Porté par Vincent Lindon, « L’Apparition » est le métrage « outsider » qui fait du bien au cinéma français. Un choix risqué, un personnage osé, Xavier Giannoli associe journalisme et religion avec un apport psychique intense sur la foi et ce besoin de croire.
Ce que le film présente dans un premier plan est une représentation honnête et sincère du métier de journaliste. En mettant en rapport une enquête voulue du Vatican, le réalisateur se dispense de toutes polémiques avec un éventuel thème à risque (politique, financier, ect…). Ainsi, à l’image de « Spotlight », le journaliste rescapé de Syrie, Jacques, va rejoindre un groupe de spécialistes expressément réunis pour l’enquête. Tous venus d’horizons différentes, chacun y apporte sa réflexion selon la chronologie des stades de recherches au profit d’un feuilleton instructif et passionnant.
En s’appropriant la thématique de la possession religieuse, Xavier Giannoli réussi le pari peu évident d’éviter les clichés horrifiques en assimilant le sujet aux grandes lignes d’un film d’auteur. L’épuration de ces artifices se souscrit à une ouverture intellectuelle permettant d’explorer les entrailles d’un système religieux profitable, légèrement abusif et finalement, insolvable. Le Père Borrodine et Anton, un représentant catholique, incarne ces perceptions pour les raconter sans pour autant les expliquer.
Une peur irrationnelle donc, plutôt intrigante qu’effrayante, opposée à la vision journalistique terre à terre de Jacques. Cette analogie dosée à juste titre tire, dans la continuité du métrage, la corde religieuse à son paroxysme au cours d’une longue repentance de la jeune femme ayant vu l’apparition, Anna. Noyé dans un surplus d’informations, le scénario finit par entrelarder les deux visions au cœur d’un rapprochement entre la réalité des faits et l’idéologie paranormale exploitée, entre Anna et Jacques.
Arrive peu à peu la fin du métrage qu’on se demande si il y aura ou non un véritable dénouement, du moins, une fin logique à l’affaire… Que chacun se rassure, oui, il y a bien un aboutissement. Hors de toutes conventions rationnelles, elle y appose une apologie sur tout ce que représente la foi de croire, cette raison de vivre à laquelle s’accrocher. Une croyance inespéré et infondée qu’incarne la jeune…
Bilan : Ce film éminemment instructif et bien construit est une introspection de soi assez brillante.
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