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RedArrow
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3,5
Publiée le 22 octobre 2018
Mais d'où débarque ce diable de Paul Urkijo Alijo pour réussir un premier film aussi esthétiquement bluffant ? On peut légitimement se le demander vu l'espèce de réussite assez incroyable que représente "Errementari" de ce point de vue. Alors, bien sûr, le lyrisme indissociable d'un tel conte de fée noir appelait forcément un visuel fort mais faire mouche à ce point avec une photo si magnifique, un sens du cadre époustouflant ou encore cette folie imaginative et inventive qui imprègne à peu près chaque plan/tableau auquel on assiste tient soit du miracle, soit de la révélation d'un très grand réalisateur. De Bava à Del Toro, Alijo pioche certes un peu partout dans un cinéma répondant aussi bien de l'horreur que du merveilleux pour construire sa propre vision mais il ne se contente jamais de décalquer son catalogue de références, non, il en tire une sorte d'essence, bien présente dans son inconscient, qu'il insuffle sur cette histoire lui offrant toutes les opportunités pour la réinventer. Et le résultat est simplement remarquable ! Entre l'ouverture brumeuse sur les atrocités oubliées de la Première Guerre carliste , la découverte du village et de ses habitants, la demeure du forgeron, l'aspect caricaturalement sublime d'un démon magnifié par le réalisme de notre monde, un flashback en ombres chinoises ou encore cet acte final complètement dément et propice à tous les délires visuels dont Alijo se saisit à pleines caméras, "Errementari" est un spectacle de tous les instants pour les yeux qui ne déçoit jamais et qui, mieux, ne cesse de surprendre !
Sur le fond, c'est un peu plus brouillon dans le sens où le film se retrouve trop souvent pris au piège de son format de fable. En effet, si l'on excepte une révélation sur la nature d'un personnage, "Errementari" n'est pas aussi imprévisible qu'il le voudrait : une fois le contexte installé, l'intrigue se révèle assez convenue dans sa globalité et ne crée que peu de surprises même s'il elle est agréable à suivre. Les marginaux de la société sont forcément amenés à devenir les héros, les secrets dissimulés sont attendus (pour le plus énorme d'entre eux, l'avant-propos sur l'Enfer du film n'était peut-être pas la chose la plus futée à faire), les représentants des différentes autorités sont tous des types à éviter, ... Et surtout, pendant la majeure partie de sa durée, l'émotion capitale qui aurait dû découler de la relation entre la petite fille et le forgeron en reste à l'état de balbutiements, il faudra vraiment attendre le dernier acte (on le répète, totalement fou !) pour qu'enfin le film prenne le tournant bien plus touchant qu'il lui manquait jusqu'alors. Entre-temps, Alijo aura bien tenté de jouer sur plusieurs registres, de l'horreur au burlesque (production Alex de la Iglesia oblige), pour créer une espèce de sentiment permanent d'inattendu mais le dosage, trop maladroit, ne parviendra pas à pallier ce problème que seul ce sens incroyable de l'esthétique pourra résoudre.
Nul doute que ces défauts d'écriture seront corrigés à l'avenir, ce n'est qu'un premier long-métrage après tout et, bon sang, on est presque prêt à les oublier devant une mise en scène aussi aboutie et en tout point sidérante! Alors que l'on pensait le cinéma fantastique ibérique en fin de cycle, voilà qu'un petit prodige vient nous démontrer à lui tout seul qu'il en a encore sous la pédale !
Petite claque. J'ai pris un plaisir fou à regarder cet ovni ! La mise en scène est très maitrisée, la photographie, les effets spéciaux et les costumes (celui du démon particulièrement) sont très beaux. L'histoire est intéressante, teintée de mystique (hiérarchie des démons) ce qui ravira les amateurs d'épouvante. Le but du film n'est pas de faire peur, même si la promotion du film peut le laisser penser. Enfin, la langue basque et l'ambiance donne une dimension authentique à ce conte dramatique, une vraie réussite et un très beau moment.
Dans les films d’épouvante contemporains, les forces démoniaques sont invisibles, intangibles, et recourent à la possession pour exercer leur empire. Au mieux, elles se laissent apercevoir furtivement sous la forme d’entités ténébreuses aux contours mal définis. La vision issue de la démonologie chrétienne n’a plus vraiment les faveurs du public et, depuis le mémorable Darkness dans le ‘Legend’ de Ridley Scott, on n’avait plus eu droit à quoi que ce soit qui s’approchait de cette représentation traditionnelle du Malin, rouge avec des cornes, une fourche et une queue pointue...du moins c’était le cas jusqu’à cet ‘Errementari’ qui offre un sympathique aperçu bariolé des portes de la Géhenne, et des diablotins obscènes et ricanants qui y escortent les âmes des damnés. Pour être francs, qu’ils soient numériques ou déguisés, ces diables sont visuellement super craignos...mais dès lors qu’on comprend que ‘Errementari’ n’est pas un film d’horreur mais un conte fantastique tiré du folklore basque, on peut pardonner ce genre d’outrances baroques. L’histoire, celle d’un forgeron ostracisé par les villageois en raison d’une violence et d’une malveillance dont on disait dans les chaumières qu’elle impressionnerait Lucifer lui-même, a le charme des récits de veillée d’autrefois, et le réalisateur s’en sert pour échafauder son histoire dans l’esprit agréablement suranné de l’épouvante gothique. Ultime coquetterie de la chose, le film est joué entièrement dans le dialecte basque aujourd’hui disparu qui existait pendant les guerres carlistes !
Fantastique, diabolique, en costume d'époque et basque par-dessus le marché ! Il faut bien avouer que les premières images nous dépaysent complètement et nous surprennent. Alors faut-il crier au miracle ? Ben non, parce qu'à partir du moment où tout ce petit monde veut pénétrer chez le forgeron, le film se traine, tourne en rond et finit par nous ennuyer. Heureusement que le réalisateur prend le soin de nous signaler que tout ça n'est que du cinéma en saupoudrant son récit d'un poil d'humour Mais n'empêche qu'il n'y a plus de tension et qu'on se fiche un peu de ce qui peut arriver aux personnages. Et survient la dernière partie en Enfer que j'ai trouvé raté et ridicule, on remarquera qu'en Enfer personé n'est à poil. Satan ne rigole pas avec la nudité, non mais dès fois ! Sinon la jeune Uma Bracaglia joue remarquablement bien.
Petit film plutôt bien foutu, produit par De La Iglesia, sous forme de conte gothique basque du XIXe siècle, j’ai apprécié l’univers sous toutes ses coutures avec notamment une emprunte visuelle épatante et un ton parfois décalé, la mise en scène y est par contre assez inégale, les idées sont là mais disons que dans l’application on s’y perd un peu, comme je trouve que certains personnages ne servent pas à grand chose, la première partie aurait du se concentrer uniquement sur la gamine pour renforcer notre attachement à elle par la suite. Limite j’ai préféré ce démon loser emprisonné par le forgeron qui nous fait passer par tous les sentiments, à mon sens le perso le mieux écrit et interprété, la fin est d’ailleurs assez surprenante, sans vouloir révéler quoi que ce soit. Une curiosité qui mérite plus d’un regard.
Les productions espagnoles étant assez rares - ou du moins peinant à arriver aux yeux du public français - je me suis empressé de me procurer celle-ci. Il s'agit d'un film fantastique et non d'horreur, qui réussit à créer sa propre ambiance, son petit monde, jouant avec la nature des personnages, avec une fin d'histoire qui devient vraiment intéressante mais qui se rate un peu, puisque le récit s'interrompt, ce que j'ai trouvé très dommage. A noter que le titre français n'est là que pour rendre le film plus attractif (en étant trompeur, le diable n'étant pas présent ici), car le titre espagnol "Errementari" signifie "Forgeron", en toute simplicité.
Deuxième film basque que je regarde en quelques semaines après "Handia" que j'avais bien apprécié ce qui est moins le cas de celui-ci. L'histoire racontée est inspirée d’une vieille légende basque sur un forgeron qui vend son âme au diable. Ici, le forgeron torture le démon qu'il tient responsable de sa misère, jusqu'à ce qu'une jeune fille vienne tout chambouler. "Le Forgeron et le Diable", un titre qui semble celui d'une fable et c'est dans cet esprit léger avec une morale que le réalisateur construit son histoire. Je ne sais pas si c'est un film à prendre au second degré, mais il y a quand même pas mal de scènes risibles. De toute façon, c'est compliqué de rester sérieux quand on voit le diable... Ce n’est pas horrible, mais c'est vraiment kitsch. Pour autant, j'ai trouvé la première partie plutôt pas mal, car elle est très intrigante avec le secret du forgeron puis l'arrivée mystérieuse d'un membre du gouvernement et parce qu'il y a une atmosphère intéressante, par contre au fur et à mesure que l'histoire se dévoile, j'ai peu à peu décroché. La dernière partie est même surréaliste. Au niveau de la réalisation, c'est correct ou du moins, on ne peut pas critiquer les choix qui sont faits. Ce n'est pas toujours beau ou actuel, mais au moins, tout est fait maison et je préfère ça plutôt que de quelque chose d'uniquement fait d'images numériques. Pour le coup, c'est un film quand même original qui ose et qui propose des choses, mais je l'ai trouvé moyen. Il manque ce petit quelque chose pour rendre l'ensemble plus distrayant et cette désagréable sensation de ne pas savoir si tout cela est fait sérieusement n'aide pas.
Une bonne intention visible et quelques bonnes idées ne permettent toutefois pas à "Errementari" de convaincre complètement. Ce film basque joue la carte du fantastique, du drame, de l'horreur et de l'humour pour un résultat bancal, parfois surprenant et parfois ridicule. L'intrigue prend parfois des chemins étonnants à l'image de ce cinéaste qui part dans des délires démoniaques peu communs. Cela ne l'empêche pas de tomber par moment dans le risible avec un aspect comique peu efficace à l'image des diables.
Pas terrible sans être une purge non plus. Se regarde et s'oublie. C'est la c'est la vie.
Si Errementari est plein de bonnes intentions et possède une certaine originalité, il est maladroitement exécuté. Sa volonté de croiser les genres en faisant preuve de pas mal d’humour ne lui réussit pas.
Très beau film Basque que j'ai vu hier sur Netflix, lorgnant carrément vers le style de Guillermo Del Toro. Décors effrayant, photographie sublime et costumes/maquillage à l'ancienne. Lumière rougeoyante, formes torturées, flammes, ténèbres, ombres effrayantes, objets pointu, la direction artistique du film est DIABLEMENT réussie, sans jeu de mot (en fait si) et la représentation de l'Enfer y est très esthétisé. Une sombre fable mais magnifique. J'adore !
Ce film à l'ambiance très personnelle et visuellement très réussi (on pense particulièrement au final "infernal") tient beaucoup plus de la comédie horrifique que du film d'horreur. Même si on peut regretter un manque d'intensité dramatique, il constitue une bonne surprise.
Un surprenant conte macabre, bien glauque et à la photographie soignée qui nous promène un bon moment avant de complètement partir en vrille ! Pendant un temps, on se demande si l'on doit rire ou être effrayé et puis au final on s'en moque, l'originalité prend le dessus et le délire est assumé avec en prime une petite touche de gore qui va bien. C'est bien noir dans l'ensemble, plutôt bien joué, bien réalisé et le final sans limite met un point final sympathique à cette petite surprise ibérico-basque à la belle allure.
Ce conte vaut surtout par son originalité et son exotisme ( en basque ), et quelques perles d'humour distillées ici ou là dans un récit sentant bon le terroir
Un petit conte populaire qui se laisse bien voir. Je trouve l'histoire assez bien construite avec quelques belles surprises et rebondissements qui fait de ce conte une belle œuvre à regarder en famille. Les effets spéciaux ne sont pas terrible mais je pense que c'est un peu voulu. Ça reste bon enfant. La jeune actrice est remarquable dans son rôle.
J’ai trouvé l’atmosphère globale d’Errementari assez incroyable, avec une photo, des maquillages et une musique impressionnante. Mais à côté de ça, je ne suis pas rentrer une seule seconde dans l’histoire. Bien dommage