Prévu à l'origine pour le cinéma, Fabien Onteniente s'est finalement dirigé vers la télévision pour « 100% bio », et nul doute que l'on n'y gagne pas au change. Non pas que celui-ci aurait été une réussite sur grand écran, les lacunes sont trop nombreuses, mais cela limite encore plus les « ambitions » d'une production très mal pensée dès le départ. Avec l'auteur de « Camping », on sait que cela ne va pas être subtil, ce dernier se surpassant dans le domaine ici, évitant, certes, à peu près la vulgarité, mais se vautrant dans un comique de situations lourdingue, poussif et quasiment jamais drôle.
C'est à peu près supportable au début, donnant l'impression de vouloir installer un duel à « fleurets mouchetés » (bon, j'exagère un peu) entre le père charcutier et le gendre végan, avant que le scénario dégénère en grande empoignade grotesque et fatigante, trouvant son paroxysme lorsque les deux hommes s'obligent à manger
leur alimentation respective
: DÉ-SO-LANT. Les personnages dans leur ensemble sont constamment excessifs, à l'image de réactions souvent très peu crédibles, à commencer par celles de Didier Bourdon (en même temps, dès que j'ai entendu cet hallucinant accent sudiste sortir de sa bouche, j'ai su que le téléfilm allait être problématique) : franchement, qui n'essaierait pas d'améliorer, ne serait-ce qu'un tout petit peu, les choses dans pareille situation ?
Pas mal d'autres trucs nuls, notamment dans les sous-intrigues autour de Catherine Jacob, certaines scènes provoquant une gêne indescriptible
(l'égorgement du cochon)
, tout s'arrangeant finalement presque par miracle, sans que quoi que ce soit ait vraiment été fait pour qu'on y croit. Casting inégal et souvent en surrégime, en premier lieu Nicolas Bridet, complètement paumé dans ce rôle presque aussi mal écrit que celui de son homologue « viandard ». Pourtant, il y a bien quelques rares moments, lorsqu'Onteniente la joue (relativement) sobre, posée, tenant la route, preuve que cette hystérie collective et cette vision très, très caricaturale du Pays basque était la pire approche qui soit. Bref, pas grand-chose à sauver de cette énième comédie franchouillarde du réalisateur, pas sa plus outrancière, mais sans doute l'une des moins drôles.