nous rappelle qu'ils sont meilleurs quand ils ne font pas du Marvel, en nous montrant ici ce qu'il se passe quand ils font du sous-Marvel. Ajoutez à ça des chorégraphies de combat inexistantes, masquées par des destructions random partout (encore heureux, car les scènes d'action sont nombreuses et longues), le film fait pâle figure face à la série télé Stargirl qui utilisait la JSA de façon intéressante en terme de choré, utilisation de pouvoirs, combos, et surtout idée de mise en scène. Pour un film misant sur l'action et le badass, se faire étaler ainsi est ridicule. Ajoutez-y une playlist faite... pour être une playlist, et vous obtenez un résultat plat et sans réelle ambition.
Seuls quelques plans de Dr Fate et Cyclone resteront en tête. Plus oubliable que ce que je pensais, moi qui croyait naïvement avoir là un film à sortir en colo si besoin, je ne m'abaisserais pas à ce niveau. Certains y voient le messi du nouveau DCEU, moi je vois une foule applaudir un mec bourré, et à part pour la scène post-crédit, je ne vois pas comment ils peuvent être aussi aveugles. Le désespoir rend fou il faut croire.
Je rajouterais pour le fun cette ligne de dialogue qui nous dit que la couronne a dix kilos d'éternium. 10 kilos. Pensez-y quand vous voyez des personnages lambda la porter tranquillement dans leur main.