Rien à dire sur la forme, c'est magistral. Beautés des plans, précision des cadres, comédiens filmés comme des objets de luxe, et même quelques audaces comme ces double-écrans - lourdement signifiants mais joliment réalisés - pendant les séances de psy. Le reste est nul. Ozon se fout manifestement de son scénario et il a raison, car rien ne tient là-dedans. C'est inspiré de Joyce Carol Oates, ça pourrait être du Guy des Cars, roman de gare au raz des pâquerettes, drame bourgeois capillotracté qui veut jongler avec les doubles et les troubles mais qui s'embourbe après le premier quart d'heure dans du psychologisme abracadabrant, avec un esprit de sérieux qui cherche parfois à rester désinvolte mais qui manque trop d'humour et surtout de savoir-faire dans l'étrangeté et le dérangeant. On songe à "Faux semblants" (Cronenberg) ou à "Body Double" (De Palma) mais c'est toujours aux dépens d'Ozon, qui ne boxe pas dans la même catégorie. On imagine comment Lynch aurait pu nous faire rire et nous faire peur avec ces prémisses :il aurait tout envoyé valser, à commencer par le prosaïsme "qualité française" de ces dialogues ineptes et surabondants qui collent le film au chewing-gum d'un réalisme de mauvais téléfilm, malgré le talent visuel déployé. Un film pour rien.
L'amant double de François Ozon nous conte l'histoire d'amour entre Chloé, jeune femme désorientée et fragile et son psychothérapeute, Paul avant que celle-ci ne découvre que son amant a un frère jumeau exerçant le même métier. Ce thriller érotico-psychanalytique n'est pas sans rappeler l'esprit du cinéma de De Palma et surtout de Cronenberg dans son rapport tortueux à la chair et au corps. On peut aussi évoquer une ambiance à la Hichtcock, au début, une scène finale spoiler: en clin d'oeil à Alien . Le film est très bien construit, la première heure permet à la relation de s'établir, et à l’ambiguïté de s'installer puis les éléments s’emboîtent et le rythme s'accélère. La mise en scène est brillante, sophistiquée, très esthétisante ; les décors du musée où travaille Chloé sont impressionnants comme ces branches d'arbres entremêlées et nouées, pareilles à l'esprit du personnage et ces multiples plans de miroirs qui renvoient à l'identité plurielle de la protagoniste. Cette plongée dans les affres du désir et de l'âme humaine et dans l'exploration de la gémellité captive et dérange à la fois. Certaines scènes sont déroutantes et réservées à un public averti. L'actrice, Marine Vacth, est exceptionnelle dans ce rôle troublant et Jérémie Rénier parvient à cliver sans artifices son interprétation pour rendre crédible son personnage double. La voisine jouée par Myriam Boyer (qui a un petit air de Simone Signoret) et les chats contribuent aussi à l'étrangeté de l'atmosphère. Bref, ce film est une réussite et Francois Ozon nous prouve encore une fois sa capacité à se renouveler et à nous balader hors des sentiers battus.
Voilà un film qui n'aura pas la palme d'or. Fan d'ozon, je sors déçu de ce pseudo thriller psy qui ne marquera pas les esprits. Dommage car le jeu d'acteur est globalement bon sans être excellent avec une belle réalisation mais les méandres de l'histoire font que le film ne marche pas. Dommage.
Un film savamment raté, qui aurait pu être bien mais ne l'est pas. Le souci c'est que finalement, le twist de fin n'amène rien, il n'explique rien du reste du film sauf que spoiler: tout ceci est un simple rêve, un fantasme éveillé . Donc on se dit: quoi, c'est tout?? Ben oui, c'est tout, dans le genre fin facile on fait pas mieux et en plus, rien ne raccorde vraiment. Très décevant donc. Par ailleurs l'érotisme des scènes """érotiques""" est à peu près du niveau d'une congrégation de mères supérieures en soutane.... Je trouve aussi que le type qui joue le "jumeau" est fadasse au possible: dans le rôle pépère du psychiatre passe encore, mais dans le rôle de sous-Mister Grey dominant, il est totalement insignifiant, pas du tout crédible, et de toute façons souvent limite comme acteur en général. Un film sans grand intérêt donc, si ce n'est l'actrice principale, aussi belle que convaincante.
Une histoire d’amour comme il en existe des milliers, y compris entre une patiente et son thérapeute. Seulement, quand le passé s’immisce insidieusement dans la vie du couple, le doute s’installe et la confiance laisse place à la méfiance.
Tout cela partait d’un bon sentiment, et pourtant tel une tornade, l’histoire détruit tout sur son passage, l’esthétique, la mise en scène, tout se retrouve bouleverser.
Son genre, décrit comme thriller et érotique, perd petit à petit tout son sens. Tout d’abord, le thriller suppose du suspense, que l’on se sente happé dans les rebondissements que propose l’histoire. Au lieu de cela, on décroche petit à petit et même la musique qui est là pour nous rappeler à l’ordre ne fait plus son effet. Quant au côté érotique, je n’ose en parler tant les scènes sont dénu(d)ées d’esthétique et d’imagination. Dans quelle catégorie le classer alors ? Le drame, est sûrement ce qui lui sied le mieux. L’histoire, avait un potentiel fou, on pouvait penser qu’elle nous laisserait dans le doute jusqu’au dernier moment, au lieu de cela on assiste à une perte de contrôle totale.
Le duo d’acteurs semblait plutôt prometteur, entre une jeune première (Marine Vacth) et un acteur accompli (Jérémie Renier). Sans faire de spoiler, le jeu miroir de l’acteur est très bien mené mais il n’est pas du tout mis en valeur par le scénario.
Le film me laisse dubitative encore aujourd’hui, je cherche un sens caché, une double interprétation sans la trouver.
Comme à chaque fois avec Ozon, il y a quelque chose de magnétique, Comme une envie irrépressible d'aller voir son nouveau Film. Et Comme à chaque fois on sort Avec la sensation de s'être fait berné, balladé. Oui c'est beau mais après ? L'arriere goût c'est encore une fois son jugement amer, dur et glaçant qu'il fait de la femme. Qu'elle soit jeune et jolie (ou vieille et moche) elle est toujours passive, minable, et sa seule Beaute ne parvient pas à la sauver. Ozon ne triche pas : la femme est un vagin, rien de plus en fait. Alors oui c'est sûrement brillant, J.Renier est magnifique comme toujours, mais en accumulant film après film ce postulat massif et définitif, Ozon a fini par me perdre... le prochain sera sans moi.
je pense que c'est le double maléfique de François ozon qui a réalisé ce film...c'est pas possible comme c'est affligeant on dirait un gosse puceau qui fantasme sur ce qui pourrait être subversif mais qui en devient ridicule avec des effets spéciaux genre belfegor. au secours !!
superficiel et creux comme les films d'ozon pas de scénario et acteurs pas motivé.a éviter.décidément les réalisateurs français sont dans le creux de la vague
J’ai lu les critiques et j’ai vu que Ce film avait été comparé aux œuvres de Cronenberg, Hitchcock et Woody Allen, et bien c’est une hérésie... Dans les films de ces auteurs, chaque scène, chaque parole, chaque image ont une signification, un point ou un élément Important à souligner, dans l’amant double il n’en est rien. spoiler: on commence par un examen gynécologique du vagin de l’actrice principale puis, on passe par une relation sexuelle accessoirisée pour finir sur une scène de sexe devant un chat....sans compter les images sur les cordes vocales, les rapports buccaux sanglants, quelles en sont les raisons ? Est ce uniquement pour choquer ?
j’ai eu l’impression de regarder un cauchemar pendant 1h45, ce qui explique peut être l’incohérence scientifique de la fin de ce film. En ce qui concerne les acteurs, ils sont plutôt bons, je sors complètement torturée par ce film, peut être était-ce la volonté de François Ozon et si l’idée de départ était de torturer le téléspectateur, c’est réussi !!
Après un Jeune et jolie plutôt fade, Ozon revient à ce qu'il sait faire de mieux : un thriller psychologique déroutant et réaliste, incarné par des comédiens parfaitement crédibles.
Un thriller, oui. Et c'est ça qui retient le spectateur. Car comme dans tout bon thriller qui se respecte, on nage en plein mystère, on se demande vers quoi nous mène l'intrigue en se doutant qu'au final que ce ne sera sans doute pas ça. Mais le problème ici, c'est qu'au clap de fin bien malin et futé celui qui aura tout compris ! Ah si, au registre de la vulgarisation scientifique et médicale, les jumeaux parasites ça existe (ischiopagus). Je ne savais pas ! Mais je n'étais pas spécialement venu pour apprendre ça. Pour le reste, déception et perplexité.
Cinéaste volontiers éclectique, François Ozon n'a pas peur d'oser les grands écarts et de créer la surprise à chaque film. Après le très beau drame d'époque qu'était ''Frantz'', le voilà qui se lance dans la libre adaptation d'un roman de Joyce Carol Oates pour en faire un thriller sensuel et psychologique où une jeune femme perturbée tombe amoureuse de son psy et emménage avec avant de découvrir qu'il lui a caché une part de sa personnalité. Le schéma est classique, le double du titre vite éventé et Ozon laisse ensuite son film déambuler dans une ambiance glaciale où il filme son héroïne avec froideur. Lorgnant du côté de maîtres tels que Cronenberg (les jumeaux rappelant ceux de ''Faux-semblants''), De Palma (les scènes au musée rappelant ''Pulsions'') ou encore Polanski (pour le côté grossesse angoissée et voisine étrange pioché chez ''Rosemary's Baby''), Ozon connaît ses références mais ne leur arrive pas à la cheville. Intéressant au début notamment grâce à la double partition de Jérémie Rénier, ''L'amant double'' a beau être parfois troublant et fascinant, il est souvent complètement maladroit. Pourtant à l'aise dans ''Jeune et Jolie'' ou encore ''Belles Familles'', Marine Vacth a l'air complètement à côté de la plaque dans son rôle, coincée dans des dialogues parfois gênants qui ne sont presque rien comparé au pétard mouillé qu'est le final du film. Ne soyons pas trop durs tout de même : si le film apparaît comme foncièrement raté en dépit de ses thématiques intéressantes (la dualité, la domination sur l'autre), il se pose comme un objet fascinant dans le cinéma français, confirmant l'audace d'un cinéaste qui ne réussit pas tous ses paris mais qui tente, encore et toujours, de faire quelque chose qui sorte de l'ordinaire.
"L'amant double", film de François Ozon en compétition lors du Festival de Cannes tout récent, est une adaptation très libre de "L'amour en double", un roman que Joyce Carol Oates a écrit il y a 30 ans sous le pseudonyme de Rosamond Smith. A la fin de ce film qui ne cesse de parler de la gémellité, on ne peut qu'être taraudé par une question concernant François Ozon : n'y aurait-il pas deux frères jumeaux cachés sous ce nom ? L'un à qui, à titre personnel, on reconnaitrait tous les talents, l'autre à qui on s'interdirait d'en reconnaître. Cela aurait le mérite d'expliquer le côté prolifique de ce réalisateur et, surtout, permettrait de comprendre qu'on puisse être un fan absolu de certains de ses films, "Frantz" par exemple, et qu'on fasse plus que rechigner à la vision de "Swimming Pool" et de "L'amant double". Dire que le film ne part pas de façon très satisfaisante est un euphémisme, mais ce n'est rien à côté de ce qui suit. En effet, assez vite, le film glisse vers le porno soft avec des scènes d'un ridi(cul)e achevé, le tout enrobé dans une psychologie de bazar et dégageant un ennui qui devient de plus en plus abyssal. Un conseil si vous rencontrez des gens que vous ne portez pas dans votre cœur : conseillez leur d'aller voir "L'amant double" !