All Inclusive est très mauvais, on l’a dit, on le sait. Et de très mauvais goût, oui d’accord. Mais il a aussi la chance et la malchance d’être un film de Fabien Onteniente, c’est-à-dire qu’il pâtit de tous les défauts habituels à ses réalisations antérieures, qu’il compile ici sans jamais atteindre le divertissement qui rendait agréable Camping ou regardable Disco, tout en s’inscrivant dans une trajectoire, elle, plus intéressante. Car les films de Fabien Onteniente nous disent quelque chose non pas du cinéma mais d’une certaine réalité qui ne dispose pas, dans le cinéma justement, d’une représentation. Des paris faits dans les bars aux concours de danse disco, du camping par trois fois répété au club de vacances organisées, le petit monde du réalisateur brosse une cartographie du populaire qui se plaît à investir des clichés pour mieux les exagérer, les rendre comiques. Objectif raté en ce qui concerne All Inclusive, puisque nous ne rions guère. Mais il dessine pourtant un point supplémentaire sur la carte, un foyer de convivialité qui apparaît parfois, derrière les paillettes et les chorégraphies du club, comme un conservatoire de solitude, d’une solitude qui n’est pas poétique, qui n’est pas intelligence, qui est bêtement humaine et qui essaie de se soigner dans les cocktails et l’amour facile. Quand tout fout l’camp, que nous reste-t-il, sinon les amis d’hier et ceux qu’on se fera demain ? En dépit de la médiocrité ambiante qui imprègne chaque plan du film, le réalisateur s’attache à prononcer un acte de foi, toujours le même, un acte de foi envers les losers qui apprennent la vie en se heurtant les uns aux autres, envers la camaraderie qui, à contrecœur ou par choix, nous renvoie à la figure une image de nous-mêmes que nous ne voulons plus voir. Voilà ce qu’il faut regarder dans All Inclusive : ça vaut mieux que les fesses pâles de Franck Dubosc.