Park Tae-su est un jeune homme issu d'un milieu modeste. Il est devenu procureur par soif de pouvoir. A la fin des années 80, alors qu’il découvre avec amertume qu’être procureur, c’est être un fonctionnaire traitant des centaines de dossiers par semaine, une affaire lui fait croiser le chemin de l’équipe du procureur vedette du pays, Han. On lui propose d’intégrer cette équipe, grâce à laquelle il découvre une vie de prestige à Séoul. Mais, la voie qu'il a choisi se révèle pleine de périls.
Projeté dans le cadre du Festival du film coréen 2017, The King est un drame policier ainsi qu'une réflexion sur le pouvoir. Il a été réalisé par Han Jae-rim. On y découvre Park Tae-su, un jeune homme fantasque qui s'élève socialement jusqu'à réussir son pari: devenir procureur. Ayant atteint son but, il déchante face à la masse de travail et au peu de reconnaissance. Il va croiser la route de Han, procureur star et personnage charismatique mais dangereux.
Mais, le jeune procureur vient d'une famille à problèmes et à des amitiés dangereuses notamment Choi Doo Il, une vieille connaissance qui aime la castagne.
The King est un drame policier qui rappelle l'ambiance des films noirs de Martin Scorcese comme Les affranchis. Il y a comme un hommage au réalisateur américain dans la narration du film qui s'appuie sur une voix off et la description minutieuse d'une galaxie de personnages périphériques qui à un moment ou à un autre du film prendront de l'importance. Le personnage central est un ambitieux mais définitivement un gentil, en totale opposition avec son patron qui porte sur lui sa morgue et sa dangerosité. Le film qui alterne les plages dramatique, thriller et humoristique se révèle assez efficace dans la description de la sphère politico juridique sans pitié où les fonctionnaires de pouvoir sont assis sur un siège éjectable. Il y aussi quelques incursions réussies dans le thriller morbide avec les scènes des abattoirs où festoie le trio de "chiens nettoyeurs". Enfin, le film raconte aussi, en creux, la transformation de la Corée du sud des années 80 en marche vers la démocratie au prix de la corruption, du népotisme et de l'instabilité politique.
Je formulerai cependant un bémol avec un film un peu longuet qui aurait pu s'affranchir de développements trop répétitifs sur la famille encombrante du héros (la soeur, le père...) et une "voix off" un peu insistante à la longue.
Le film s'appuie sur un casting solide: Zo In Sung (ParkTae-su), Jung Wo Sun (Han), Bae Sung Woo (Yang Dong Chul) et Ryo Yoon Eol (Choi Doo Il,).