Le réalisateur Marcelo Caetano a travaillé comme co-scénariste sur le film d'Anna Muylaert Don't Call Me Son, et directeur de casting sur Aquarius de Kleber Mendonça Filho. Corpo Elétrico, sélectionné au festival de Rotterdam, est son premier long métrage.
Marcelo Caetano analyse les thèmes de Corpo Eléctrico : "Le film interroge le classement social établi au Brésil pour les homosexuels, les Noirs, les immigrants et les travailleurs. Je me suis toujours intéressé à l’individu, en évitant le discours identitaire qui essaye d’emprisonner et de classer les individus. Elias arrive à l’âge adulte avec beaucoup de difficulté en essayant d’équilibrer son plaisir personnel avec sa vie professionnelle. C’est un homme qui pense trouver le bonheur ailleurs que dans la réussite professionnelle et l’amour conjugal. J’aime filmer les rencontres. Et je les aime davantage lorsqu’elles sont improbables. C’est peut-être l’aspect du film le plus important et politique : résister à l’intolérance en construisant des liens entre les différentes classes sociales de notre société."
Le cinéaste Marcelo Caetano évoque ses influences pour Corpo Eléctrico : "Le film met en lumière la population du Brésil, une jeunesse populaire qui vient d’horizons différents, des hommes et des femmes, des drag queens, des immigrés qui tentent de vivre dans une société qui leur est hostile. Ils font face aux problèmes en restant unis, en sortant boire des verres après une bien trop longue journée à l’usine. La danse, l’amitié ou le sexe les rapproche et leur permet de profiter de quelques instants de bonheur. Le film est influencé par le poème de Walt Whitman «I sing the Body Electric» dans lequel l’auteur américain célèbre la beauté des corps sans distinction d’âge, d’orientation sexuelle, de couleur de peau. Le choix des mots et la force de la parole sont importants pour moi. Il fallait trouver un moyen de faire parler ces corps, ces personnages. Elias est mon porte-parole: comme Shéhérazade des Mille et Une Nuits, il raconte ses aventures comme s’il cherchait, par la séduction du récit, à retarder la fin de sa jeunesse."