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    Saigneurs
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    4 critiques spectateurs

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    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 347 abonnés 7 543 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 août 2024
    Immersion au sein d’un abattoir, non pas pour y parler de la condition animale mais de la pénibilité au travail. Dangereux, sous-payé, pénible et précaire, le travail au sein des abattoirs est loin d’être une sinécure. Les ouvriers aussi appelés “opérateurs de transformation des viandes” et font partie de la catégorie socioprofessionnelle dont on parle peu, voire jamais.

    Ils sont découpeur, tripier, tueur, désosseur, pareur ou saigneur et se dévoilent face caméra (impossible de ne pas repenser au Sang des bêtes (1949) de Georges Franju ou Meat (1976) de Frederick Wiseman). On y découvre leur quotidien, les gestes mécaniques que font n’importe quel ouvrier à la chaîne d’une usine d’assemblage, à la seule différence qu’ici, ils désassemblent, ils découpent et désossent. Les animaux quittent le statut d’animal vivant pour pièces de boucher, le sang gicle, les os craquent, la peau se détend, les viscères sont évacués et les carcasses finissent en puzzle sous l’oeil des réalisateurs.

    Le film met en lumière un monde déshumanisé ou la rentabilité prime sur la santé des ouvriers. Avant chaque prise de poste, on assiste toujours au même rituel, les ouvriers s’échauffent comme s’ils s'apprêtaient à aller sur le ring. Au lieu de cela, ils affûtent leur lame et vont passer la journée dans le sang et les tripes. Les conditions de travail (bruits assourdissants, poste de travail qui n’excède pas les 2m², des temps de pauses limités, …) font que les démissions ou les arrêts de travail sont nombreux, mais les séquelles psychologiques le sont davantage.

    Saigneurs (2015), aussi appelé "Le Sang des hommes" dans sa version raccourcie de 57min destinée à la télévision, dresse le portrait d’ouvriers qui exercent le pire des métiers et qui est bien trop souvent ignoré (voire nié) par la société.

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 515 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 mars 2017
    Raphaël Girardot et Vincent Gaullier ont filmé pendant un an le travail quotidien des cent employés d’un abattoir industriel breton.

    Âmes sensibles s’abstenir. Il faut avoir le cœur bien accroché – et l’estomac vide de préférence – pour passer plus d’une heure trente dans un abattoir à regarder des vaches et des agneaux assommés, saignés, éviscérés, découpés, désossés.

    Il y a deux lectures possibles de ce documentaire selon le sens que l’on donne à son titre volontairement polysémique.

    Le premier est une dénonciation de l’abattage industriel et du traitement réservé aux animaux dont la viande est destinée à la consommation humaine. On ne regardera pas son bifteck de la même façon après avoir vu « Saigneurs ». Certains employés font d’ailleurs en riant la confession de leur conversion au végétarisme.

    Mais l’essentiel du film n’est pas là. « Patients » ne fait pas le procès de l’industrie agro-alimentaire comme le faisait par exemple « We Feed the World » de Erwin Wagenhofer ou « Meat » de Frederik Wiseman. L’objet principal de ce documentaire est moins les bêtes saignées que ceux qui les saignent.

    « Saigneurs » est un documentaire sur le travail à l’usine. Une sorte de « Les Temps modernes » vegan. Ses héros sont les employés de cette entreprise qu’on suit dans leurs geste quotidiens et répétitifs. Ils travaillent à la chaîne dans un bruit assourdissant, dans une odeur qu’on devine pestilentielle. Leur harnachement est impressionnant : long tablier blanc, casque de chantier, gants, cotte de maille…

    Sans doute, leurs conditions de travail sont-elles éprouvantes. En 2013, « Entrée du personnel » de Manuela Fresil instruisait le procès à charge du travail à l’abattoir – sans en franchir les portes. On est bien sûr impressionnés par les cadences, le bruit, le sang. Mais on l’est aussi par le modernisme des appareils, par l’efficacité des instruments, par le respect maniaque des consignes de sécurité. Et on se dit que le travail, aussi exténuant soit-il, devait l’être autrement plus il y a quelques années.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 décembre 2018
    tellement vrais sur un monde spéciste ... tellement faux dans le monde d'aujourd'hui ou l'on prône encore l'esclavage le viole la corrida et la chasse ... les étoiles qu'on laisse dépendent peut être de notre niveau de nos oeillères ???

    L'histoire nous prouvera qui était utopique et qui était révolutionnaire en avance sur un temps qu'il à fait avancer à son échelle et non à celles de ceux qui l'entoure ? ...

    Histoire de végan d'abolitionnistes à suivre ......
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 23 novembre 2021
    Quand un film met autant l'accent sur des paroles et des lieux toujours absents des écrans, on est au cœur des plus beaux documentaires. Saigneurs nous touche de bout en bout en nous faisant rencontrer chaque personnage tout en restant sur le lieu de travail. Le son des crochets et de la chaîne ne nous lâche jamais. Immergé dans ce lieu glaçant, nous sortons révoltés autant par l'industrialisation de ces mises à mort que par les conditions de travail qu'on accepte encore en France au 21è siècle. Et dire que la prise en compte de la pénibilité est à peine inscrite dans les projets de lois de retraite !
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