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Charlotte28
128 abonnés
2 036 critiques
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4,0
Publiée le 12 janvier 2024
Portrait d'une famille faussement banale confrontée à l'Histoire, ce récit propagandiste se révèle dynamique, amusant, vif. Car l'héroïne éponyme, déterminée, fière, sensée, forme un couple séduisant avec son époux, taquins, amoureux, complices dans leur quotidien bourgeois assez insouciant avant l'immersion du conflit dans leurs décisions et l'affirmation de leurs caractères tandis que l'aîné connait un amour inattendu voué au drame. Porté par une remarquable Greer Garson et un Walter Pidgeon badin, le récit équilibre habilement les aspects intimes et contextuels en évitant pathos ou didactisme appuyé (bien que la symbolique d'un clan incarnant le courage de l'Angleterre ou les références vraisemblables entre sauvetage des soldats de Dunkerque, aveuglement cruel de l'Allemand, traumatisme du bombardement soient explicites) par de solides dialogues, une mise en scène sobre et de bienvenues touches d'humour (tel l'impérial nom du chat). Encourageant d'abord à la Résistance et à la résilience, l'intrigue mène une réflexion sur l'attitude à adopter dans l'adversité à valeur atemporelle puisque courage, dignité, bonheur - même fugace - doivent l'emporter. Un hommage en vibrant appel à une pulsion de vie généreuse et tenace.
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18 103 critiques
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1,5
Publiée le 12 mai 2021
Une grande partie de Madame Miniver s'est concentrée sur ce qui est perçu comme une vision inexacte et hollywoodienne de la vie britannique. Il y a une part de vérité dans ces critiques et la caractérisation de Vin par exemple comme un radical de la classe moyenne qui exprime ses opinions d'une voix pompeuse semble devoir beaucoup à la vision américaine du socialisme comme l'opium de l'intellectuel bourgeois. Il semble toutefois injuste de faire porter à Hollywood la responsabilité de tous les stéréotypes contenus dans le film. L'idée que la vie rurale anglaise se compose typiquement de rustres aimables de la classe ouvrière et d'aristocrates redoutables mais décents vivant dans des villages de carte postale et obsédés par des passe-temps tels que la culture des roses. C'est peut-être une caricature mais c'est le genre de caricature que l'on pourrait tout aussi bien trouver dans les films britanniques de cette période...
L'exaltation des valeurs familiales et patriotiques au travers de l'histoire d'une famille anglaise durant la seconde Guerre mondiale. Ce type de film serait impossible aujourd'hui. Et pourtant... Je l'ai adoré. C'est une bouffée d'espoir pour ceus que la situation actuelle déçoit. Greer Garson est magnifique et émouvante...
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12 478 critiques
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4,0
Publiée le 11 août 2013
En 1942, le cinèma amèricain rend un hommage admiratif à l'Angleterre et au courage de ses habitants avec le très beau "Mrs. Miniver", de William Wyler! C'est une rèussite exemplaire, qui a le succès que l'on connaît où il est difficile d'apporter la moindre critique tant tout est à sa place! Ce classique intemporel aux six Oscars (dont le meilleur film et meilleur rèalisateur) prèsente la vie d'une famille anglaise durant la seconde guerre mondiale, laquelle symbolise les raisons de la lutte entreprise par le peuple amèricain: le droit de mener une vie libre et civilisèe au sein d'une sociètè tolèrante et libèrale! Les comèdiens, tous formidables, ont ètè choisis pour leur valeur d'archètypes si on peut dire: Walter Pidgeon, Henry Travers, Dame May Whitty et surtout Greer Garson (Oscar de la meilleure actrice) qui joue un personnage tout aurèolè des vertus de l'èpouse amèricaine modèle des annèes de guerre! Avec ce rôle inoubliable, Garson est devenue une sorte de mythe romantique familial! Brune, douce et calme, il serait injuste de ne pas citer Teresa Wright (ègalement oscarisè), personnage au destin tragique, par une èlègance rare (impossible de l'imaginer dans un rôle d'espionne, de courtisane ou de femme fatale) et par son naturel attachement aux vertus traditionnels! D'après le roman de Jan Struther, c'est sans doute l'un des meilleurs films du genre de cette èpoque où l'on vit avec la famille Miniver les jours heureux enfuis, les èvènements, les bombardements et la mort! Suite oblige en 1950 avec "The Miniver Story" de H.C. Potter, toujours avec Green Garson et Walter Pidgeon! Ce n'est pas mauvais mais cette fois le succès ne sera plus au rendez-vous...
Dans l'une des scènes les plus marquantes de Madame Miniver, la famille est réunie en pleine nuit dans un abri à proximité de la maison. Dehors, les avions bombardent la ville, à l'intérieur, en apparente sécurité, les parents lisent Alice au pays des merveilles. Tout est paisible, la discussion porte sur la vie quotidienne, aucune inquiétude si ce n'est dans le ton de la voix et une lueur d'angoisse dans le regard. Car l'ennemi se rapproche inexorablement et la tension monte, Alice au pays des merveilles et l'innocence de l'enfance ne peuvent rien contre les horreurs de la guerre, et rien ne pourra empêcher le bombardement meurtrier. Sorte de prélude à son prochain film, Les Plus belles années de notre vie, Madame Miniver raconte quant à lui la période même du conflit, se concentrant sur la vie des civils, et particulièrement cette Madame Miniver, dont le quotidien est bouleversé par ces événements incomparables : un parachutiste Allemand qui se terre dans le jardin, un fils qui rejoint la RAF... Le regard de Wyler sur l'héroïsme naturel et spontané est admirable, et il est accompagné d'acteurs - et surtout d'actrices - étonnants (un oscar et pour Greeg Garson, et pour Teresa Wright). Madame Miniver est clairement un film qui servit la propagande pour sa diffusion de valeurs fortes magnifiées dans le discours du pasteur en conclusion (et n'oublions pas le "America needs your money..."). Mais Madame Miniver est aussi le condensé de tout ce dont Wyler est capable : dresser un portrait convaincant d'un personnage en proie à des événements incontrôlables, sa réaction courageuse et comment il arrive à stimuler le moral autour de lui.
Que dire de ce film tourné quasiment au moment de son action, soit en pleine deuxième guerre mondiale d’une manière totalement académique par William Wyler qui venait pourtant de donner auparavant quelques-unes de ses plus belles œuvres telles que L’Insoumise ou Rue sans issue ? Que dire sinon que c’est un mélo rempli de bonnes intentions et de pathos assommant ? Nous sommes en plein Blitz dans un petit village anglais, que Wyler essaie de rendre vraisemblable à coups de clichés (le flegme, l’humour) en oubliant juste un petit détail : l’Angleterre est peuplée d’Anglais et non d’Américains. Ses personnages, parlent, pensent, agissent comme des Américains et non comme des Européens. Greer Garson notamment n’est absolument pas crédible dans son personnage. Walter Pidgeon fait un peu illusion et seule Dame May Witty, en vieille dame impayable, s’en tire honorablement dans un numéro plein de roublardise mais aussi de dignité… La fin est particulièrement consternante lorsque, dans une église ravagée par les bombardements, un pasteur explique consciencieusement à ses ouailles comment comprendre la guerre… comprend qui peut !
Immense succès pour ce film multi-oscarisé et encensé à l'époque qui paradoxalement est tombé aujourd'hui dans un quasi-oubli. L'appellation "Voted the Greatest Movie Ever Made" est très exagerée car celà signifirait que ce film est un chef d'oeuvre absolu. Pour exemple, les vingt premières minutes où l'Angleterre du calme avant la tempête est représentée comme très idyllique et où on s'achète des articles de luxe quitte à être endetté pendant mille ans manquent totalement de finesse. Heureusement que ce n'est pas le cas du reste du film qui trouve une force émotionnelle peu commune à travers des scènes simples mais fortes comme le discours final du pasteur, le concours floral et bien sûr celles du Blitz qu'on entend surtout et dont on voit les terribles dégâts. Mais si les dégâts matériels sont immenses ce n'est pas le cas du mental des anglais qui s'il est considérablement ébranlé ne perd jamais sa force de caractère et son très célèbre humour à froid même dans les situations les plus périlleuses. Ce film est un bel hommage à la détermination d'un peuple qui nous fait comprendre pourquoi Hitler ne pouvait pas gagner face à eux. Magnifiquement réalisé par William Wyler dont la rigueur et l'intelligence font encore ici des merveilles et par une distribution hors-pair, avec une mention spéciale pour Dame May Whitty et bien sûr Greer Garson, "Madame Miniver" est une très belle réussite.
Du bon travail, mais Wyler a déjà fait mieux. L'interprétation est de qualité, en particulier celle de Theresa Wright que Wyler retrouvera dans "les plus belles années de notre vie". La plus belle scène? Celle de l'attribution de la plus belle rose. L'attitude de Lady Belden, juge et partie dans le concours, bien qu'attendue, est filmée avec toute la délicatesse nécessaire. Le vieux chef de gare pourra partir tranquille. Sa rose Miniver aura été consacrée.