Comme souvent, Kiyoshi Kurosawa greffe au film de genre d'intimes préoccupations qui le font sortir du carcan du simple divertissement pour lui donner une dimension davantage émouvante. Outre cette atmosphère de fin du monde qu'il distille avec bien plus de force que n'importe quelle superproduction hollywoodienne apocalyptique, Avant que nous disparaissions nous dresse un fabuleux portrait d'humanité. Il répond à cette question première qui est de désigner ce qui fait l'Homme, en pointant sa capacité à conceptualiser. Ainsi, le pouvoir de voler nos concepts rendra ces envahisseurs de plus en plus humains, jusqu'à même nous émouvoir profondément, tandis que ceux qui en seront amputés formeront l'effroyable vision de la perte de notre intégrité intellectuelle, comme un avant-goût amer d'une vieillesse future qui risque bien de nous en infliger le mal.