Quel ennui !
Bien sûr, Juliette Binoche est comme à son habitude très juste, et totalement au service de son personnage. Le reste de la distribution aussi, très impressionnante au passage.
Mais que retenir de cette histoire dont on ne retient que les problèmes existentiels de riches intellectuels bobos parisiens, qui habitent dans d’immenses lofts, ne travaillent jamais, vont sans arrêt au restaurant ou dans des bars branchés pour y déverser, par des flots interminables de paroles, leur indécision, leur immaturité, leur mal de vivre, ou leur comportement de salaud absolu, selon le personnage.
Même une simple promenade devient terriblement ennuyeuse, ces gens-là vont à la campagne comme ils vont au musée, commentent tout, interprètent tout, comprennent et donnent du sens à tout...
Quant aux dialogues ! ... Pour faire "vrai", les personnages hésitent, ne finissent pas une phrase, se répètent sans cesse... C'est sans doute un style de narration, dans lequel le spectateur que j'étais a fini d’ailleurs par se fondre pour tomber à mon tour dans le doute et l'hésitation : que choisir, dormir ou sortir de la salle ?
Bon allez, une note positive tout de même : le personnage de Philippe Katerine, le seul qui soit un peu lumineux, solaire, propose une alternative possible à cette ambiance de mélancolie généralisée. Ses (trop) rares apparitions seront-elles suffisantes pour apporter une porte de sortie ? Le désespoir et la misère affective des autres seront-ils au final une fatalité contre laquelle on ne peut rien ?
Un autre point positif : quand on sort de ce film un poil déprimant tout de même, ça fait indirectement du bien, car on se dit finalement qu’avec notre petite vie de cadre moyen, toute simple avec celui ou celle qu’on aime, sans prise de tête, entouré de notre famille et de nos amis, on a sacrément de la chance d’être aussi loin de ce petit microcosme fermé là…