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cylon86
2 546 abonnés
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3,0
Publiée le 20 juillet 2018
Paul Sanchez (Laurent Lafitte, gueule fatiguée qu'il porte à merveille), assassin en fuite depuis dix ans, responsable du meurtre de sa femme et de ses quatre enfants, a été vu dans la région par plusieurs témoins. Personne n'y croit vraiment sauf Marion, gendarmette un peu naïve qui se prend à rêver d'attraper Sanchez. La voilà sur sa piste tandis que Sanchez multiplie les actions, visiblement poussé par la folie... Difficile d'en dire plus sur "Paul Sanchez est revenu !" tant il souffle sur le film un petit vent de folie et d'humour noir particulièrement bienvenue dans le paysage cinématographique français. Patricia Mazuy préfère alors éviter de trop se ranger du côté du pur polar et lorgner plutôt du côté du cinéma des frères Coen avec ce même amour des personnages un peu décalés (Marion, incarnée par l'excellente Zita Hanrot, a de superbes répliques), cette même façon de filmer sans fards une région et cette même noirceur un peu ironique. Imprévisible jusque dans son dénouement, plutôt bien construit, le film ne manque pas de défauts : son rythme un peu lent, ses personnages secondaires pas toujours convaincants (si l'on excepte le commandant de Marion, génial personnage philosophe visant mi-juste mi-à côté) et une petite frustration générale concernant le dénouement. Pas grand-chose cependant pour dissiper la bonne impression qui se dégage de ce film atypique, bouffée d'air frais du cinéma français, à cheval entre les genres sans avoir l'air de se vautrer et en maîtrisant au contraire plutôt bien ses différentes tonalités. De quoi justifier sa vision au moins une fois.
La vie de gendarme (où elle est parmi les plus jeunes membres de la brigade, et la seule femme) aux Arcs (Var) est fort monotone. Aussi, quand un concours de circonstances aidant, "Marion" (Zita Hanrot) est rapidement persuadée (contre l'avis de sa hiérarchie, et de ses collègues) que "Paul Sanchez est revenu !", elle s'investit à fond dans la grande affaire de sa carrière débutante. Il s'agit d'un polycriminel, qui, soupçonné d'avoir assassiné sa femme et ses quatre enfants (et le chien de la famille), et d'avoir brûlé les corps, avait réussi à fausser compagnie à la justice - allant de Cahors (scène de crime) dans le Var, précisément dans les parages des Arcs, 10 ans plus tôt. On avait perdu sa trace. Vivant, mort ? Signalé en tout cas un peu partout, et même loin de France. Une affaire restée très médiatisée - et qui semble rebondir, puisque reconnu par plusieurs témoins in situ, il se met à correspondre avec le chef-localier de "Var-Matin", un ami de Marion. Une histoire peu banale en fait. Car si beaucoup d'éléments rappellent au départ l'énigme de Nantes, le quintuple homicide toujours pas élucidé, 7 ans après, de la famille Dupont de Ligonnès - suivi de la disparition de l'auteur présumé, le père, dont la présence fut attestée dans le Var, notamment au Rocher de Roquebrune (un des décors naturels du film principaux), le traitement (original)spoiler: qui est fait de la trame réelle consiste en une lecture psychiatrisée, autour d'une sorte de "copycat", en pleine projection/identification - grâce à une ressemblance physique - avec un réprouvé, "héros" d'un fait divers sordide. Cela donne un film intéressant au bilan, au rythme singulier, et à la mise en scène comme amortie, feutrée, voire déroutante (musique à l'unisson). "Paul Sanchez" est incarné par Laurent Lafitte, qui livre une prestation fiévreuse - le meilleur atout de ce 5e "long" de l'économe Patricia Mazuy (également coscénariste). Bémol : la fin (dernières images) un peu faible.
Objet curieux dans le paysage cinématographique français, "Paul Sanchez est revenu !" est un suspense au premier degré qui accorde néanmoins une place importante à un comique caricatural, tout entier dédié aux flics. Si le film menace par instants de tourner à vide – le souci d’entrechoquer des tonalités contraires et des registres divers est un rien volontariste –, il tient bon jusqu'au bout parce que la détresse de son personnage en cavale est prise au sérieux. Il faut à ce titre saluer la prestation de Laurent Lafitte, acteur inégal qui trouve ici son meilleur rôle en homme dépressif qui vire schizophrène, en ce qu'il réussit à être effrayant lorsqu'il débite violemment des phrases incompréhensibles ou quand il contemple la ville depuis la montagne dans laquelle il se cache et étrangement drôle quand il brouille volontairement les pistes autour de son identité. Face à cet homme dont on ne sait longtemps s'il est le véritable Paul Sanchez ou un simple vendeur de piscines, la jeune Marion reste obstinée : la douceur espiègle de Zita Hanrot sied parfaitement à ce personnage de flic gaffeuse qui finit par se révéler à elle-même en prenant à cœur cette affaire qui n'intéresse guère ses collègues. Dans un décor et une ambiance proches du western, Patricia Mazuy signe un film imparfait mais réussit ses portraits de personnages perdus en poussant très loin le mélange détonant entre drame et humour potache.
Un film iconoclaste sur le fond et sans substance sur la forme. Ce film policier mâtiné de comédie (ou dramédrie) est iconoclaste car l’histoire montre l’échec en premier de l’institution gendarmesque avec cette apprentie gendarme qui fait n’importe quoi et le commandant en pleine déroute. C’est aussi l’échec de l’institution journalistique avec ce personnage de journaliste qui recherche le sensationnel et montre tous les petits arrangements qu’il passe avec les gendarmes. C’est aussi, avec le personnage joué par Laurent Lafitte le fantasme qui prend le pas sur la réalité. Il finira comme l’héroïne de Poupoupidou ou une jeune comme se prend pour Marylin. Ce film pâti de la faiblesse de la mise en scène avec une réalisation proche du téléfilm. La réalisatrice voulait peut-être se rapprocher du style documentaire puisque c’est le journaliste qui raconte le film (mais une voix off ne masque pas la faiblesse de la mise en scène, elle le révèle) mais cela ne colle pas avec l’état d’esprit du genre. Dans la salle les spectateurs ont rigolé, je ne suis pas sûr que c’était le but...
Film déroutant. Ca commence comme un mauvais téléfilm, lent, mal joué, mais on se laisse doucement entraîner dans la recherche de Paul Sanchez et dans les revirements de l'intrigue. On finit par se rendre compte que le personnage central n'est pas Laurent Laffite mais Zita Hanrot, la jeune gendarme qui fantasme sur l'enquête et qui rêve de gloire... jusqu'au switch final. Ce film est souvent maladroit mais quelques scènes sont très intelligentes et l'utilisation de la musique est aussi maline que surprenante.
correct , Laurent Laffite , acteur au potentiel énorme , de la comédie au dramatique , respect l'artiste. mention bien pour la gendarmette Zita Henrot , que je ne connaissais pas. Face à Face psychologique entre ces 2 personnages.
La mise en scène est ratée et le rythme est mal géré, mais le scénario est super même s'il est mal mis en valeur - d’ailleurs l'histoire s’inspire de celle de Xavier Dupont de Ligonnès. Laurent Lafitte joue super bien son rôle de psychopathe, il fait peur. Je pense que ce thriller auraient pu être un grand thriller sans les défauts que j'ai cité. Sinon, comme le film a été tourné dans les environs où je vis, c'est cool de reconnaître quasiment chaque lieu de chaque scène. D'ailleurs, j'étais au Rocher de Roquebrune un jour où ils étaient en tournage. J'étais avec un ami pour tester le sentier par les crêtes, et, alors qu'on était au sommet de la seconde crête, on avait une vue sur la zone où se trouvent les habitats troglodytes, et c'est là qu'on vu, entre-autre, une caméra grue. Je pensais qu'il s'agissait du tournage d'un documentaire sur le Rocher, ou bien d'étudiants dans le domaine du cinéma qui réalisaient un projet. Arrivés en bas de cette crête, de là où on peut accéder aux habitats troglodytes, on a juste vu une personne avec un talkie-walkie qui nous a dit qu'il y avait un tournage et donc qu'il y avait tout une zone où on ne pouvait aller. Ce n'est que chez moi, en regardant sur internet, que j'ai vu ce qui était tourné. Si j'avais su ce que c'était et qu'il y avait Laurent Lafitte... j'aurais pu tenter de prendre des photos du tournage :D
De « Peaux de vaches » à « Sport de filles », Patricia Mazuy n’a jamais choisi l’empathie pour ses personnages et préfère observer des situations hors norme et montrer comment réagissent les protagonistes. « Paul Sanchez est revenu » est fidèle à cette tradition et, bien que construit comme un polar (vu le sujet du départ et vu la fonction des personnages principaux), le film évite toute forme d’émotion et c’est un peu dommage. La grande force du film est finalement la prestation de Laurent Lafitte. Souvent seul à l’écran, sa présence est forte. Il sait rendre la complexité de ce personnage, à la fois humain et au bord de l’implosion. Il y a 2 personnages essentiels dans ce récit, le fugueur et la gendarme. On suit aussi son intérêt qu’elle porte à ce fait divers et c’est son personnage qui va faire monter la tension du film lors de la deuxième partie. Dans le rôle, la jeune actrice de « Fatima » Zita Hanrot est la seule à apporter une dimension humaine et chaleureuse à son personnage. On peut alors regretter que le jeu des autres acteurs ne soit pas à la hauteur des 2 interprètes principaux. On peut aussi rester perplexe devant le final qui certes explique la voix off du film mais qui n’apporte pas grand-chose au récit. Il y a des moments forts dans « Paul Sanchez est revenu » mais il y a aussi quelques scènes plus laborieuses qui peut empêcher l’adhésion totale du spectateur.
Laurent Laffite est une excellente surprise dans ce long métrage. Quelle prestation! Le film est gaché par le personnage peu crédible de Zita Hanrot. Le suspens n'en reste pas moins entier.
Pour tout dire, je n'attendais pas grand chose de ce film. Le seul truc dont j'étais sûr, c'est qu'il est inspiré de cette histoire du timbré de Nantes qui a liquidé toute sa famille. Bref. Le film vu, je me pose la question suivante : et si le fait de ne rien attendre était la meilleure option ? Je crois que oui étant donné que j'ai trouvé ça vraiment sympa. On est toujours entre deux tons : soit le dramatique parce que bon, la toile de fond s'y prête et le comique car, n'ayons pas peur des mots, les gendarmes sont quand même de sacrés branques. Les deux personnages principaux, on ne sait pas grand chose sur eux, on pourrait donc totalement s'en désintéresser. Mais non, car l'un comme l'autre, ils ont un petit truc qui fait que. Quitte à en faire de travers, la gendarme est armée d'une conviction à toute épreuve. Et le mec, quant à lui, trimbale autour de lui une ambiguïté tangible. Et Laurent Lafitte, la tronche fatiguée et Zita Hanrot donnent parfaitement corps à ces deux protagonistes. Visuellement, de par ces plans panoramiques, on se croirait un peu chez les frères Coen. Bon, des qualités, bien évidemment que ce "Paul Sanchez est revenu" en a. Mais il a aussi quelques défauts : quelques problèmes de rythme, quelques scènes qui n'apportent pas grand chose à l'histoire ainsi que des seconds rôles pas bien convaincants. Mais, dans l'ensemble, il mérite que l'on s'arrête sur son cas.
Avec son film, le premier depuis sept ans, Patricia Mazuy propose plus qu'un thriller policier puisqu'elle montre sous différents points de vue ce qu'engendre une nouvelle inquiétante, à savoir le retour d'un tueur, dans un village paisible. On suit le protagoniste lui-même qui agit en conséquence, la police bien entendu, la presse et également les habitants qui tout d'un coup pensent voir l'homme partout. C'est comme si tout le monde en même temps faisait une projection sur cette personne qui est décrite comme le mal en personne. C'est un peu compliqué de parler de l'histoire, car elle n'est pas si simple que ça et réserve quelques surprises. J'ai trouvé l'angle choisi très intéressant, car c'est comme voir une étude de cas sur un village tout entier. Le traitement est intelligent, le scénario est bien ficelé et le ton est changeant avec notamment quelques touches d'humour noir. Sous ses airs de simple téléfilm autant sur le fond que sur la forme, "Paul Sanchez est revenu!" est un film étonnant et efficace qui monte doucement en puissance jusqu'à une très bonne dernière partie. Les différents acteurs sont très bons et participent à la réussite de ce film surprenant.
Impossible de ne pas penser à l'affaire Dupont de Ligonnès à la vue de cette comédie policière griçante de Patrica Mazuy qui pointe du doigt de manière assez habile même si l'on frise parfois la caricature, l'hystérie collective qui accompagne les meurtres retentissants comme ceux perpétrés par des pères de familles massacrant femme et enfants avant de prendre la fuite. Ici, c'est une jeune gendarme un peu loufoque interprétée par la très convaincante Zita Hanrot qui finit pas se convaincre que Paul Sanchez, l'ennemi public numéro un est de retour dans son Var natal. Le scénario malin concocté par Patricia Mazuy et Yves Thomas montre comment à partir de pas grand chose, la machine s'emballe faisant perdre tout discernement à une brigade de gendarmerie qui comme le cyclope ne sait plus tout à coup que regarder droit devant elle. L'actualité à peine plus d'un an après la sortie du film, confirme qu'un simple coup de fil et de pseudo empreintes similaires suffisent à déclencher un tsunami médiatique et policier, laissant croire que le présumé coupable cité plus haut avait été retrouvé en Ecosse. Rien que pour cet aspect prémonitoire, la petite comédie policière au ton novateur de la trop rare Patrica Mazuy, mérite le point d'exclamation qui ponctue son titre.
Film étonnant, où on est baladé entre thriller et comédie. La première partie, la chasse à l'homme, est plus réussie que la suite du film qui nous entraîne dans la folie des personnages. Laurent Laffitte montre qu'il est un très grand acteur
Un polar décalé et intriquant avec le retour présumé d'un meurtrier auteur d'un massacre commis il y a une dizaine d'années. Il erre dans cette petite ville de Roquebrune et finit par se cacher dans le rocher qui surplombe la ville . Les gendarmes restent dubitatifs sur son éventuel retour et seul une gendarmette débutante mais opiniâtre va le découvrir . Est il vraiment Sanchez comme il prêtant l'être ? .La réalisatrice va semer le doute jusqu'au bout avec une intrigue déconcertante et des comportements ambiguës notamment celui de Laurent Lafitte en meurtrier hagard et de Zita Hanrot en gendarmette un peu bizarre dans ses décisions. Intriquant !