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traversay1
3 757 abonnés
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4,0
Publiée le 15 mars 2018
Pendant assez longtemps, presque toute sa durée, Avant que nous disparaissions ressemble à une sorte de parodie de la vieille série Les envahisseurs, sans David Vincent, toutefois. Impossible dès lors de le considérer comme un film fantastique mais plutôt comme une oeuvre qui joue avec certains du code du genre, avec un esprit tantôt ludique, tantôt burlesque, tantôt mélodramatique. Le mélange est assez étonnant, même venant d'un cinéaste comme Kiyoshi Kurosava, et assez détonant pour peu que l'on soit sensible à un type de poésie (faussement) naïve. Rien de spectaculaire dans tout cela, hormis l'espace de deux ou trois scènes et quelques longueurs surtout dans sa première partie sont à mettre au débit du film. Mais rarement on a vu un sujet comme l'approche de la fin du monde via une invasion extraterrestre relatée avec une aussi triste sérénité, rappelant dans un traitement totalement différent l'excellent Le jour où la terre s'arrêta de Robert Wise. Evidemment, derrière ce thème pré-apocalyptique se dissimule une analyse cruelle de la marche de la société et du conditionnement des individus qui la composent avec tous les concepts qui font fonctionner vaille que vaille la race humaine. Et plus avant, la physiologie et les dysfonctionnements d'un couple. De ce point de vue, l'idée que L'amour est une arme de construction massive et un espoir pour l'humanité n'est sans doute pas un scoop mais venant après tout un tas de péripéties qui obéissent à une logique délicieusement absurde, elle ne manque pas de sel dans sa suave simplicité et candeur. Avant que nous disparaissions marque en tous cas un renouveau de Kiyoshi Kurosawa après les décevants Creepy et Le secret de la chambre noire.
Trois extra-terrestres débarquent sur notre planète et prennent possession de trois corps humains : un homme marié au bord du divorce, une lycéenne et un adolescent espiègle. Leur objectif est sans concession et rappelle les scénarios canoniques de la SF : envahir la planète et annihiler ses habitants. Mais les moyens pour y parvenir sont paradoxalement doux : pour préparer cette invasion, il leur faut apprendre à connaître les humains en leur volant leurs concepts d'une simple pression du doigt sur la temps. Ainsi du concept de "liberté", de "propriété", de "travail", de "subjectivité" et d'"amour".
Le très prolifique Kiyoshi Kurosawa ("Creepy", "Vers l'autre rive", "Yokuzai") nous livre un curieux film de science-fiction. Pas de petits bonhommes verts, ni de rayons lasers, mais, sur le mode dérangeant qui avait tant réussi à la série française Les Revenants, une anticipation "réaliste".
La réussite de ce film étonnant vient de son parti-pris. Le postulat de base pourrait porter au rire, à l'incrédulité voire au doute : des humains au comportement bizarre se prétendent venir d'une autre planète. Sauf que le spectateur ne doute pas un seul instant. Il sait - parce qu'il a lu cette critique ou toutes celles qui entourent la sortie du film ou tout simplement parce qu'il a vu le titre et l'affiche du film avant d'entrer dans la salle - que ces trois extra-terrestres sont bien ce qu'ils sont et que leur projet est tout sauf aimable. Sauf que leur façon d'être n'a rien de menaçant ni d'inquiétant et que l'apocalypse qu'ils annoncent ne suscite pas l'anxiété.
Film d'extra-terrestre, "Avant que nous disparaissions" ne charrie pas la charge terrifiante du "Village des damnés", de "L'Invasion des profanateurs de sépultures", de "X-Files" ou des "Envahisseurs".
C'est dans son dernier tiers que "Avant que nous disparaissions" révèle son propos. Les amateurs de pyrotechnies y trouveront leur compte, dans une scène époustouflante de combat entre un homme et un drone armé, qui mériterait d'être décryptée en école de cinéma. Mais les autres découvriront dans la scène finale, étonnante de douceur et d'amour, que loin de parler de petits hommes verts et de fin de l'humanité, "Avant que nous disparaissions" nous parle d'abord de nous.
dans un profond sommeil . . . pour moi, ce fut le cas après seulement 20 minutes ! Film à voir si l'on préfère vraiment la gelée de groseille au sang tiède tout dégoulinant. Passons vite à autre chose.
Ce film ne m'a pas trop plus. Peut-être parce qu'il est japonais et que je connais pas les codes. Ou simplement parce que je n'ai pas compris le but du réalisateur, nous faire réfléchir au travers d'un conte presque philosophique ou nous faire rire ou tout du moins sourire en proposant une sorte de parodie de films de SF. C'est surement un mélange des deux. L'histoire m'a néanmoins semblé un peu brouillon avec des raccourcis un peu rapide. Le film est aussi un peu long.
En plus d'être un bon metteur en scène, Kiyoshi Kurosawa soulève des questions existentielles sur l'identité en partant sur des préjugés qui naissent de la subjectivité du moi, du rôle du concept et de la réalité elle-même. En privant le concept au moi, il lui enlève toute sa substance et le délivre de ses entraves. Ce faisant l'œuvre de Kurosawa se manifeste à première vue telle une brillante initiation cinématographique à une phénoménologie de l'esprit. Guidé par un sens d'écriture hors pair ! qui sait allier mystère et fantaisie et nous invite à une nouvelle lecture du fantastique comme point d'encrage du mystère, et nous délecte d'une réjouissance toujours bienvenue. Il tourne en dérision le contemporain, prisonnier de ses valeurs qui réduisent le moi à une simple fiction de l'esprit. Même si le film parle d'invasion d'extraterrestres, on ne connait absolument rien d'eux (ni de leur passé, ni d'où ils viennent), à savoir qu'ils veulent tout simplement envahir notre planète. Leur réalité dans le film - en un sens - donne lieux à une métaphore qui sous tend à un concept majeur qui revient tout le temps dans le cinéma du même genre, c'est à dire une remise à zéro synonyme d'un nouveau départ pour l'humanité. Comme si, il voudrait déposséder l'humanité de ses valeurs fortement encrées dans la conscience collective prisonnière de sa propre fiction. L'extraterrestre ne désigne t-il pas celui qui s'est élevé au delà des principes humaines ? N'essaye t'il pas d'inventer une nouvelle forme de réalité où l'insouciance par exemple rime à la liberté ? Before We Vanish est aussi un film qui nous invite à réfléchir sur notre état d'âme en tant qu'individu appartenant à une société, par une remise sans cesse en question des concepts qui ont façonné notre langage qui - bien sûr - décrit un certain état du monde. Car au fond nous avons tous besoin de réponses aux questions que l'on se pose. Et cela Kurosawa en est bien conscient et le magnifie par un ton presque humoristique qui arrache à chaque fois une sourire aux lèvres dès que l'envahisseur se met à interroger les humains sur la signification des concepts que ces derniers emploient à tout va. C'est une manière pour Kurosawa d'exprimer l'abîme dans lequel notre conscience est sans cesse confrontée dès qu'il s'agit d'expliquer les concepts pour la compréhension de l'intelligence, qu'on échoue involontairement à les traduire dans un langage peu adéquat que nos visiteurs ne parviennent pas à saisir. Une extraction extra sensorielle sera la façon la plus adéquate pour entrer véritablement dans la réalité des concepts par ces visiteurs venus d'outre monde. Kurosawa décrit aussi à quel point le concept peut constituer pour l'homme une arme qui, sans habileté - dans ses abus - peut conduire à une forme d'ivresse qui obstrue son sens du jugement devant ce qui lui est inconnu, différent... ou étranger ! C'est vers la fin que le sens de l'envahissement prend véritablement forme, mais sera vite abandonné pour des raisons inconnues qui, pour ma part, incite à penser que le but qui était fixé au tout début n'était qu'un prétexte pour ramener l'humanité à une nouvelle destinée. Before We Vanish est à conseiller vivement !
Si vous voulez savoir ce qui sauvera l'humanité, allez voir ce film métaphorique où les extra-terrestres viennent sur Terre pour voler... nos concepts ! Ok, il y a quelques longueurs et une fin trop explicite mais on passe un bon moment devant cet ovni cinématographique.
Kiyoshi Kurosawa, c'est un auteur prolifique japonais dont la carrière a connu deux périodes bien distinctes. Géniteur de purs films de genre au début, Kurosawa s'est peu à peu tourné vers un cinéma plus philosophique où la mise en scène léchée est privilégiée aux effets sensationnels. Il a, cependant, toujours gardé sa patte originelle et a continué à délivrer des films où le fantastique était l'invité d'honneur. "Avant que nous disparaissions", hommage criant au classique de la SF "L'Invasion des Profanateurs de Sépultures" qui a, lui-même connu plusieurs versions, est aussi une variation du thème du monstre plus humain que l'humain servi par une mise en scène à l'étrange pesanteur. Des extraterrestres débarquent sur Terre et préparent son invasion en occupant les corps de certains de ses habitants et surtout, en assimilant les "concepts", des visions propres à l'être humain qui le définissent en tant que tel. Le problème, c'est que lorsqu'ils empruntent un concept (propriété, famille, amour, etc) à un personnage, ce dernier s'en trouve immédiatement privé. Le concept (sans jeu de mot pourri...) du film est des plus intéressants. Voir ces aliens devenir peu à peu humains en empruntant certains concepts plutôt que d'autres s'avère passionnant puisque certains vont choisir des chemins plus violents et sombres alors que d'autres vont s'approprier les meilleurs côtés de la personnalité humaine. Cette histoire permet au cinéaste japonais de mettre le spectateur en face de ses contradictions (humain ou extraterrestre, qui a raison? quels concepts sont bénéfiques et lesquels ne le sont pas?) et offre une très belle peinture d'une fin du monde toute proche où les humains seront jugés sur ce qui justifie ou non leur existence. Film existentialiste donc mais aussi parcours initiatique de trois candides de l'espace, "Avant que nous disparaissions" souffre tout de même de quelques longueurs et d'un côté rébarbatif parfois assez pesant. En effet, peu d'exploration des origines de ses extraterrestres et des thématiques trop théoriques aspirent presque entièrement le caractère science-fictionnel de l'oeuvre pour ne laisser qu'une belle mais légère réflexion sur la nature humaine.
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18 103 critiques
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1,0
Publiée le 2 novembre 2020
Le scénario et l'intrigue des extraterrestres prenant le contrôle des corps humains pour conquérir la planète ou quoi que ce soi ne marche pas car Avant que nous disparaissions est peu crédible. Dans ce cas tout ce que nous obtenons ce sont des humains agissant (en fait agissant sur des échasses avec beaucoup de paroles surélevées) comme des humains superficiels et parlant juste d'eux-mêmes. Au début Il y avait une scène sanglante d'une fille tuant ses parents qui n'avait aucun sens et rien n'en est sorti plus tard. Il y a quelques scènes de brèves batailles d'armes à feu entre un humain et des extraterrestres et enfin de petites boules de feu qui tombaient et qui était supposé représenter les envahisseurs extraterrestres (la partie effets spéciaux)...
Ravi de voir ce film distribué près de chez moi, bien que j'en suis plutôt déçu. Le suspens des premiers plans est assez bien géré, avant qu'on s'embourbe dans une histoire statique. Néanmoins, les thèmes abordés sont intéressants, le film met en exergue les concepts construits par l'humain et la façon qu'ils ont d'influencer sa vie. Ce film permet de redéfini qui on est et de se demander pourquoi nous agissons de telle ou telle manière. J'ai un coup de coeur pour cet hommespoiler: qui sort de chez lui et parle sur la place publique quand on lui vole la notion de propriété. Ce qui est appréciable, dans ce film, c'est qu'on réussi à nous parler d'invasion, de chaos et de fin du monde, sans course-poursuite, sans monstre, sans adrénaline, sans bombe désamorcée à la dernière seconde, presque sans effets spéciaux (le peu d'effets spéciaux étant complètement ratés, mais ça a son charme). C'est un traitement beaucoup plus minimal de la catastrophe, qui change des production hollywoodiennes auxquelles on est bien trop habitués !
Un film de SF très original qui prend pour parti de proposer zéro effets spéciaux, enfin tout du moins une très grosse partie du film. C'est très intéressant vraiment, et on y retrouve une ambiance particulière comme seuls les japonais savent les mettre en place.
J’ai adoré Avant que nous ne disparaissions. Ce qui est peut-être nouveau dans ce film pour Kurosawa, c’est l’humour, et sa capacité à mêler et alterner différents registres que le cinéaste maîtrise désormais totalement : le mélodrame, le film de genre (ici SF, une invasion alien), et la comédie sociale. Trois aliens débarquent sur terre et infiltrent le corps de trois japonais pour préparer leur invasion en s’emparant des « concepts » des humains (comme l’amour, la famille, le travail, la propriété etc.). Sauf que lorsque ceux-ci s’emparent d’un concept (en touchant simplement le front de la personne qui visualise ce qu’est « le travail », ou « l’amour » ou autres concepts humains), ils en dépossèdent l’humain en question. Le film peut alors se lire de plusieurs façon : les aliens pourraient représenter la global culture américaine (le film prend clairement position contre la présence militaire américaine sur l’archipel) qui en se diffusant vide les japonais de leur propre culture et leur fait oublier qui ils sont ; mais les aliens peuvent aussi représenter une forme de redémarrage des humains (comme un ordinateur), obligés de se réinventer face à la catastrophe, comme ce jeune garçon à qui a été pris le concept de « propriété » et qui s’en trouve magnifiquement transformé, ouvert à la vie, heureux, car débarrassé de cette tare qui ronge les sociétés modernes. Le film, dans une structure qui était déjà celle de Kairo, va se resserrer petit à petit en partant des thèmes de sct que les aliens permettent d’aborder pour finir sur l’histoire d’amour entre le troisième alien et la femme de l’homme que cet alien possède. Le film est tour à tour drôle, rempli d’action, terriblement intelligent avant de finir sur une dernière partie bouleversante, le tout parfaitement écrit et mise en scène (et mention spéciale aux acteurs tous particulièrement bons et à qui la SF et devoir jouer des aliens donnent bcp de liberté et d’inventivité). Généreux vivant et magistral.
Servi par un humour pince-sans-rire, cette fable de science fiction serait sympa sans le didactisme outrancier de l'ensemble. Le sujet est vite prétexte à un étalage de philosophie simpliste, rendant le récit peu attrayant.
Que se passerait-il si des extraterrestres venaient nous voler les concepts (ex. : "famille", "propriété", "travail", etc.) qui forment l'arrière-plan non questionné, tenu pour allant de soi, de significations partagées grâce auquel nous pouvons agir d'une manière routinière dans la vie-de-tous-jours ? C'est par l'abord de cette question sociologique (voire ethno-méthodologique) que le film m'a intéressé. Il donne à voir des scènes où des humains, subitement privés de l'un de leurs concepts, entrent en déviance et transgressent les attentes "normales" qui structurent les situations sociales. On assiste donc à des effets de rupture, liés à la mise en suspens des évidences partagées. Ainsi, dans ce film original, les extraterrestres sont bien, comme à l'habitude, des révélateurs de notre identité. Non pas en tant qu'ils incarneraient une altérité radicale, mais parce qu'en nous subtilisant la base conceptuelle de nos comportements routiniers, ils nous rappellent que nous tablons en permanence sur tout un ensemble de normes et de valeurs sous-jacentes. Un seul concept ("amour") ne semble pas pouvoir être assimilé par les extraterrestres... Le film a par ailleurs quelque chose de décalé, de gentiment surréaliste, une sorte de burlesque nippon dont on ne sait s'il est à 100 % un parti pris du réalisateur, mais qui fait transiter le tout de la fable à la farce, du fantastique au comique. La pauvreté des quelques trucages (tirs d'armes à feu, missiles, etc.) me semble en tout cas un choix délibéré. Peut-être s'agit-il au final d'une comédie Sci-Fi à résonance sociologique-satirique ?
Je suis fan de ce réalisateur principalement parce qu'il utilise toujours le film comme support à une réflexion poussée sur le rapport aux autres dans notre contemporanéité (dans la société japonaise certes, mais qui offre souvent un miroir grossissant) et pour les qualités formelles, surtout esthétique, de ces œuvres. Sur ce dernier point, rien à redire, c'est encore une fois un moment d'une grande virtuosité technique qu'il nous offre, surtout sur les dernières scènes, qui conjuguent poésie et apocalypse avec brio. Mais sur la qualité de la pensée...c'est très mauvais. On devine assez vite où il souhaite nous emmener et sur quel "concept" buteront les aliens et l'ensemble oscille entre métaphore grossière et conglomérat d'incohérence. Déçu, donc.
Je suis allée voir ce film avec mon compagnon. Nous allons souvent au cinéma et sommes "bon public". Mais ce film nous a tellement déplu qu'au bout de 30 minutes , nous nous sommes regardés et avons quitté la salle, c eque nous ne faisons jamais. Nous notons ce film : 0 sur 10.