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Frédéric P
15 abonnés
185 critiques
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4,0
Publiée le 10 juin 2017
François Ozon aurait mérité le prix de la mise en scène à Cannes pour ce thriller psychologique. Étonnant fondu enchaîné entre le sexe et l'oeil de Marine Vacth probable référence à Georges Bataille. On arrive à accepter l'idée d'un double Jeremy Renier par un simple artifice de coiffure. Les jeux de miroirs sont aussi très malins. On sort du film en se posant plein de questions sur ce qui était réel et ce qui était seulement dans la tête de Marine Vacth.
J'ai pris quelques jours de réflexion avant de rédiger mon avis, tant ce film est déroutant. Tout commence par les séances de psychothérapie de Chloé que nous apprenons à connaître au travers de ses consultations. Et puis voilà, un lien affectif se crée entre le médecin et sa patiente... ce qui interdit au premier de continuer à suivre la seconde et c'est dès l'emménagent du couple que les choses se brouillent. Qu'est-ce qu'un amant double? Un homme avec une femme et une maîtresse? Deux hommes qui aiment la même femme? Autre chose? Je peux seulement me permettre de dire que le voile se déchire à la fin du film et que ce thriller, qui mérite bien son nom puisqu'il nous tient en haleine pendant 1h45, navigue entre objectivité et subjectivité. J'ai bien aimé ce fim dont les rôles principaux ont magistralement joués, mais il faut s'attendre être surpris, voire dérouté.
Il fut un temps où les cinéastes français ne montraient pas à l'envi leurs références cinéphiliques exacerbées. Ce temps est révolu et un d'entre eux, parmi les plus célèbres et aussi les plus surestimés, affiche sans la moindre pudeur comme il est dit dans les commentaires ci-dessous ses nombreuses citations (dont pour moi la plus liée à Brian de Palma). Manifestement, excepté le beau Sous le sable, François Ozon me semble bien plus à l'aise dans ses films de "distraction" (Huit femmes, Potiche) que lorsqu'il se prend au sérieux. Car là, nous sommes dans l'abîme de la cinéphilie. Le film est raté du début à la fin, ennuyeux, prévisible jusqu'à la caricature spoiler: (la scène du coeur) , aux dialogues verbeux insupportables et à la mise en scène (bien qu'Ozon garde parfois quelques savoirs faire) d'une rare platitude. Jérémy Régnier surjoue, Marine Vagt est aussi sexy qu'un poteau télégraphique et a l'expressivité de la plante verte. Le film est parfois risible dont la fausse inquiétude lorgne vainement vers Roman Polanski. Rien ou presque n'existe dans L'amant double, film brouillon inachevé et bâclé, dont on se demande ce qu'il faisait dans la sélection officielle de Cannes.
Elégance du trait, fluidité de la mise en scène, précision de la direction d'acteurs : Ozon est tel qu'en lui-même dans sa 17ème réalisation. Une belle enveloppe, avec ce qu'il faut de perversité, d'ambigüité et de souffre pour rendre la vision de L'amant double inconfortable et de soumettre le spectateur à un diktat de voyeurisme hyper léché. Et la profondeur dans tout cela ? Devant le peu d'originalité d'une intrigue à mi-chemin entre l'horrifique et l'onirique, avec de petites touches d'érotisme, d'une froideur calculée, on la cherche vainement. Avec une approche plus inspirée d'un de Palma que d'un Cronenberg, le thème de la gémellité sert d'écrin à un thriller psychanalytique à tiroirs d'où émerge, et ce n'est pas la première fois chez le réalisateur (Jeune et jolie), une représentation de la femme aussi inquiète qu'inquiétante. Une impression renforcée par la présence de Marine Vacth, muse androgyne dont le talent n'est pas en cause mais dont l'abandon corps et âme au cinéaste peut déranger. Paradoxalement, dans un double rôle singulier, Jérémie Rénier incarne une figure de la masculinité moins sujet à caution. C'est le Ozon trouble qui resurgit dans L'amant double, moins convaincant que dans Frantz ou Sous le sable, par exemple, mais qui qui reste un styliste hors pair et un auteur intéressant, ne serait-ce que par la constance de ses thèmes et sa capacité à toujours provoquer le débat.
Un film décevant, pseudo thriller psychologico-érotique, vaguement ennuyeux, un peu glauque, même pas sauvé par sa beauté formelle ou la prestation, pourtant excellente, des deux acteurs principaux. Une critique plus détaillée et d'autres sur le-blog-d-elisabeth-g.blogspot.fr
Un film prenant et mis en scène avec dextérité et passion, hélas le scénario assez complexe et kaléidoscopique n'arrive pas à nous surprendre autant qu'on le souhaiterais, c'est dommage car les acteurs sont impeccable et très investi. Très intéressant et à voir.
Il faut un long moment pour atteindre l'autre rive avec ce film...
François Ozon est un grand réalisateur de cinéma qui sait mener le spectateur en bateau Ici, avec ce film, le bateau en question est un catamaran. Le spectateur passe d'une coque à l'autre et d'un gouvernail à l'autre. Comme le font les marins sur ce genre de bateau qui traversent régulièrement le catamaran en marchant sur un filet avec la mer qui défile sous leurs pas. Comme une évidence... Le double, son double. Ce qu'on est, ce qu'on laisse paraître. Sa féminité et sa masculinité. Le dédoublement de personnalité. Ce qu'on croit savoir de l'autre et qui n'est pas. Et leurs déclinaisons maladives: La schizophrénie. La paranoïa... Etc... Autant de sujets abordés dans ce film avec maestria.
Le personnage féminin en souffrance va voir un psychiatre et entre dans le processus de guérison long et fastidieux au cours duquel elle va traverser les affres de la douleur liée à ce qui la mine de l'intérieur. Son doublon, son double, sa perte, la fin du cauchemar passera par un travail sur soi éprouvant mais salvateur.
Ozon ose. Il ose mettre en image ce genre de sujet. C'est du grand art. La mise en scène est prodigieusement intelligente et les images portent en elles tout son talent. Une parfaite symétrie dans les travelling et les décors. Le double est présent dans pratiquement chaque image. La photographie est grandiose. Les acteurs sont bons.
Pourquoi n'a-t-il pas eu un prix à Cannes ?
Bonne question. Il en aura, ailleurs, avec ce film ou un autre...
François Ozon nous propose un film psychanalytique où les ombres de Cronenberg et de Lynch planent de bout en bout... C'est sulfureux, glauque, intrigant, malsain, totalement maîtrisé visuellement (les nombreux plans de miroirs...). Le film est réservé à un public averti, l'interdiction au moins de 12 ans n'est pas suffisante à mon avis...
Cinéaste aux multiples facettes (il est capable de réaliser des films aussi différents que Sitcom, Sous le sable, Huit Femmes, Ricky ou Frantz), François Ozon offre avec L’Amant double un thriller psychologique (voire psychotique) mené de main de maître. Marine Vacth et surtout Jérémy Renier sont tout à fait troublants et manipulent le spectateur d’un bout à l’autre du récit. Ce jeu avec le public provient aussi du travail visuel du cinéaste qui multiplie les effets de mise en scène travaillant sur la duplication (splits screens montrant le même acteur filmé sous deux angles différents, effets spéciaux reproduisant les acteurs…) et d’un scénario diabolique débutant comme un drame psychologique classique et évoluant petit à petit vers le film schizophrène. Avec cette plongée dans la folie, François Ozon nous prouve une fois de plus qu’il est un cinéaste capable d’évoluer dans des registres différents avec un talent égal et signe un excellent drame psychologique à mettre à côté de films tels que Répulsion ou Faux semblants.
Vendu comme un thriller érotique, "L'Amant Double" est en fait bien plus que ça. Le film tend en effet avec bonheur vers le film d'horreur ou le cinéma fantastique, ce qui a d'ailleurs déconcerté une bonne partie des spectateurs présents dans la salle. S'appuyant sur une mise en scène organique et géométrique, Ozon surprend une fois encore.
Synthèse brillante des thèmes chers à François Ozon par le prisme inédit chez lui d'un thriller sulfureux et angoissant. Les références aux cinémas d'Hitchcock, Cronenberg et même Verhoeven participent à l'ampleur, la flamboyance visuelle et psychique de cet Amant double. Organique, la fureur de la chair est ici plus que jamais présente autour du couple Marina Vacth - Jérémie Renier, qui retrouve un rôle principal chez Ozon depuis ... Les Amants criminels.
Si OZON n'invente rien (univers assez proche de la filmographie de DE PALMA ou du "Rosemary's baby de POLANSKI), il parvient à distiller une atmosphère oppressante et sensuelle croissante jusqu'au dénouement. Le travail sur la symétrie imparfaite est impressionnant mais devient un peu lourd à force de se montrer trop présent et surtout trop référencé. Une quête identitaire, théâtre des désirs et des obsessions dont le miroir brisé reflète la source de la névrose ou de la psychose, telle est la question...
Qu'on le veuille ou non François Ozon sait nous tricoter des intrigues atypiques, qui tournent toujours autour de la limite de la compréhension des choses, de notre perception des autres et de la réalité. Il se passe toujours quelque chose dans ses films, et l'Amant Double ne déroge pas à la règle.
C'est incroyable de filmer avec autant de talent, d'autant que ça ne tourne pas à l'exercice de style, le savoir-faire étant là au service de l'histoire. L'histoire elle-même est volontairement labyrinthique ce qui n'est pas un défaut, mais Ozon choisit de laisser au spectateur de démêler le vrai et le fantasmé, il aurait pu nous aider un tout petit peu, c'est sans doute le seul petit reproche que l'on peut faire au film. Côté interprétation Marine Vacth est rayonnante et Renier se débrouille plutôt bien. Et puis c'est du Ozon, il n'a peur de rien, fantasme du viol, cuni pendant les règles et engodage masculin sont au programme, mais ça ne choquera que ceux qui préfèrent les films américains où les femmes font l'amour en soutien-gorge. Il y a même une référence à Alien (à moins que ce soit à Cronenberg) histoire de rappeler à ceux qui ne sont pas au courant que tout ça c'est du cinéma ! Sacré Ozon !
Ce n'est pas un film que l'on voit, c'est un film que l'on subi. Je n'arrive pas à comprendre comment d'aussi bons acteurs se commettent dans un sujet aussi bancal, tourné de façon aussi glauque et malsaine. Alors, bien sur, d'un point de vue médical, ça ne tient pas la route. J'ai trouvé ce film tout bonnement horrible. Pour les âmes sensibles : prévoyez un sac à vomi.....