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P. de Melun
57 abonnés
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3,0
Publiée le 27 mars 2022
« Sollers Point – Baltimore » dépeint un quartier gangréné par la pauvreté, la misère sociale, la violence et le chômage et dont les habitants sont majoritairement afro-américains. Dans ce quartier, un « blanc », Keith, va tenter de gagner son autonomie, tout en luttant contre ses propres démons. On se retrouve face à un énième portrait à fleur de peau, celui d’un jeune proscrit, aspirant à un nouveau départ, mais vite rattrapé par son passé. Un sillon inlassablement tracé par le cinéma indépendant US qui a souvent trouvé dans les personnages de marginaux et de déshérités autant de contre-modèles singuliers mais souvent attachants. Matt Porterfield parvient à transformer un sujet rebattu en l’ouvrant à une géographie complexe, à la fois urbaine et affective avec quelques longueurs mais aussi quelques échappées poétiques.
Il y a des films longs à la détente, il faut du temps pour que les choses se mettent en place, qu'une intrigue se profile. J'ai attendu 30, 40, 50 minutes, 1 heure. Puis je me suis résignée. J'ai compris que Sollers Point ne démarrerait jamais. Alors j'ai ragé en silence, j'ai regardé les décors, tout ce qu'il reste à ce film.
Keith nous ballade dans les quartiers populaires, chez papy et mamy, chez les gogo danseuses, au qg des dealers, au supermarché, au centre éducatif, à l'université des beaux arts... Et même au cimetière, si c'est pas fabuleux ça... Une vraie visite guidée de Baltimore en vieille bagnole sur fond de rock plutôt hardcore.
Le reste, néant. On suit les péripéties à deux balles d'un mec à la démarche de pingouin atrocement insupportable (insupportable tout court, en fait). Certains se reconnaîtront sûrement en cette figure du mec impulsif qui noie des bagnoles sur un coup de tête. Certaines tomberont peut être sous le charme de ce badboy renfermé. D'aucuns éprouveront de l'empathie voire de la sympathie à l'égard de ce jeune adulte laissé pour compte au ban de la société avec ses tourments. Moi, il m'a juste fait perdre 1h40 de ma vie à errer dans sa ville.
Les personnages secondaires se résument au statut de PNJ (personnage non jouable dans les jeux vidéo pour les non initiés), c'est à dire qu'ils ne servent qu'à donner des missions ou gratter des items. Un GTA du pauvre en quelques sortes. Entre quelques missions du style amener de la feraille à la déchetterie ou ramener une vieille tondeuse à gazon chez son ex (no fake, j'ai pas assez d'imagination pour inventer des trucs aussi nazes) et des rix avec ses ex compagnons de taule...
Les dialogues restent heureusement compréhensibles malgré leur bassesse. Il fallait alors un oracle, le fameux Sage avec un grand S qui déblatère des proverbes de papillotes pour épater les simples d'esprit. Et il est là, lui aussi ! Chef des dealers, carrure imposante, rasé comme un moine tibétain, le grand et unique Mom. Bref, aucune finesse dans les dialogues.
Je me demande ce qui a bien pu foirer dans l'élaboration de ce film. Le scénar' bancale dès les départ ou la réalisation qui n'a pas su retranscrire les difficultés ? Parce qu'à ce stade, autant faire un docu avec des mecs qui ont vécu cette expérience, on aura des témoignages bien plus intéressants que ce qu'on nous montre ici.
[Conclu']
Faut croire que je nage à contre courant. Sur le boîtier du DVD on me vend un acteur époustouflant (pas totalement faux, il a une certaine prestance) et un film d'une franche beauté. J'ai juste vu un mec paumé qui fait nimp' au volant de sa bagnole. Indéniablement tourmenté. Indéniablement barbant à regarder.
Un film avec de jolie plans mais inabouti,on ne sait pas ou le réalisateur veut nous emmener et on décroche rapidement de toutes ces scènes longues et surtout sans grand intérêts.2/5
On s'ennuie un peu tout le long du film, je n'ai pas trop compris où le réalisateur voulait en venir...c'est une succession de scènes de la vie quotidienne d'un jeune sorti de prison, qui retrouve son père, son ancienne petite amie, des anciens co-détenus, et c'est tout.... ça se laisse voir mais sans plus.
Keith (McCaul Lombardi) a vingt-quatre ans. Il vient de sortir de prison. Il retourne chez son père, un bracelet électronique à la chevillle qui limite son autonomie, à Baltimore dans le quartier de Sollers Point. Keith aimerait revenir dans le droit chemin. Il s'est converti. Il essaie de suivre une formation professionnelle. Mais ses vieux démons l'assaillent : l'alcool, la drogue, les bars topless...
"Sollers Point" se présente sous les atours de l'histoire, déjà mille fois racontée, de la rédemption impossible d'un repris de justice. On s'y laisse prendre et on étouffe un bâillement d'ennui à suivre pas à pas Keith, aussi agréable soit-il à regarder, tout en muscles et en yeux bleus. On le voit face à son père (méconnaissable Jim Belushi), écrasé par le chagrin d'avoir perdu sa femme et de n'avoir pas donné une bonne éducation à son fils. On le voit face à son ancienne fiancée, qui a trop souffert de son absence pendant son séjour en prison pour accepter de reprendre la vie conjugale sous la menace d'une nouvelle séparation. On le voit face à ses anciens codétenus qui entendent lui faire payer à l'extérieur le prix de la protection qu'ils lui ont accordée à l'intérieur.
Mais on réalise bientôt que le sujet du film n'est pas là. Comme le titre nous l'avait indiqué (et comme il l'indiquait déjà dans le précédent film de Matt Porterfield "Putty Hill"), le propos de "Sollers Point" n'est pas de dresser le portrait à fleur de peau d'un enfant perdu de l'Amérique, mais celui d'un lieu. Sollers Point est un quartier défavorisé afro-américain de Baltimore frappé par la désindustrialisation. Quelques Blancs rednecks y vivent encore tels que le père de Keith ou ses camarades de poker. Mais les Noirs l'ont investi, parmi lesquels Keith compte d'ailleurs plusieurs amis.
Le projet convaincrait s'il ne restait pas à l'état d'ébauche maladroite. On sort de "Sollers Point" doublement frustré : frustré par l'histoire inaboutie de Keith, un personnage qui n'avance pas et frustré par la description d'un quartier qui nous reste aussi étranger à la fin du film qu'il l'était au début.
Un film qui m’a semblé inabouti malgré un personnage central bien campé, mais hélas le scénario n’arrive pas à trouver une unité pour capter l’attention. Assez décevant.
Un film du Cinéma Indépendant US qui ne présente pas un grand intérêt si ce n’est que de démontrer qu’un voyou restera toujours un voyou. Une vision pessimiste de l'humanité, hélas, très réaliste !
"Sollers Point – Baltimore" est le 4ème long métrage de Matthew Porterfield. Originaire de Baltimore, c’est dans cette ville qu’il a tourné ces 4 films. C’est là aussi, à l’Université John Hopkins de la ville, qu’il donne des cours de scénario, de théorie du cinéma et de production. "Sollers Point – Baltimor"e a obtenu le Prix du Jury long métrage indépendant américain lors du très récent Champs Elysées Film festival. C’est une image peu flatteuse que Matthew Porterfield nous donne de Baltimore et, plus généralement, des Etats-Unis. Il faut dire que Sollers-Point, situé au sud-est de Baltimore, est, au même titre que des villes comme Flint ou Detroit, un quartier qui a prospéré dans la période industrielle de la première moitié du XXème siècle mais qui a sombré dans la pauvreté lorsque l’économie américaine s’est désintéressée de la production industrielle et que les emplois ont disparu. C’est dans cette peinture d’un quartier dont les habitants sont majoritairement afro-américains que Sollers Point – Baltimore trouve son intérêt. Plus précisément dans celle des différents personnages qu’on rencontre : Keith, bien sûr, un jeune blanc qui apparait comme étant plutôt « bon gars », mais qui a été mêlé en prison à un gang de suprématistes blancs et qui pète facilement les plombs s’il a l’impression qu’on lui cherche des noises ; Court, son ancienne petite amie, une métisse qui ne veut plus de lui ; Mom, le chef des suprématistes blancs du quartier ; Wasp, un ancien taulard, comme Keith ; Carol, le père de Keith, et Ladybug, sa grand-mère, et Kate, sa sœur, et d’autres encore.
Malheureusement, la réalisation de ce film bien documenté et très riche en caractères pleins d’intérêt s’avère très brouillonne, et il arrive parfois qu’on en arrive à perde le fil de l’histoire, ce qui ne manque pas de générer une forme d’ennui chez le spectateur. On ne citera pas dans le détail l’ensemble de la distribution, mais il est difficile de ne pas dire quelques mots sur Zazie Beetz, l’interprète de Court, l’ancienne petite amie de Keith : père allemand, mère afro-américaine, présente dans Deadpool 2 dans le rôle de la mutante Domino, elle a joué dans 5 films actuellement en post-production, elle joue en ce moment aux côtés de Natalie Portman et son nom est évoqué pour incarner prochainement le principal rôle féminin de Joker de Todd Philips, auprès de Joachim Phoenix et de Robert De Niro. En résumé, elle est la nouvelle coqueluche de Hollywood !
Keith est un jeune homme de 24 ans qui à sa sortie de prison, est assigné à résidence chez son père à Sollers Point. Ce quartier de Baltimore est frappé par le chômage et la violence. Keith va tenter de gagner son indépendance tout en luttant contre ses propres démons. La caméra ne quitte pas le charismatique McCaul Lombardi. Son regard profond, son amertume communicative et sa posture déterminée nous emmènent à la rencontre de plusieurs communautés de la ville. Chaque contact est une occasion pour lui de retrouver pied. Mais fait-il les bons choix ? Rongé de remords à l’intérieur, notre protagoniste ne parvient plus à prendre sur lui. Sollers Point est un film nerveux sur cette quête de rédemption qui échoue d’avance, à cause d’un environnement fatigué et abandonné à son propre destin. Construit de manière quasi documentaire le long-métrage dresse le portrait d’une société tout en nous faisant espérer jusqu’au bout que de bonnes choses peuvent arriver. Ce ne sera pas forcément le cas. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com