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Jonathan P
69 abonnés
395 critiques
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4,0
Publiée le 15 septembre 2018
Premier film de Jean-Bernard Marlin, découvert en première mondiale à Cannes dans la sélection la semaine de la critique. Direction Marseille et c’est quartier populaire, nous voilà embarqué en mac d’amour de toutes parts. Sous le soleil, des trottoirs marseillais et du désordre émotionnel. Balance ta vie d’avant, évade-toi pour un coup de foudre mon grand. Shéhérazade est un très
Tout au long de « Shéhérazade », nous sommes malmenés et secoués comme si l’on tentait d’échapper à la police, à l’arrière d’un scooter volé, sur un chemin de terre et en roue arrière ! Pour son premier film, Jean-Bernard Marlin s'est imprégné de la réalité de la vie d'adolescentes et de jeunes adultes prostitués à Marseille. Avec une volonté tenace d’être au plus près de la vérité des conditions de vie, du franc parler, de la gestuelle… C’est d’ailleurs pour cela qu’il a pris le risque de ne choisir que des acteurs non-professionnels vivant dans la cité Phocéenne et ayant déjà eu maille à partir avec la justice ou vivant dans des quartiers défavorisés. Ces ados n’ont rien à envier à bien des acteurs, ils sont toujours justes et toujours très évocateurs et même charismatiques ! Leurs visages portent déjà le poids de leur passé alors qu’ils sont tout juste majeurs. Leurs gouailles typiquement Marseillaise font mouche à tous les coups, et les coups, qu’ils soient fourrés, portés hauts et forts ou sournois, ça n’est pas ça qui manque ! Leur naturel consolide l’assise réelle du film qui s’apparente à un documentaire naturaliste, renforcé pas une caméra au poing qui alterne les plans rapprochés (intimité) et les plans larges (dans la rue, comme si l’on était en planque pour surveiller les agissements des protagonistes). Cela reste un film, avec un sens esthétique notamment au niveau du travail sur les couleurs qui sont très saturées, toujours chaudes, comme pour renforcer l’impression de cagnard du Sud. A la fois frontal et pudique, le trait n’est jamais forcé, la tension est viscérale, le jeu d’acteur est animal et énergique, c’est d’une justesse rare dans le genre. Aussi improbable que fort, l’amour peut éclore même dans les pires quartiers, dans les pires conditions de vie, là où rien de bon n’est censé pousser. Le romantisme version 2018 !
un très bon drame tiré d'une histoire vraie de la vie des jeunes des cités dans le milieu marseillais. les acteurs sont parfaits avec surtout les 2 personnages principaux qui jouent avec justesse et réalité ainsi qu'une belle mise en scène. tout est bien filmé qui nous plonge ici dans un style documentaire de réalisme. un très bon moment on en ressort émus.
Bouleversant ! Un univers de violence physique et psychologique, dans lequel se démènent deux jeunes. Leur histoire d'amour pure et menacée les rend d'une beauté folle. La faire survivre leur demandera tous les sacrifices et toutes les douleurs. La beauté du film, tendu et irrespirable, explose finalement dans un murmure qui résonne longtemps : "je l'aime". L'inavouable dans un souffle. La réponse sanglotée de Sheherazade n'est pas moins sublime : "sors de là ! Je t'attends". Amen.
" sherezade " acclamé par la critique et déjà récompense dans de nombreux festivals est un drame social prenant .En effet le réalisateur décrit d'une manière très réaliste le milieu de la prostitution et deliquance de Marseille au plus près du spectateur dans un récit âpre, violent et si touchant grâce à de formidables jeunes acteurs. mention spéciale à Dylan Robert et Kenza Fortas.
Le néo-réalisme à la française fait le bonheur des spectateurs. Des acteurs d’une grande justesse dans leur jeu, des situations crédibles, une mise en scène mettant en valeur le jeu des acteurs. Du grand art...
Très bon film et notamment l’ambiance dans la salle par les Marseillais ! Beaucoup d’éclat de rire ..... petit bémol : le son qui est de plus en plus fort dans Les salle (ça devient insupportable)
A voir pour découvrir la réalité de certains milieux marseillais. Pas édifiant mais réaliste. Une belle fiction documentaire avec des acteurs toniques / vivants tenant leur rôle. Ne fais pas rêver ... malheureusement.
un film très intéressant sans concession avec son langage cru sans filtre qui nous montre la rencontre entre un jeune sortant de prison et une jeune fille qui se prostitue. les jeunes acteurs amateurs nous livre avec force une oeuvre puissante.
1er film pour le réalisateur Jean Bernard Marlin qui signe avec Shéhérazade un premier tour de force. Le film suit Zachary, un jeune complètement paumé, qui vient juste de sortir de prison à cause de nombreux vols par ci par là. A peine remis en liberté, il va faire la connaissance d'un groupe de fille, en particulier Shéhérazade, qui va faire naître chez lui des sentiments de plus en plus fort. Le problème, c'est que Shéhérazade est une prostituée vivant dans un appart insalubre, et qui vit complètement déconnectée de la réalité. Et c'est la que la descente en enfer commence... Violence, argent facile, prostitution et même le viol seront de la partie. C'est vrai qu'au début on se demande s'y on va réellement s'attacher aux personnages, tant ils paraissent antipathiques au possible, vulgaires et sans avenir. Mais c'était sans compter la réalisation de Mr Marlin, qui va filmer au plus proche de ses acteurs et nous faire vivre leurs mésaventures au cœur d'une spirale infernal. Les acteurs, quasiment tous débutants, font pleinement exister leurs personnages et leurs donnent une belle profondeur à tous, ils crèvent littéralement l'écran par leurs naturels. Les scènes intimistes sont fortement réussis, superbement éclairés et mis en scène, on ressent une émotion forte pour nos deux personnages principaux. D'un réalisme profond et touchant, Shéhérazade est un film poignant plus que réussi à mon goût.
Zachary et Shéhérazade, deux « minots » de Marseille. Deux ados issus de l’immigration qui mixent encore français et arabe. Avec la « tchatche » des quartiers nord en plus, faut suivre ! Ils ont poussé un peu sauvagement dans la rue, laissés en déshérence par les familles. La délinquance les a attrapés tôt : vols, violences, drogue, prostitution… A peine sorti de tôle et en fugue du foyer d’accueil, Zac s’est remis à « charbonner » la nuit sur la lande. Paumé et têtu, il avance en se méfiant de ceux qui veulent « l’emboucaner ». Un soir, Zac tombe sur une copine d’enfance qui tapine du côté de la gare. Une romance marseillaise est née… Shéhérazade ne trouve rien de mieux que de confondre mec et mac ! Et s’endort dans ses bras en suçant son pouce. Un mac de 17 ans incapable d’enrayer son embardée, car il « n’arrive plus à avoir du cœur ». Ce n’est pas vraiment un conte des « Mille et une nuits » que raconte Jean-Bernard Marlin dans son premier film. Plutôt une vibrante histoire d’amour percutée la violence d’une société qui peine à produire de l’intégration. Passer du romanesque au réel et réussir un mélo sans pathos. Filmer le sordide et la grâce avec la même exigence documentaire, c’est l’exercice très réussi du jeune réalisateur passé par les mêmes quartiers que ses héros qui semblent venus de chez Pasolini ou Kechiche. Comme tout le casting qui est formidable, les deux acteurs principaux ne jouent pas un rôle, ils l’incarnent comme s’ils vivaient leur vie à l’écran. Dylan Robert et Kenza Fortas sont confondants de naturel et de sincérité. Avec eux, Shéhérazade devient une fable étincelante
Ils sont si jeunes et ils ne savent pas. Zacharie, 17 ans, que sa mère n’attend même pas à sa sortie de prison, va finir par récolter l’argent de sa copine mise sur le trottoir ; il ignorait que c’était du proxénétisme, réprimé par la loi. Leur naïveté, leur stupidité nous font peur, leur énergie, leur audace nous ragaillardissent. Les acteurs amateurs apportent la crue véracité des cités qui saute à nos gueules ridées. L’amour omniprésent dans les fictions, qui ne se dit plus comme au temps de Marivaux, nous rassure. Cette relation chez les cas soc’ qui a tant de mal à se distinguer de la haine, entre en conflit avec un tabou fondamental du système mafieux : être une « balance » ! Les fleurs bleues peuvent pousser au bord de la Grande Bleue et même dans les jardins de la protection de la jeunesse un certain romantisme peut se cultiver. Dans un Marseille terre de drogues et de prostitution, les structures éducatives et leurs agents bienveillants font ce qu’ils peuvent face à tant de détresse, que même les caïds reconnaissent comme des conduites à l’envers.
Très beau film. Entier. Fier. Généreux. Et libre. Les acteurs sont tous talentueux et surtout bien dirigés. Leur présence est limite documentaire dans ce film, qui malgré la misère qu'il montre et la nuit qu'il dépeint, demeure un film solaire.
Zachary a dix-sept ans. C'est un ado brinquebalé entre une mère trop jeune incapable de l'éduquer et des foyers éducatifs incapables de l'aimer, une caillera dont les petits larcins l'ont déjà conduit en EPM (établissement pénitentiaire pour mineurs). Un jour, Zachary rencontre Shéhérazade, le verbe haut, la jupe courte, qui tapine sur les trottoirs de Marseille.
Depuis "Zéro de conduite" et "Les quatre cents coups", la jeunesse délinquante n'a cessé d'inspirer le cinéma. Les films sont légion, en France comme à l'étranger, qui peignent des jeunes gens à peine sortis de l'enfance et plongés trop vite dans la violence de l'âge adulte. Certains sont excellents et mémorables : "Orange mécanique" (1971), "Le Petit Criminel" (1990), "La Haine" (1995), "Mon nom est Tsotsi" (2005), "This is England" (2006), "Guerrière" (2011), "La Tête haute" (2014)...
"Shéhérazade" peut sans rougir s'ajouter à cette liste prestigieuse. Ce premier film aux fausses allures de documentaire a largement mérité sa sélection à la Semaine de la Critique et le prix Jean-Vigo qui lui a été décerné. Il nous plonge dans les bas-fonds de Marseille, ses banlieues déshumanisées, ses trottoirs conquis de haute lutte par les gangs pour y placer leurs filles, ses squats sordides... Les acteurs, tous amateurs, y parlent un argot presqu'incompréhensible sans sous-titre, mélange de français avé l'assent et d'arabe où on s'emboucane à tout bout de champ en jurant sur le Coran. Leur abrutissement, leur rage impuissante qu'ils ne savent que convertir en violence contre eux-mêmes et contre autrui nous désolent autant qu'ils nous touchent.
Jean-Bernard Marlin prend son temps en posant ses personnages. Zachary est le principal - qui aurait pu légitimement revendiquer le titre du film. L'histoire tourne autour de lui depuis sa sortie d'EPM jusqu'à sa rencontre avec Shéhérazade dont il devient sans l'avoir vraiment prémédité le proxénète. La relation qu'ils nouent relève de l'évidence. Elle a la pudeur des amours adolescentes et la violence des pactes de sang. Zachary protège Shéhérazade comme un mac protège ses filles mais n'a pas le droit de confesser ses sentiments ni celui de la considérer autrement qu'un tapin.
On sent poindre l'ennui quand arrive la fin des une heure trente réglementaire. Mais "Shéhérazade" compte vingt minutes de plus qui en bouleverse l'économie et en illumine le propos. Zachary va être confronté à un dilemme moral aussi simple qu'éprouvant comme les frères Dardenne en ont le secret. Il y a un procès. Des témoignages sont filmés sans fioriture. On les a déjà vus mille fois. On est pourtant ému jusqu'à l'âme. Limpide. Terrible. Bouleversant.