Bettina Oberli nous propose dans son joli film un éventail de thématiques, disons un éventail à trois branches : le partage, l'écologie , le désir. Les deux premières thématiques sont liées bien sûr, puisque la préoccupation environnementale, à mon sens, relève bien de la conviction que nous ne sommes pas les maîtres du monde, que pour pouvoir y survivre à long terme il nous faut précisément le partager avec le reste du vivant dans le respect mutuel, qu'il s'agisse de nos semblables humains ou des autres formes de vie. Disons que l'écologie est abordée ici presque comme une mystique et qu'elle est mise en avant, qu'elle prend la première place visuellement. Exemple à suivre si on en croit la primeur donnée dans le film aux ambiances bucoliques et le soin apporté à la photo en extérieur très réussie, cet exemple a ses exigences. Il requiert de la combativité dans un monde qui ne fait pas de cadeau, qui peut nous aveugler dans ses brumes comme nous déléguer ses microbes tueurs. Il faut reconnaître qu'Oberli ne se et ne nous voile pas la face... Branche maîtresse de l'écologie mais ici deuxième de l'éventail sur le plan visuel, le partage est bien sûr symbolisé par l'accueil de la jeune russe venue faire un plein de nature, aux frais de la princesse Mélanie/Pauline et du preux Pierre/Alex (dur Alex sed lex...), deux exemplaires d'humains partageux autant qu' attachés à leur liberté... Mais voilà, le désir, troisième branche de l'éventail, semble bien ici un empêcheur de tourner en rond, et pas que pour les pales de l'hélice éolienne, lesquelles sont d'ailleurs trois pour que la boucle soit bouclée... Dans ce petit manège, Mélanie Thierry comme P.Deladonchamps font le job, photogéniques et efficaces. La jeune Anastasia Shevtsova, qui campe la russe venue de Tchernobyl, est crédible elle aussi. Quant au bel ingénieur, rien à dire, il est séduisant et allez, on pardonne à Mélanie... C'est la faute à Cupidon, trois p'tits tours et puis s'en vont, comm' la jolie p'tite chanson (qu'est ce film à mon sens)...