Pas grand chose à dire sur un thriller qui se veut frontal et se trouve du coup être un peu austère. Alors que la situation est mise en place de manière assez posée (trop?), le final donne l’impression d’être trop rapidement expédié (cette scène de fusillade est d’ailleurs peu convaincante). A l’image de son personnage principal on a du mal à voir ou le réalisateur veut arriver quel est son but et donne l’impression de passer à côté du film.
Derrière ce titre digne d’un Série Noire - l’auteur du roman, D.O.A., est d’ailleurs un des piliers de la collection - se cache une proposition un peu plus intrigante que la moyenne pour le cinéma hexagonal, celle d’un polar crépusculaire et violent qui répond à tous les codes américains du genre mais les transpose dans la France profonde. On écope donc d’un méchant charismatique (un Sino-allemand à la solde d’un cartel colombien, joué par Terrence Yin, star du cinéma HK), un anti-héros mystérieux (Tomer Sisley, dont on n’apprendra rien si ce n’est qu’il se trouvait sans doute au mauvais endroit au mauvais moment), des flics dépassés par les événements et même un relatif degré de lecture sociologique puisque les bouseux du coin seront les détonateurs involontaires de la fusillade finale, en voulant à tout prix faire dégager de la région le fermier noir chez qui s’est réfugié le fugitif. Un peu déstabilisant mais jamais ridicule, ‘Le serpent aux milles coupures’ en rajoute pourtant une couche dans la caractérisation extrême de ces personnages (le “gentil� est monosyllabique, le tueur est un sadique complet) et accumule froidement les crimes brutaux comme dans un bon vieux vigilante-movie avec Charles Bronson. En fait, ces clichés, pour forcés qu’ils puissent paraître, sont inhérents au projet lui-même, qui s’efforce de retrouver l’essence des films policiers d’autrefois, un peu à la manière d’un Tarantino mais sans le décalage et le discours méta. Tant que ce procédé ne devient pas un mode, je n’ai vraiment rien contre l’exercice : avec des acteurs secondaires d’un meilleur niveau et un rendu moins téléfilmesque, j’aurais peut-être même été sincèrement conquis.
J'aime bien Eric Valette, un cinéaste français qui ose le genre avec un enthousiasme contagieux. Mélanger film noir et western dans la campagne du sud de la France, il fallait oser et le résultat est plutôt chouette malgré quelques gros défauts. A son aise pour instaurer une ambiance poisseuse et violente, le réalisateur est plus hésitant quant au scénario, entaché de raccourcis et d'incohérences. Les dialogues sont parfois approximatifs, le jeu des acteurs est inégal (mais Tomer Sisley et surtout Terence Yin assurent).
De l'action, mais sinon, un scénario assez faible avec une histoire sans queue ni tête, un chinois sicario qui un coup tire une balle dans la tête à 20 m et l'autre coup rate un corps à bout portant, et des clichés type le gentil noir victime des méchants racistes. Bof bof
Le film est porté en grande partie par des acteurs allant de passable a très mauvais, ce qui a tendance a annihiler le moindre espoir du réalisateur de réussir a nous tenir en haleine. Un petit film qui s'en sort pas trop mal mais qui souffre de gros défauts.
Excellent polar signé par un E. Valette en pleine possession de ses moyens, en dépit d'un budget ridicule. L'exploit, c'est que a ne se voit pas sur l'écran, le bougre orchestrant un film prenant, sombre, radical, porté par une mise en scène qui oscille entre le glacial et l'épure. Bien découpé, cadré avec brio, utilisant ses décors avec majesté, ce western rural sanglant et sauvage nous offre également un T. Sisley convaincant, car misant essentiellement son charisme sur son physique, le tout face à un tueur glaçant, qui fait de chacune de ses apparitions un must. Bien rythmé, efficace, le film déroule une intrigue tordue et tortueuse, mixant différents personnages qui n'aurait jamais dû se croisé, le tout au coeur d'un carnage qui ne laissera personne indemne. Si on peut regretter certaines invraisemblances (la gendarmerie laissant des douilles sur une scène de crime) ou quelques ficelles, le film reste un thriller bien troussé, qui fait du bien au sein d'un cinéma français qui ne laisse pas les bonnes personnes aux bons postes. E. Valette est un énorme talent, un cinéaste cinéphile enthousiasmant, qui mérite mieux. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
Un dangereux criminel croise violemment la route de trafiquants italo-hispano-colombiens lors de sa cavale dans la campagne toulousaine, une petite famille d’agriculteurs récemment installés non loin et frôlant le pétage de plomb à cause du harcèlement des bouseux racistes du coin se retrouve prise en otages dans cet enjeu qui les dépasse, un assassin et tortionnaire professionnel qui a un faible pour la torture chinoise dite des mille coupures s’impose partout dans sa mission de nettoyage vengeur, une gendarmerie française et une police espagnole complètement noyées par la disproportion de la barbarie sud-américaine importée dans cette petite province tranquille, le tout dans une ambiance glauque de tribalisme hostile d’autochtones en colère qui n’a pas l’intention de rester inerte. Voici les ingrédients d’une sanglante, étonnamment humaine et incroyable soupe de destins entrecroisés constituant un véritable bijou scénaristique, un provincial western international aux entrelacs de guerres sans merci. Décidément Eric Valette apparait très souvent comme une référence. Les ficelles de l’action, de l’angoisse, de l’injustice, du suspense, du thriller et d’une intolérable tension nous scratchent sur nos fauteuils jusqu’au bout. L’agitation, qui a aujourd’hui trop tendance à remplacer l’action, cède enfin la place à la profondeur des situations comme des personnages, dans un éventail humain complètement hétéroclite qui a le talent de savoir nous fasciner chacun à sa manière.
Je vous le dis de suite : trouvant totalement injustifiée sa note n'atteignant même pas la moyenne (2,4/5 lorsque j'écris cette critique début 2018), et hésitant entre 3 et 3,5, j'ai fait le choix de lui accorder la meilleure des deux notes pour lui donner un petit coup de pouce. J'ai apprécié retrouver Tomer Sisley, qui joue tout à fait juste, comme l'ensemble des acteurs présents ici. L'interdiction aux moins de 16 ans se justifie par plusieurs passages violents. Le rythme est bon et l'intrigue prenante. La seule chose que je peux lui reprocher est sa fin un peu trop rapide à mon goût. Mais ce film vaut le détour.
Un polar honnête, tantôt brutal, voir très brutal, et tantôt calme. Il sait alterner tension et émotion, même si cet aspect là est très peu présent. La froideur de Tomer Sisley transparaît bien à l'écran, mais il sait aussi dévoiler ses points faibles et notamment son attachement à cette famille rejetée par une partie des villageois. Mais Terence Yin, que je ne connaissais pas du tout, reste l'atout majeur de ce film avec son côté psychopathe alternant visage de marbre et petits sourires vicieux. Deux reproches cependant : 1 - on apprend absolument rien sur ce "motard" spoiler: (et comment se fait-il qu'il se trouvait là, blessé, pile au bon moment et au bon endroit pour tuer les trafiquants) . 2 - la fin est un peu bâclée, sans grande originalité spoiler: (règlement de compte à OK Corral - avec une mort complètement idiote - et clap de fin) .
Le gros problème avec ces films que l'on dit « hard-boiled », c'est que les organismes de financements ainsi que ceux de distributions leur crachent allègrement dessus. Résultat des courses : les films sont faits avec les moyens du bord, sortent au cinéma à la sauvette, ne remportent aucun succès et rien ne garantit que le marché de la vidéo permettra au film d'avoir une carrière. Si je me permets de dire ça, c'est tout simplement parce que ce « Serpent aux mille coupures » a subi ce sort. En étant distribué que dans 38 salles sur tout le territoire. C'est pas lourd hein ? Venons en au film en lui-même. Du classique. Un mec qui a tué des trafiquants de drogue se cloître dans une ferme dont il prend les habitants en otage. Même si c'est hyper banal, ça aurait pu être bien. Le début laissant annoncer un polar bien noir, bien tendu de la culotte et bien violent. Mais finalement, pas tellement. On s'ennuie pas mal. Ça traîne trop pour remonter jusqu'au mec. Valette ralentit son film en se perdant dans quelques scènes n'amenant pas grand chose. Par exemple, quand l'asiatique découpe un boob de la nana, okay ça fait une pointe de violence et une grosse dose de sang, mais concrètement, ça ne permet pas à l'ensemble de progresser. Ça n'apporte rien. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. A la limite, quitte à ce que ça fasse bien moins vrai, j'aurais préféré que l'asiatique trouve tout de suite Sisley planqué dans la ferme et que ça devienne un truc ressemblant de près ou de loin à « L'assaut » de Carpenter. Je suis sûr qu'on y aurait gagné. Mais bon, Valette a choisi un autre angle d'attaque. Tant pis. On aurait pu avoir une petite série B simpliste mais bien percutante, mais nous ne l'avons pas. Mais pas question de jeter la pierre pour autant, car si l'essai n'est pas concluant, il est tout de même fait avec sérieux.
Pour une série B ce n'est pas un navet comme beaucoup de série B, les scènes gore que personnellement je trouve superflues la plupart du temps viennent de nulle part et semblent n'être présentent que pour fair oublier le petit budget, Si Tomer Sisley est crédible en tant qu'acteur son personnage est incompréhensible, et pas la moindre explication n'est donnée pour comprendre qui il est et ce qu'il fait là. Les autres acteurs sont totalement transparents sauf Terence Yin seulement sauvé par un rôle qui le rend effrayant. Il y a cependant un rythme suffisament soutenu pour que le spectateur ne s'endorme pas devant cette grisaille permanante.
Un homme en cavale, un échange qui tourne mal et une famille isolée déjà bien dans la tourmente. Après le meurtre prémédité ou pas, c'est assez flou, un bandit sans doute ex-militaire, c'est assez vague, prend en otage une famille peu ou pas intégrée dans la région, pour se refaire une santé. Mais un tueur commandité, Terence Yin très convaincant, vient dénouer et tenter de régler cette sale affaire. Les pauvres gendarmes et les paysans du coin ne vont pas tarder à faire sa connaissance. En attendant, Tomer Sisley en profite pour nous faire le remake de Witness, quoi qu'il n'a pas vraiment envie de comprendre la ville et ses habitants. Et pour constituer un triangle, on suit la démarche administrative et juridique que les truands Italiens entreprennent pour récupérer les corps de leur amis tombés lors du deal... Si vous n'avez rien compris ce n'est pas très important. Sachez juste qu'on profite un petit peu de la présence de Pascal Greggory, que Terence Yin sauve les meubles et que sans trop de suspense j'ai quand même été capable de voir la fin.