Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
joseph l
5 abonnés
6 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 19 octobre 2020
Un superbe film noir pour revoir l'éternel Richard Widmark, avec comme toujours des personnages très bien écrits comme la petite mamy qui protège Skip, et il faut le souligner une fin plus heureuse que dans d'autres films du grand Samuel Fuller...
L'immense talent du directeur de la photographie Joe MacDonald n'a jamais été aussi lumineux que lorsqu'il travaillait sur des films en noir et blanc. L'Impasse tragique (The Dark Corner, Henry Hathaway, 1946), La Poursuite infernale (My Darling Clementine, John Ford, 1946), La Dernière rafale (The Street with No Name, William Keighley, 1948) ou La Ville abandonnée (Yellow Sky, William Wellman, 1948) ont tous profité de sa science des éclairages et de sa capacité à jouer de l'ombre et de la lumière comme autant d'éléments constitutifs d'un drame. Le Port de la drogue (Pick Up on South Street, Samuel Fuller, 1953) ne fait pas exception. Son association avec ce cinéaste survolté, alors en pleine ascension, fait merveille. Traqué par la police, Joey (Richard Kiley), un agent communiste chargé de remettre à l'URSS un micro-film classé « secret défense », n'a d'autre ressource, pour sortir d'un appartement transformé en souricière, que de se réfugier dans un monte-charge à déchets dont il a enclenché, au moyen d'une corde, la descente vers le local aux poubelles.
Voir la suite de ma chronique à partir d'un photogramme du film: https://etoilesdetoiles.blogspot.com/2022/02/le-monte-charge-dechets-chez-samuel.html
Dans le métro, Candy se fait voler son portefeuille par Skip Mc Coy, un pickpocket aguerri. Des policiers qui suivaient la jeune femme qui est soupçonnée d'être une agent de liaison communiste ou elle devait livrer un microfilm atomique à un certain Joey, assistent à la scène sans pouvoir intervenir. De retour chez lui, Mc Coy découvre que le portefeuille contient un microfilm. Policiers et communistes vont essayer de le récupérer. C'est un film noir d'espionnage.
Le film jugé comme propagande anti-communiste ou à sa sortie en France, le film fut transformé avec comme titre "le port de la drogue" ou le microfilm atomique devient un microfilm de drogue, les agents communistes en trafiquants de drogue par la pression d'un mouvement de gauche bien implanté au sein du milieu du cinéma, que le PCF faisait des scores de plus de 15%.
Tout est dit ou presque dans les critiques précédent la mienne, j'ajouterai simplement que Samuel Fuller s'attache à la véracité sociale de ces personnages des bas fonds, une prostituée au grand coeur et à la morale irréprochable, un pickpocket en rédemption grâce à l'amour d'une femme.... Ces portraits, magistralement joués, donnent au film son authenticité et sa force tout autant qu'une véracité émotionnelle rarement vue au cinéma...
Grand classique, peu connu, du film noir. Quelques invraisemblances n'entament en rien la qualité du scénario ni le jeu des deux principaux interprètes, C'est une plongée dans le New York des années 50,un peu avant Fenêtre sur cour, qui est son pendant plus humoristique et moins sombre.