Avis : L'Apparition - Page 3

Film superbe et d’une grande subtilité, mais captivant car construit comme un polar –de haut vol. Un film intense, sans esbroufe, et bouleversant, même et surtout pour un athée convaincu tel que je suis. L’interprétation de l’immense Vincent Lindon, anti-star par excellence, et celle de la jeune Galatéa Bellugi, que personne j’espère ne confondra avec Monica Bellucci ;-) sont magistrales; En revanche je ne décolère pas contre les ingénieurs du son (à moins que ce soit les techniciens de Canal ) qui massacrent tout simplement les dialogues par une prise de son digne d’un amateur du dimanche et par un montage de mauvais DJ du samedi soir avec une musique écrasante totalement décalée. C’est encore une fois un défaut de nombre de films français à la prise de son lamentable. Une honte ! Inacceptable pour un film d’une telle qualité. Que ces minables sonorisent des reality-)shows mais pas des vrais films !

Xavier Giannoli est un réalisateur étrange et très mystérieux, dont les spectateurs se posent beaucoup de questions à travers ses longs-métrages... Superstar est l'exemple type ! « L'homme qui ne voulait pas être célèbre... » Alors avec son nouveau film - L'Apparition - il s'avère abracadabrant ! Un reporter de guerre reçoit un appel du Vatican, il est convoqué là-bas pour la raison suivante : une fille est témoin de plusieurs apparitions de la Vierge Marie. Une apparition qui s'incruste dans notre mémoire... On dirait clairement un scenario de James Wan digne d'un Conjuring mais sans le côté épouvante. spoiler: Il y a bien malgré tout, du surnaturel, du fantastique dans cette Apparition mais elle est bien gâchée.
C'est une enquête assez travaillée, souvent longue, verbeux et laissant place à beaucoup de mystères ! Un rythme lent (sur 2h20) sous peine d'être ennuyant, il faut bien s'accrocher aux événements qui vont suivre (malgré un démarrage prometteur)... Giannoli se concentre sur un jeu de miroir et excelle une fois de plus, dans la psychologie des personnages. A commencer par Vincent Lindon, qui est comme à son habitude, très bon (peut-être moins impressionnant que le récent En Guerre), dans la peau de ce reporter en quête d'explication face aux étranges apparitions de cette jeune fille interprétée par Galatéa Bellugi. Elle s'avère compétente et transmet suffisamment d'émotion pour qu'on soit embarqué dans son histoire très personnelle. Une photographie glaciale sur des lieux mêmes où se situe l'action, dans les Hautes Alpes. Et la musique est très variée, jouant avec notre sensibilité en particulier celle du compositeur estonien de musique contemporaine à savoir Arvo Pärt. Donc, L'Apparition est un drame français particulier, à la fois verbeux et mystérieux. Ce n'est pas un divertissement mais une simple réflexion sur la spiritualité que chacun de nous entretenons ou pas avec Dieu. A vous de réfléchir...

Dans "A l'origine" (2008), un escroc (François Cluzet) en se faisant passer pour un ingénieur des travaux publics parvenait à rendre l'espoir à tout un village en persuadant ses habitants qu'un projet d'autoroute laissé en plan par les autorités régionales était à nouveau viable. Depuis les films de Xavier Giannoli projettent le spectateur à la limite des frontières quelquefois ténues entre l'illusion et la réalité via des portraits d'imposteurs prisonniers de leur mythomanie. Dans "Marguerite" la richissime héritière jouée par Catherine Frot trouve sans problème des auditoires assez complaisants pour la laisser s'illusionner sur ses talents de cantatrice. .La complicité entre le simulateur et ses victimes souvent consentantes entretient l'auto-alimentation du phénomène qui prend parfois des allures délirantes. La machine une fois lancée seul un évènement exogène brutal peut venir l'arrêter. Avec "L'apparition", Xavier Giannoli franchit une marche supplémentaire en observant le phénomène des mariophanies (apparitions de la Vierge) qui fait l'objet débats et de controverses au sein même de l'Eglise depuis près de mille ans. Alors que seulement une quinzaine d'apparitions ont reçu l'assentiment de l'institution religieuse depuis 1531 et que la pratique de la religion catholique est en recul dans les sociétés occidentales, l'engouement pour ces formes de transcendances mystiques ne faiblit pas. Jacques (Vincent Lindon), grand reporter récemment traumatisé par la mort en Syrie d'un de ses collègues et amis est sollicité par le Vatican pour apporter sa vision profane au sein d'une enquête canonique concernant les apparitions de la Vierge à une jeune fille qui enfièvrent un village tranquille des Alpes. On comprend très vite que Xavier Giannoli souhaite organiser un suspense autour de l'enquête et de la relation très particulière qui va se nouer entre la vision forcément pragmatique du baroudeur fatigué et la jeune Anna interprétée par Galatéa Belllugi qui constitue la vraie trouvaille du film. Ayant retenu toutes les leçons esthétiques contenues dans le chef d'œuvre d'Alain Cavalier retraçant l'agonie de Thérèse de Lisieux ("Thérèse" en 1986), Giannoli désormais expérimenté s'y entend fort bien pour susciter le doute et l'émoi à partir de gros plans sur le visage angélique d'Anna, curieux mélange de ferveur extatique et de rouerie enfantine. L'effervescence du village pris d'assaut par des pèlerins toujours friands de voir leur foi renforcée par le témoignage même hypothétique d'une des leurs est rendue de manière très convaincante tout comme l'affairisme qui se greffe sur cet évènement providentiel représenté par Anton (Anatole Taubman), intrigant curé américain rodé aux méthodes commerciales agressives des prédicateurs évangélistes de son pays. A l'opposé on regrettera que Giannoli n'ait pu se retenir de tomber dans le piège facile de l'ode à la fraternité intracommunautaire dont il fait même un des ressorts d'une intrigue qui finit un peu en queue de poisson. De la même manière en voulant à toute force relier Anna à la mort du collègue de Jacques par un retour en Syrie pour l'épilogue, Giannoli enlève une partie de la magie de son film. N'ayant su faire le choix entre une explication rationnelle évidente et l'affirmation d'une croyance assumée, le réalisateur nous offre une fin en queue de poisson des plus dommageables. L'ensemble reste malgré tout convaincant avec un Vincent Lindon qui s'apparente de plus en plus au Lino Ventura mutique de Jacques Deray ("Un papillon sur l'épaule" en 1978) ou de Claude Pinoteau ("Le silencieux" en 1973) et on l'a dit une Galatéa Bellugi qui répond parfaitement aux exigences du rôle. D'Alain Cavalier, Xavier Giannoli aurait dû aussi retenir qu'il n'est pas toujours bon de courir plusieurs lièvres à la fois. Le grand film n'était pas loin.

Un film très intéressant sur la question de la foi. Formidablement bien interprété, mention spéciale à l’actrice, avec un très bon suspense. Une fin peut être un peu bâclée néanmoins, et quelques raccourcis ds le scénario.

L'apparition est un film particulier qui traite d'un sujet particulier : l'enquête autour d'une jeune femme qui prétend avoir vu des apparitions de la Vierge. Cette enquête est confié à un reporter de guerre rentré de conflit et qui a perdu son plus fidèle ami. Le rythme du film est très lent, vide parfois mais a le mérite de ne pas porter jugement ou préjudice à la foi chrétienne. Le talent de Vincent Lindon est toujours présent mais force est de constater que ce film ne restera pas dans les annales de sa filmographie.
Bref : un film pour les partisans de la religion.

c'est long... il se passe rien....
Je comprend meme pas ce que le scenariste voulait faire passer comme message...
Plus de 2h pour finalement pas grand chose...

Bonjour à tous je sors à peine de ce film et j'avoue que j'ai regardé ma montre un nombre inexorable de fois... En effet c'est long long loooooong ! Alors certes, les acteurs jouent très bien mais l'histoire met 1h30 à se mettre en place et le reste du film est dédié enfin au cœur du sujet du film. Je suis venu le voir avec un pote et il a trouvé également le temps interminable et aussi regarder l'heure sur son téléphone régulièrement on a même regarder l'heure de fin sur Internet pour voir si on partait avant... Je vois que d'autres ont aimé ...peut-être jugent ils le film sur la qualité des acteurs?? et dans ce cas là en effet ça mérite bien plus d'étoiles, moi j'ai noté le film, comme quoi les goûts et les couleurs...

Il y aurait tant de sujets à traiter autour d'une apparition : les délires des idolâtres ou la schizophrénie d'une l'Eglise se nourrissant de ces reliquats de paganisme. Mais ici, rien de tout cela. Juste une enquête sans intérêt amenant Vincent Lindon à se demander s'il n'y a pas quelque chose de mystérieux qui nous dépasse... Quel dommage que la Vierge Marie ne soit pas apparue à Xavier Giannoli avec un scénario dans les bras !

Lorsqu'un cinéaste s'attaque à un sujet qui lui est cher, l'objectivité menace toujours de céder le pas à une certaine forme de parti-pris qui prend le risque de diviser les foules. La thématique de la foi, Xavier Giannoli l'a déjà traitée ("A l'origine") mais jamais aussi frontalement. "L'Apparition", c'est l'histoire d'un agnostique en proie à une douloureuse introspection suite à la mort d'un de ses collègues et ami journaliste. Contacté par le Vatican pour mener l'enquête sur une éventuelle apparition de la Vierge Marie, Jacques (Vincent Lindon, qu'on attend toujours avec ferveur et qui ne déçoit encore une fois pas) va tenter de démêler les tenants et aboutissants d'une complexe histoire tournant autour d'une jeune fille (Galatea Bellugi, fascinante découverte) victime d'apparitions divines.
La première partie du film est totalement envoûtante. Musique liturgique, ambiance mystique parfaitement distillée au fil des entretiens et des rencontres d'un reporter travaillant en terrain inconnu, scénario teinté de spiritualité et de dissimulation qui n'est pas sans rappeler ceux de l'auteur des "Rivières Pourpres", Jean-Christophe Grangé, Giannoli réussit le tour de force d'embarquer son public dans un envoûtant état des lieux de la foi chrétienne et de ses travers. Il dénonce une religion mercantilisée par certains de ses plus fervents adeptes mais pose un regard admirateur sur ses âmes innocentes touchées par la grâce et tenant cette foi à bout de bras . Le ton est appréciablement neutre, Lindon constitue un guide idéal dans ce voyage initiatique et les images de Giannoli, chargée de symboliques (on pense à ces nombreux plans où les plumes d'oreillers planent autour des apparitions de la jeune fille telles les traces d'une nature angélique) charment l'oeil du spectateur.
Et puis l'histoire change de direction, le journaliste décidant de pousser l'enquête jusqu'à ce que l'on ne comprenne plus trop les indices et similitudes découverts par ce dernier et que l'intrigue devienne trop tentaculaire et s'éloigne trop de son intelligent postulat de départ. Le final, inopportun, vient détruire toute l'étude savante qu'avait orchestré le cinéaste pour nous laisser dans un ultime et frustrant "tout ça pour ça?". Surtout que la neutralité qui était bienvenue au début, est mise au placard en moins de deux.
Un film clairement trop long qui s'est tiré une balle dans le pied au bout des excellents deux premiers tiers qui aurait dû constituer sa durée finale.

Dès le début je craignais que L'Apparition n'atterrisse dans un fossé et c'est le cas. L'histoire raconte essentiellement comment un charlatan a utilisé le traumatisme d'une jeune fille troublée pour lancer une fausse arnaque religieuse sur un groupe de catholiques crédules. En chemin nous rencontrons l'héroïne hystérique au centre de la mascarade. Elle est bien consciente qu'elle n'a pas vu la «Vierge Marie». Il s'est avéré que c'était son amie du foyer d'accueil qui l'avait fait. Comment les «adultes» impliqués ont permis à cette jeune femme troublée de mourir de faim va au-delà de la maltraitance des enfants. Je n'ai toujours aucune idée de ce que l'icône endommagée de la "Vierge Marie" avait à voir avec tout cette histoire. Le problème est que le jeu d'acteur de Vincent Lindon n'est pas bon. Et cela vous mène vraiment sur le chemin du jardin en aspirant progressivement car cela semble être un mystère qui ne peut pas doit être résolu. S'il y avait un dieu il n'y aurait aucune raison d'être timide à ce sujet. Lui, elle ou il accomplirait simplement des choses merveilleuses à la vue de tous et nous deviendrions tous croyants. Mais il est parfaitement clair qu'il n'y a pas de dieu. Regardez la misère de la vie de la plupart des humains sur la planète. D'un autre côté Dieu peut exister mais il est impuissant ou ne s'intéresse pas à la gentillesse à l'attention ou à l'amour toutes les choses qui font que la vie vaut la peine d'être vécue. Epargnez-vous 2 heures et 15 minutes et croyez-moi sur parole si vous ne voulez pas regarder cette perte de temps...

Dans ce type de scénario sur fond mystique, le spectateur est surtout captivé (ou pas) par la quête de sens (ou pas) du personnage principal chargé de dénouer, autant que possible, le mystère avec pour hypothèse de départ que le mystère restera peut-être mystère car tel est le genre mystique. Dans ce scénario-là, le journaliste reporter enquêteur pour les autorités ecclésiastiques qu'interprète Vincent Lindon est certes quelque peu sceptique mais surtout passif, distant. Ça n'aide pas à trop à se captiver pour ce drame, ayant par moment des airs de thriller avec nombreuses pistes à explorer et rebondissement final peu à peu distillé de sorte qu'il en devient prévisible. Moyen non pas par l'interprétation (au contraire, elle est excellente et pas seulement celle des deux rôles principaux), ni par le fond (intéressant et troublant) mais la forme c'est à dire l'histoire, de pure fiction, qu'il a été choisi de nous raconter et qui aurait pu utilement avoir davantage de contenu.

Une sorte d'auberge espagnole de la croyance - ici la dévotion mariale. On peut aussi bien y voir une célébration de ladite, qu'une présentation contre, flamboyant du plus pur athéisme. C'est long, compliqué, tortueux même, contradictoire (donc...voir plus haut). D'un intérêt cinématographique incertain, ce "L'Apparition", le nouveau Gianolli. On peut sauver Lindon.

Si un chef d’œuvre est la représentation sensible parfaite d'une idée, alors l'apparition est un chef d’œuvre en cela qu'il montre ce qu'est le mystère de la foi. Ce dernier ne s'oppose pas au doute : il s'agit tout simplement de croire : une histoire ou quelqu'un. Ainsi le film est une sorte de mise en abime, très intelligente, dans laquelle Vincent Lindon et Gallatela Bellugi excellent. Difficile de ne pas être bouleversé par la force de la jeune actrice. Xavier Giannoli nous laisse sur "un je ne sais pas", qui montre toute son intelligence et sa finesse.

Le film est présenté de façon élégante en plusieurs chapitres pour susciter l'intérêt et l'accroche du spectateur. La connexion à la vie du journaliste (Jacques, interprété par Vincent Lindon) qui vient de perdre un collègue et ami est bien trouvée et entre parfaitement en résonance avec l'intrigue et le thème du film.
Ceci étant, on a du mal à adhérer à cette histoire dont le traitement est bourré de clichés sur la religion catholique, les effets sont appuyés et démonstratifs, les personnages sont caricaturaux et les rôles sont peu - voire pas du tout crédibles, notamment lorsque l'on a connaissance du dénouement de l'histoire (conclusion dont on ne sait d'ailleurs trop quoi penser, même si le doute devait bien sûr faire partie intégrante de l'histoire et de sa conclusion... - sur ce dernier point je suis entièrement d'accord).
Personnellement j'attendais bien mieux, j'ai été déçu. Reste Vincent Lindon qui sauve la mise et illumine le film par son rôle et sa présence. Dans un registre un peu similaire, on est très loin d'un film comme "Thérèse" d'Alain Cavalier (1986).

Vu et avis le 20180214

Un tout petit peu trop long et lent. Pendant 90% du film je n'ai pas vu le temps passer.

Bien joué, bien fait, le film est très crédible. Il y a de petites choses qui semblent improbable (avoir des photos des gens qui ont participé au camp, les croix sur les photos comme dans les oliviers.