New York 1997 est un film réussi de Carpenter, mais pour ma part je le mets tout de même bien en dessous de son presque remake, Los Angeles 2013 par le même réalisateur ! En fait, le souci de ce film c’est qu’il s’agit d’un métrage très sérieux dans le genre post-nuke, trop sérieux je dirai. Du coup, comme c’est un genre qui peut vite virer à la semi-parodie involontaire tellement tout est gros, ça décrédibilise un poil New York 1997. Cependant, Carpenter sait rendre ses films efficaces. Répliques badass à souhait, action bien présente, rythme solide, fin toujours excellente, ce métrage est un divertissement musclé efficace qui se laisse suivre sans déplaisir, même si certaines choses sont un peu téléphonées (les victimes), et qu’on reste un peu sur sa fin en matière d’exubérance et d’excentricité. C’était là la force de Los Angeles 2013, aussi punchie mais se montrant beaucoup plus caustique, critique, en caricaturant notamment Hollywood, la chirurgie esthétique… Ici il n’y a pas cette tonalité, et on se retrouve avec un bon film d’action, mais sans plus.
Le casting est de qualité, avec un Kurt Russell charismatique, mais qui se montrera plus à l’aise quelques années plus tard dans le même rôle. Il se débrouille cependant fort bien, entouré d’une galerie d’acteurs prestigieux, dont le récurent du réalisateur, Donald Pleasence, ainsi que Lee Van Cleef, Ernest Borgnigne, Isaac Hayes… Ce dernier campe d’ailleurs un méchant bien sympathique ! On notera aussi un rôle important pour Adrienne Barbeau, très séduisante ici, et qui s’impose sans difficulté aux côtés de Russell. Après les rôles ne sont pas forcément très surprenants, et la présence de Cleef par exemple ressemble plus à l’invitation d’une guest-star qu’autre chose.
La réalisation est bonne. Avec un budget restreint Carpenter signe un film très propre. La mise en scène ingénieuse y est pour beaucoup, les décors restants un peu limités mais suffisamment qualitatif pour instaurer une ambiance sombre post-apocalyptique réussie. La photographie reste un peu terne, mais la bande son elle, en revanche est très convaincante. J’ai tendance cependant à préférer celle de Los Angeles 2013.
Pour tout dire, New York 1997 est un bon film divertissant, mais Carpenter à mon sens ne passe pas le cap de la série B rythmé et pop-corn. C’est plus tardivement qu’il y parviendra, mais cela ne dispense pas de jeter un œil sur ce métrage de qualité. 3.5