Prenez un épisode de Noël de la série Glee. Ajouter une dose de Shaun of the Dead. Secouez, vous tenez Anna and the Apocalypse. Diffusé en exclusivité au Festival du Cinéma d'Alès lors de la Nuit Zombies (de 22h à 8h du matin en non-stop, oui, les zombies c'est nous à la sortie), Anna and the Apocalypse est le film qui a eu le moins de succès. Présenté comme un carton absolu dans les autres festivals européens de genre, un mix improbable entre comédie musicale / conte de Noël / film de zombies, avec une bande-annonce démentielle...on s'attendait peut-être à trop. Et on a eu un film de série B (genre du téléfilm) divertissant, sans temps mort, avec un casting qui fonctionne, des chorégraphies soignées et des effets spéciaux pas trop mal, mais avec une pelletée (de terre ? non.) de défauts qui gâchent le plaisir en grandissant comme une tumeur jusqu'au final où la médiocrité explose et laisse un goût amer après un démarrage très sympathique. Pour commencer, parlons musique : si les chorégraphies sont réussies (à la High School Musical, soit "je ne peux pas m'empêcher de monter sur les tables") les chansons sont facilement oubliables (on se rappelle vaguement d'un titre en duo entre le directeur et le père où il fallait "choisir son camp", mais alors sur quel air musical... Aucune idée, et c'est pareil pour tous les autres titres). La trop grande proportion de "musical adolescent" comparé à celle du "zombiesque" en a agacé plus d'un (ça soufflait à chaque nouvelle chanson, et se réveillait à chaque rare attaque zombie), et le final qui accumule les mauvais choix nous a achèvé : tout le monde
se fait avoir
en dix minutes comme si on s'en moquait ouvertement, la dernière chanson est clairement de trop (même moi qui aime les comédies musicales, je n'en pouvais plus, surtout que cette dernière chanson est très molle alors qu'on avait besoin d'un bon coup de dynamisme "badass" pour conclure agréablement ce film), et la fin béante qui ne résout absolument rien... Le générique arrivant sur un "Quoi ?!" général, j'ai tout de même sursauté pour la scène post-générique, seul moment de frayeur du film, aussi puéril soit-il pour un dernier "bouh", qui m'aura surtout fait prendre conscience que je n'avais pas eu le moindre frisson jusque-là.