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🎬 RENGER 📼
7 177 abonnés
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3,0
Publiée le 12 mai 2012
Le Port de la drogue (1953) est un palpitant polar noir sur fond d’anticommunisme où un pickpocket subtilise sans le savoir un microfilm qui contient la formule d’une arme chimique. A partir de ce moment-là, il va se retrouver pourchassé par des espions et des agents du F.B.I. Entre espionnage et trahison, Samuel Fuller nous entraîne en plein cœur d’un palpitant thriller de 80 minutes où l’on ne voit pas le temps passer. Magnifié par un superbe noir & blanc, l’intrigue nous tient en haleine de bout en bout, les scènes dans le métro sont mémorables (la chaleur et la moiteur se font ressentir alors que dans la rame, tous les protagonistes sont serrés les uns contre les autres, ce qui créé une tension supplémentaire pour le pickpocket), ajoutez à cela des rares scènes d’action d’un réalisme saisissant (notamment la scène finale se déroulant dans une station de métro), comment ne pas succomber à ce magnifique polar ?
Dans le métro, Candy se fait voler son portefeuille par Skip Mc Coy, un pickpocket aguerri. Des policiers qui suivaient la jeune femme qui est soupçonnée d'être une agent de liaison communiste ou elle devait livrer un microfilm atomique à un certain Joey, assistent à la scène sans pouvoir intervenir. De retour chez lui, Mc Coy découvre que le portefeuille contient un microfilm. Policiers et communistes vont essayer de le récupérer. C'est un film noir d'espionnage.
Le film jugé comme propagande anti-communiste ou à sa sortie en France, le film fut transformé avec comme titre "le port de la drogue" ou le microfilm atomique devient un microfilm de drogue, les agents communistes en trafiquants de drogue par la pression d'un mouvement de gauche bien implanté au sein du milieu du cinéma, que le PCF faisait des scores de plus de 15%.
Candy transporte un microfilm pour Joey dont elle ignore la contenance. Skip, pickpocket, lui dérobe son porte-feuille dans le métro. "Le port de la drogue" est plus violent que noir. Les baisers succèdent aux coups dans la tronche, Candy se fait le plus castagner dans l'histoire, dans un rythme si effréné que le malsain ne prend pas le temps de s'assoir. Fuller nous embarque dans du sordide cash. L'image est très belle, les gros plan de visages en sueur viennent augmenter le suspens, une belle scène de bagarre finale....mais la violence est abordée avec une telle frivolité qu'on en sort refroidi, comme si on avait assisté à un film d'action gelé qui balaie ses bleus et ses morts avec un sang-froid déconcertant. Un policier des années 50 si expéditif qu'il en devient singulier.
Bon apparemment, les traducteurs français nous ont encore régalé, avec une traduction qui dénue le sens original du film. "Pickup On Southstreets" sans être un brillantissime film noir , n'est pas mal efficace dans ses scènes de violences et de rues tournées au coeur de New York. Mais ce qui m'a vraiment rattaché à ce long métrage de Samuel Fuller, c'est l'excellente photographie en noir et blanc impeccable et surtout mais surtout le fameux rôle de Thelma Ritter dans le personnage de Moe, sublime. Le reste? Appréciable, comme le scénario inspiré d'une intrigue de Dwight Taylor qui capte le spectateur sans le subjuguer réellement ou la relation à l'écran entre Richard Widmark et Jean Peters , non désagréable. A découvrir au plus vite pour les fans de films noirs américains des années cinquante.
Comment une formule devant servir pour une arme devient un code pour des trafiquants de drogue ? Merci à ceux qui ont contribué au changement de l'histoire pour la version française, vous avez fait du beau boulot (je blague). Ce film noir et très court de Samuel Fuller est très bien mise en scène et interprété par un Richard Widmark égal à lui-même et Jean Peters qui s'en sort très bien tout comme Thelma Ritter dans un personnage attachant. Je n'ai pas grand-chose à dire de plus, à part que c'est un bon film, à voir pour les personnages intéressants brillamment joués, les quelques très bonnes scènes qu'il contient et aussi le côté non conventionnel plutôt rare à l'époque.
Excellent film noir que nous réalise en 1953 le metteur en scène Samuel Fuller. La mise en scène, qui possède pas mal de gros plans, est particulièrement appréciable et pas mal de séquences, dont celle du vol du portefeuille au début dans le train, sont remarquablement filmées. Niveau casting, c'est vraiment la grande classe, entre un Richard Widmark parfait dans le rôle d'une grande gueule cynique, une talentueuse et somptueuse Jean Peters ( j'ai d'ailleurs rarement connu une actrice possédant autant d'élégance et de sensualité dans un film ) ou encore, dans un second rôle, la très bonne prestation de Thelma Ritter dans le rôle de Moe. Autre point fort, et comme dans la plupart des films de ce genre de cette époque, il s'agit de la photographie que l'on doit ici à Joseph McDonald, qui offre à ce long métrage une ambiance bien prenante et qui donne aussi beaucoup de romantisme sur certaines séquences, je pense évidemment à toutes celles où Richard Widmark et Jean Peters s'embrassent. Il s'agit d'un des meilleurs polars qui aura été réalisé durant cette époque, et il est impérativement à découvrir pour ceux qui ne l'aurait jamais vu.
Bon film noir qui fait un peu penser à "Night and the city" (les forbans de la nuit) avec le même Richard Widmark. Même univers de petits escrocs minables mais attachants dans un style mélant réalisme semi-documentaire et stylisation. Il faut dire que le scénario, anti-rouge sans être franchement de propagande, ne brille pas par sa subtilité. Mais l'attention portée aux personnages le rattrape. Fuller est surtout un maître du style : sa mise en scène repose sur la surprise, le contre-pieds; elle allie une violence epidermique avec une grande sensualité, ce qui s'accorde bien avec le mélange de cynisme et de tendresse du film.
Les années cinquante aux Etats-Unis furent marquées par la peur du communisme et le maccartysme (la fameuse « chasse aux sorcières »). Ce que l’opinion publique savait et pensait de ceux qu’on appelait « les Rouges » peut être résumé dans cette réponse de la vieille Moe (Thelma Ritter) dans ce dialogue savoureux : « Que savez-vous des Rouges ? – Rien mais je ne les aime pas ! » Samuel Fuller, cinéaste d’extrême droite, célèbre pour ses apologies de l’armée et de la violence essaie de nous faire le coup (mais à l’envers) de Fritz Lang dans M le maudit : police, truands, indics… tous unis, non pas contre un meurtrier tueur d’enfants mais contre ces « sales rouges » qui menacent l’intégrité du territoire US (« The flag » est le terme qui revient le plus souvent tout au long du film). Le problème est que même au-delà de cette idéologie primaire, la valeur cinématographique de Fuller est très loin de celle de Lang, évidemment… le contraire se saurait ! La mise en scène est conventionnelle et le scénario fait de ficelles tellement grosses qu’on a parfois envie de rire. Les acteurs font ce qu’ils peuvent pour sauver cette farce, ce qui vaut de ma part une étoile à ce navet ridicule. Mention spéciale à Thelma Ritter, déjà citée et à Jean Peters, sensuelle en diable… Richard Widmark, malgré de louables efforts, n’arrive pas à rendre crédible son personnage de truand converti par l’amour en patriote. À signaler pour finir que le titre français est totalement à côté de la plaque : il n’y a pas une once de drogue dans ce film. C’est que la version française évite soigneusement de faire allusion aux communistes (ça n’aurait pas plu chez nous en 1952…) et sert donc une fausse traduction, véritable trahison en règle du scénario original, où le microfilm destiné aux « rouges » est censé contenir une recette de drogue… Ubuesque !
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4,0
Publiée le 31 mars 2010
Jean Peters fait partie de ces hèroïnes en butte à la violence dans le superbe "Pickup on South Street", de Samuel Fuller, au noir et blanc très contrastè! Curieusement dans sa version originale, le film raconte l'aventure d'un pickpocket, qui, en subtilisant le portefeuille d'une femme dans le mètro, se rend possesseur sans le savoir d'un microfilm contenant une formule atomique dèrobèe par les agents d'une puissance ètrangère (dans la version française, au contraire, le microfilm en question contient un code utilisè par des trafiquants de drogue). Fuller utilise ici admirablement les dècors new-yorkais, du mètro au quai, en passant par les ponts près de South Street avec leus pèniches! Quant à Richard Widmark, il est remarquable dans les scènes d'amour violentes avec la belle Jean Peters! Une excellente sèrie B "anti rouge"...
Un grand classique du film noir signé par un Samuel Fuller plus habitué au souffre des canonnades qu'aux tourments des petits malfrats. Et pourtant, Fuller applique ses principes méticuleux pour littéralement plonger au coeur des vicissitudes humaines, torturées par leur vision du bien et du mal, déchirées par leurs émotions et leurs désirs. C'est bien cette apparente froideur, imagée certainement par le vol initial du microfilm magistralement mis en scène, qui donne au final toute sa force et sa violence. Une pleine réussite du film noir.
Samuel Fuller réussit un doublé, tourner un bon thriller et alimenter l'anticommunisme radical américain naissant. Tellement naissant qu'il a bien du mal à donner une consistance à ces cocos c'est bien là le point faible du film. Pour le reste le duo Widmark Jean Peters est parfait.
Si on peut déplorer que le film soit d'un anti-communisme primaire à l'image du personnage lâche et sans scrupule très bien interprété par Richard Kiley, ce film noir est tout de même un bijou du genre. En effet, le noir et blanc est sublime, le rythme impeccable, les scènes chocs s'enchainent rapidement, les rebondissements de l'intrigue sont redoutablement efficaces tout comme les scènes de bagarres brutales et violentes. Décidément Samuel Fuller était un grand cinéaste. Quand à Richard Widmark, il est excellent comme à son habitude, Jean Peters et Thelma Ritter trouvent dans ce film un de leurs plus grands rôles. Véritablement brillant.
Un polar surpuissant, violent. Mais le film n'était fait pour être une histoire de drogue ou la formule était sur un microfilm qui fut volé par un pickpocket. Ce film racontait l'histoire de traitres bolcheviques et sur le microfilm, il était sencé y avoir des photos à ce qui paraît. Ce qui est interressant, c'est de mettre le film en version française sous-titrée français et vous vous apercevrez de la différence des deux scénarios.
Hypocritement rebaptisé Le Port de la Drogue pour la version française, Pickup on South Street est un film d'une puissance rare. Tout commence par cette scène d'anthologie dans le métro : le vol du microfilm par Richard Widmack, magnifique en pickpocket dont le talent n'a d'égal que l'élégance. Dans cet espace publique où les corps se frôlent dans l'indifférence la plus totale, son regard croise celui de Jean Peters... Intimité violée dans la délicatesse. Samuel Fuller filme ce délit comme une scène d'amour, il découpe cette séquence de manière pratiquement orgasmique. Bref, cette introduction mythique justifie à elle seule le visionnage. Pour ce qui est du reste du film, c'est tout aussi délicieux : une mise en scène simple et discrète, d'une efficacité à couper le souffle et des personnages traités avec beaucoup de finesse. Fuller s'intéresse aux petites gens, aux sentiments qui les tiraillent : il ne s'agit en aucun cas d'un film politique, ou du moins pas d'une oeuvre de propagande destinée à servir la chasse aux sorcières. Ceux qui appréhendent Pickup on South Street comme tel ne peuvent que passer à côté de son véritable sujet : la complexité et la violence des rapports humains. On se souvient d'ailleurs de la fulgurante apparition du cinéaste dans le Pierrot le Fou de Godard, de celui qui définissait le cinéma en un seul mot : l'émotion. Si Pickup on South Street est un film exemplaire, c'est parce qu'il privilégie l'intimité et les tourments intérieurs de ses personnages à leurs convictions politiques ( la figure incarnée par Jean Peters en est la preuve incontestable ). Oui, il s'agit bien d'un chef d'oeuvre du septième Art : un classique incontournable.