Après leur (financièrement) fructueuse production Jungle Cruise, Dwayne Johnson et Jaume Collet-Serra remettent le pied à l'étrier, et la cape sur les épaules : voici Black Adam, version "anarchique" de Shazam. Si l'on met des guillemets, c'est qu'on nous a légèrement trompé sur le contenu du film, nous vendant un "anti-héros" que Black Adam n'est finalement jamais. Le personnage super-héroïque de Teth Adam (son nom d'origine) ne s'oppose en effet qu'à la répression, à l'autoritarisme abusif sur un petit peuple sans défense, et s'il tue des gens ("enfin !", s'est-on entendu exclamer intérieurement : oui, les films de héros pour enfants qui mettent juste des baffes, on n'en peut plus), ce ne sont jamais des innocents, donc le "anti-héros" sombre, torturé (malgré son passif, expédié en quelques scènes de flash-back), n'est pas pour aujourd'hui. On voit néanmoins ce que les médias veulent vendre dans ce film, le côté "j'en-fiche" d'Adam (qui ne s'embarrasse pas des portes, grille un téléviseur qui l'embête, ne sert d'abord que ses intérêts, jusqu'à ce qu'il s'attache à défendre un peuple opprimé comme l'était le sien, jadis...), ce qui est souvent source de gags, couplé avec une équipe de seconds-rôles dont on ne retient que le couple Cyclone-Smasher (elle, le kaléidoscope humain, lui, le très grand maladroit). Pierce Brosnan est assez transparent, Hawkeye de même est insignifiant, mais le fantôme que l'on aura surtout cerné est Jaume Collet-Serra, complètement inactif à la réalisation. Pour un réalisateur de l'horreur qui avait su mettre quelques moments de tension (en version tous publics, quoique...on avait sursauté) dans Jungle Cruise, ne nous propose jamais rien dans son scénario qui avait justement des scènes de ténèbres à proposer (des dieux démoniaques, des squelettes... Il lui faut une invitation ?), au profit d'un pur film de baston aux gros effets numériques constants. Aussi, si c'est ce que vous cherchez dans Black Adam, vous aimerez la foison de bagarres et bâtiments qui volent en éclats, avec des gros plans sur le regard sérieux de Dwayne Johnson (le même que sur l'affiche, il n'en a qu'un en stock), et des effets spéciaux qui cassent l'écran. Pour nous, on a trouvé le temps très long (toutes les bastons se ressemblent, et on voulait un vrai "anti-héros" qui s'assume), seulement amusé par le clin-d'oeil au duel de western détourné, et par un héros que les simples baffes (et les portes) horripilent, ce n'est pas trop tôt.