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Un visiteur
4,5
Publiée le 17 janvier 2014
Une véritable merveille, le destin croisé de plusieurs familles qui reste d'une grande justesse tout au long de ses 3h que l'on ne voit pas passer tant l'ensemble est brillant. Peu connu, le film fut cependant logiquement encensé par la critique (et récompensé à Cannes) pour son caractère universel et son humanité désarmante. Construit avec intelligence, parfaitement mis en scène, Yi Yi est une expérience gratifiante pour tous les cinéphiles et les amateurs de ciné asiatique.
Dernier film du réalisateur Edward Yang, disparu en 2007 à 59 ans, Yi Yi est une chronique sociale, familiale et personnelle à la tendresse inouïe. Sur près de 3h, le cinéaste taïwanais nous invite dans le quotidien de la famille Jiang, à Taipei, dont chaque membre vit un moment crucial de son existence. Alors que le petit Yang Yang (extraordinaire) et sa sœur ado Ting Ting découvrent le monde, sa beauté et sa cruauté, leurs parents NJ et Min-Min remettent profondément en jeu les fondements de leur vie commune, à un moment où ils sont envahis par les questionnements, les regrets et la mélancolie. Une mise en scène magnifique pour un long-métrage bouleversant d’humanité.
La réputation flatteuse de ce film m'avait longtemps intimidé et je le découvre donc plus de dix ans après sa sortie remarquée - pour ne pas dire célébrée par une presse unanime. Eh bien j'ai pu assister à un film extraordinairement maîtrisé, où les émotions sont justes : les sentiments sont pudiques sans être édulcorés, et les détresses vraies, spectaculaires - par leur intensité - sans être théâtrales. Un film choral qui ne parait pas aussi long qu'il n'est en réalité, qui offre, par l'éventail varié de séquences émouvantes et précieuses qu'il propose, l'opportunité à tout un chacun, je crois, de réfléchir, à quelque niveau que ce soit, à sa propre existence. On songe à "In the mood for love" (mais sans l'empreinte esthétisantes de Wong Kar-Wai) avec le dilemme des amants retrouvés, et il faut parfois faire l'effort de se rappeler que l'on est ici dans un film chinois (Taïwan) devant cette galerie de personnages en pleine déréliction, si peu emblématiques de la société performante que nous vend la Chine à longueur de propagande. On compatit souvent au mal de vivre de certaines figures (la mère, en plein désarroi existentiel ; la fille, altruiste, qui s'efface et s'oublie dans des schémas domestique et relationnels qui la vouent à la figuration et à l'abnégation). Et quelle merveilleuse idée que cette organisation solidaire autour du lit de la grand-mère comateuse qui va permettre, enfin, de libérer la parole de cette famille jusque là figée dans une étouffante et stérile partition. "Un film intelligent", ça se dit ?
Yi Yi est un chef d'oeuvre qui parle du fil ténue de la vie, un fil fragile qui se rompt à chaque occasion manquée. Yang Yang, le petit garçon, est un héros sensationnel de vérité Il est le point d'orgue de la solitude et l'incommunicabilité qui baignent ce film, tel ce sublime dialogue avec son père dans le parking. La vieille dame dans le coma représente le pivot du film autour duquel les personnages gravitent (voir la scène onirique entre la jeune fille et la vieille dame). Yi Yi montre d'époustouflantes qualités de mise en scène (belles vues des buildings, les transparences, les ombres des personnages se projetant dans les vitres des immeubles.) Comme la lumière rouge pulsative dans les chambres, le film bat selon le rythme irrésistible de la vie.
Un portrait de famille a teneur universel, touchants et drôles. Les histoires et anecdotes sont d'une justesses folles, on n'accroche très facilement à la multitude d'histoires contés. Les trois heures de film permettent de bien approfondir les personnages (le plus beaux le petit garçon il est tordant et tendre). La sobriété de la mise en scène est impeccable et pas ennuyeuse, un très grand film.
Alors j'ai parfaitement compris la démarche du réalisateur qui prend son temps pour mieux nous faire connaître ses personnages et leur environnement à chacun. Malgré tout je ne peux pas m'empêcher de trouver que le film est trop long et que quelques coups de ciseau n'auraient pas gâché le tout. Au contraire, bien utilisée la concision peut remarquablement bien présenter des personnages. Reste qu'il y a toujours des instants tout au long du film auquels on peut se rattacher parce qu'ils nous parlent à l'instar des scènes qui se déroulent au Japon. Une mise en scène parfois inspirée et un très bon jeu d'acteurs viennent renforcer ces instants. Je peux comprendre que mes réserves peuvent être contestables mais cela ne veut pas dire que je n'ai pas su un peu apprécier ce film à défaut d'y avoir plongé pleinement.
Quelle déception! Je suis pourtant friand de cinéma asiatique d'auteur mais là, je n'ai pas compris ou voulait en venir Edward Yang. Peut-etre est-ce que c'est parce que j'ai mal dormi la veille ou parce que j'ai regardé en VOST mais je me suis ennuyé pendant 2 heures! Il y avait pourtant les critiques ditirambiques et le prix de la mise en scene à Cannes, mais là, je n'ai pas accroché...... Une étoile tout de meme pour quelques scenes cultes amusantes sur la vie de couple tres réalistes.
Prix de la mise en scène au festival de Cannes en 2000, Yi Yi est un film qui brille par sa sobriété et sa simplicité. Cette simplicité c'est juste la vie au quotidien de cette famille Taiwanaise filmée sans fioritures tel une véritable fresque de la vie humaine. Le film déborde de personnages en tout genre que l'on a un peu du mal à identifier au départ mais petit à petit on est happé dans cette atmosphère singulière, dans ce souffle de vie grandeur nature avec ses déboires et ses joies. Le mystère des chemins de la vie, Les moments qui peuvent paraître si anecdotique alors qu'il n'en est rien, la passion secrète, l'enfance difficile, la timidité, la soif de connaissance sont des thèmes qui sont abordés dans ce film de Edward Yang. Il est difficile de résumé un film si vaste, le peu de thèmes cités ne représentant qu'une infime partie de l'oeuvre. On ajoute à ceci de très bonnes prestation d'acteur et une mise en scène irréprochable et on obtient là un film très singulier. Comme le disait le jeune Yang Yang en prenant des photos de l'arrière de la tête de certaines personnes: "Je leur montre ce qu'ils ne peuvent voir". D'ailleurs ce personnage nommé Yang Yang est très intéressant et on le suit avec plaisir tout le long du film. Il amène cette petite touche d'innocence qui viens éclairer les propos du réalisateur de la manière la plus simple. Yi Yi est une leçon de vie.
Une mise en scène intéressante avec un art du plan – original, inattendu - dans cette chronique familiale à Taipei, capitale de Taïwan. Le petit garçon est craquant et ses déboires sonnent justes, -tout comme les amours débutantes de sa sœur, les problèmes existentiels de sa mère et l’envie de revenez-y de son père. J’ai trouvé des aspects felliniens à ce film plaisant, un peu trop long, nettement occidentalisé avec une pointe d’humour et un certain art du non-dit. La BO aux accents classiques est bien appropriée.
"Je leur montre ce qu'ils ne peuvent voir". Telle serait l'une ou...l'autre des idées de Yi Yi. Un chef d'oeuvre de sobriété et d'intensité qui joue magnifiquement sur les vérités et les apparences. Ce qui pourrait faire penser à du plat ou du lisse révèle en réalité si grandes contradictions et béantes failles. Et ce, sans aucune lourdeur ni jugement. Dès les premiers instants, on est dans la famille. Et on est là comme l'un de ses membres à part entière à vivre (dans) leurs vies (la vie) et en même temps tel un spectateur observateur de la nôtre. Une vie, des vies si simples mais complètement miraculées. On regarde ces nombreuses histoires toutes emmêlées, entrelacées, alliées, fusionnées à la grande histoire. De nombreux thèmes sont abordés, éparpillés judicieusement l'air de rien ci et là. Tous les personnages jouent sur tous les tons en évoluant sur l'échelle de l'existence, suivant un axe sur lequel chacun tient son importance à commencer par le personnage qui aligne sur la totalité du film peut-être 2 ou 3 phrases et que l'on voit le moins (et le moins bouger) : la grand-mère, catalyseur qui baigne le film de toute sa présence au même titre d'ailleurs que les personnages principaux et secondaires. En réalité, personne n'est relégué au second plan. Edward Yang a réussi bien plus qu'un exercice de style et délivre bien plus qu'un message fort. Il parvient à nous transposer de l'autre côté de l'écran et à transposer le film de l'autre côté de la caméra, parvenant à faire comprendre, à nous comme à ses personnages, à la fois la banalité et le précieux de nos vies, ce qui ne tient qu'à nous de changer, ce qui est important, personnel et propre à chacun. Non, en fait, il ne montre pas, il nous laisse le vivre.
A la première vision, le film m’a paru assez déroutant, surtout dans son démarrage. Ce n'était pas non plus le cinéma dont j'avais l'habitude : cette profusion de personnages par exemple que l'on a parfois, pour certains d’entre eux, du mal à différencier les uns des autres et dont on distingue mal les relations qui les lient. Puis, on est progressivement gagné par cette ambiance éthérée, ce réseau d’êtres, complexe et passionnant, à l’image de ces peintures urbaines magnifiques. J’ai été finalement conquis dès la première vision, et réellement surpris de l’être. Le film embrasse quelque chose de si singulier et de pourtant si proche qu'il est difficile quand on l'aime de décrire ou d'en expliquer les raisons. Peut-être parce que ce film évoque de manière surprenante une sensation de découverte permanente, tant le film ressemble à une exploration autant spatiale qu'humaine, en investissant ces espaces, pourtant exigus et d'apparence banale, mais qui sont tout autant de microcosmes. Yi-Yi est comme l’ébauche d’une carte étrange, traçant les carrefours entre les individus et le souvenir des chemins qui se sont séparés. On se laisse alors vite enrober par la douce nostalgie de l'ensemble, cette sérénité de ces personnages malgré les douleurs que l’on devine enfouies dessous, et cet ahurissant agencement d’une multitude de petits détails qui donnent au film cette impression de capter la vie. J'ai d’ailleurs beaucoup aimé cette vision de la vie, très cyclique, avec ces parallèles entre les générations, ses recommencements, ses échos dans l’éveil des sentiments. Et ce petit garçon, réellement touchant, moteur d’une légèreté infatigable tout au long des trois heures du métrage. Yi-Yi contient vraiment tout un monde.