Justice League réunissait Superman, Batman, Wonder woman, Aquaman, Cyborg, Flash... Là, DC nous sort d'autres superhéros, peut-être moins supers, pour une mission impossible, celle d'araisonner Black Adam (Dwayne Johnson).
Ça pourrait être un film sérieux. On parle en effet beaucoup de pouvoir, de justice, de liberté, de vengeance, de héros évidemment, de légendes basées sur des mensonges. On entend des déclarations chocs comme "les pouvoirs sont une malédiction", ou bien "parfois le monde n'a pas besoin d'un chevalier blanc", ou encore "certains ne sont pas faits pour être des héros". Black Adam demande même (en parlant d'un non violent) "qui va lui apprendre la violence alors?"...
Donc si toutes ces confrontations entre justiciers parviennent à faire réfléchir, c'est une bonne chose, et en particulier pour les cerveaux en maturation. Malheureusement l'histoire est compliquée, tellement tarabiscotée que ces cerveaux-là en resteront aux effets spéciaux. De fait, le film est une pure BD, qui en est saturée, comme si les auteurs n'avaient pas voulu en faire une machine à message sérieux.
Mais c'est vrai qu'on a épuisé (depuis longtemps) les messages sérieux avec les précédents films de superhéros. Reste donc, sérieusement, le plaisir des images, une histoire qui tienne la route, et le jeu des acteurs. Hélas, tout cela est un peu ampoulé dans ce film (au point que ça peut finir par énerver). Côté acteurs, Hawkman vole, forcément. Mais tout le monde vole finalement. Atom Smasher (Noah Centineo) joue bien le superhéros balourd qui contrôle mal son expansion corporelle (et cérébrale). Mais le Dr Fate (Pierce Brosnan) ne cesse de toiser les autres comme s'il scrutait un horizon ou une femme à conquérir (l'acteur oublie qu'il n'incarne plus James Bond), c'est presque insupportable...
Un bon moment est celui où la musique et la caméra s'inspirent d'une scène mythique du "Bon, la Brute et le Truand". Un autre est quand Black Adam apprend ce qu'est l'ironie (parce qu'il est un peu "cuadrado como una puerta", dirait un espagnol). C'est triste à dire, ce sont les seuls moments dont on se souvienne. Plus une scène qui sort entièrement de "Jason et les Argonautes" (film d'il y a 60 ans), qui achève de nous fatiguer.
A.G.