Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
🎬 RENGER 📼
7 181 abonnés
7 498 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 12 mai 2012
Le Port de la drogue (1953) est un palpitant polar noir sur fond d’anticommunisme où un pickpocket subtilise sans le savoir un microfilm qui contient la formule d’une arme chimique. A partir de ce moment-là, il va se retrouver pourchassé par des espions et des agents du F.B.I. Entre espionnage et trahison, Samuel Fuller nous entraîne en plein cœur d’un palpitant thriller de 80 minutes où l’on ne voit pas le temps passer. Magnifié par un superbe noir & blanc, l’intrigue nous tient en haleine de bout en bout, les scènes dans le métro sont mémorables (la chaleur et la moiteur se font ressentir alors que dans la rame, tous les protagonistes sont serrés les uns contre les autres, ce qui créé une tension supplémentaire pour le pickpocket), ajoutez à cela des rares scènes d’action d’un réalisme saisissant (notamment la scène finale se déroulant dans une station de métro), comment ne pas succomber à ce magnifique polar ?
Souvent taxé d'anti-communisme primaire, ce film de Fuller est tout de même plus profond. A travers cette histoire d'espionnage, le réalisateur met le doigt sur une société US en déclin : des agents fédéraux qui carburent au pots-de-vin pour obtenir des informations, un personnage principal qui a mis son patriotisme au placard, une héroïne tabassée tout au long du métrage. Le réseau rouge ne sert donc que de prétexte à l'intrigue. Sur la forme, le film nous propose un noir et blanc tranchant, et personnages étoffés. Jean Peters est poignante en jeune femme mêlée à une histoire qui la dépasse, et qui va en voir de toute les couleurs. Richard Widmark est excellent pickpocket insolent au charisme ravageur. La rumeur dit que J. Edgar Hoover détestait le film à cause de ce personnage aux antipodes des héros patriotiques et nobles. "Pickup on South Street" est ainsi un bon film d'espionnage, qui a de la personnalité. Anecdote : pour ne pas froisser les Français (le parti communiste jouissait d'un certain succès à l'époque dans l'Hexagone), la VF du film remplace les communistes par des trafiquants de drogue, et trahit le titre original...
Pour sa sortie française, les communistes de la version officielle telle que voulue par Samuel Fuller ont été "remplacés" par des trafiquants, d’où son titre. Cette particularité n’a finalement que peu d’impact sur le déroulement d’une l’intrigue réduite à l’essentiel en 77 minutes chrono, le scénario n’approfondissant que peu d’éléments. Joliment rendu avec une mention spéciale pour la photographie, ce film noir tragi-comique met en scène de petits minables de la société : un voleur à la tire, une prostituée, une balance. Plus encore que Richard Widmark, Jean Peters électrise l’écran mais son onde de sensualité n’interfère nullement ma préférence à Thelma Ritter en terme d’acting.
Bon apparemment, les traducteurs français nous ont encore régalé, avec une traduction qui dénue le sens original du film. "Pickup On Southstreets" sans être un brillantissime film noir , n'est pas mal efficace dans ses scènes de violences et de rues tournées au coeur de New York. Mais ce qui m'a vraiment rattaché à ce long métrage de Samuel Fuller, c'est l'excellente photographie en noir et blanc impeccable et surtout mais surtout le fameux rôle de Thelma Ritter dans le personnage de Moe, sublime. Le reste? Appréciable, comme le scénario inspiré d'une intrigue de Dwight Taylor qui capte le spectateur sans le subjuguer réellement ou la relation à l'écran entre Richard Widmark et Jean Peters , non désagréable. A découvrir au plus vite pour les fans de films noirs américains des années cinquante.
Un film de S. Fuller est forcément un incontournable pour le cinéphile et celui-ci est indéniablement un de ses meilleurs. Alors le titre français ne reflète pas du tout le propos du film pour des raisons historiques (à la sortie du film, le PCF était plus puissant dans le pays et vu que les méchants du film étaient des espions soviétiques, le doublage et le titre remplacèrent les notions d'espionnage par des éléments liés à un trafic de drogue), on est face à un film d'espionnage qui n'est pas foncièrement macarthyste puisqu'il dépeint plus des anti-héros que des patriotes. La mise en scène de Fuller est une splendeur de tous les instants, recourant souvent à des plans-séquences bien construits et son découpage précis et tendu fait merveille. Ensuite, R. Widmark trouve là un film à la hauteur de son talent et son duo avec J. Peters fonctionne à merveille. Développant des personnages tous plus ou moins pourris voire sadique, il se montre généreux avec les moins mauvais d'entre eux et on a droit à quelques scènes touchantes entre certains personnages. Il n'en reste pas moins un film assez violent pour l'époque et Fuller n'hésite pas à montrer le sang, la sueur et la rage qui écume de certains personnages. C'est un film noir essentiel, brillant et assez sombre qui nous captive de bout en bout. D'autres critiques sur
Le micro film passe de mains en mains et chacun se poursuit en cherchant l’autre. Le récit est concis et ramassé. L’on ressent fortement la densité de la ville dans les échanges violents et les furtifs moments d’abandon.
Un film grandiose, qui redouble d'efficacité et de puissance ! Certains trouvent le film décousu ou complexe, moi pas, je trouve simplement en effet qu'il est très bien pensé et vivant, avec des rebondissements bien distillés par le fait que ce film n'en dit jamais trop et donc arrive à être à la fois clair et univoque mais aussi ouvert à l'évolution (je précise que d'habitude c'est d'ailleurs plutôt moi qui suit fermé aux films trop complexes, à double lecture etc. donc je pense vraiment pas que ce film soit compliqué à suivre). D'ailleurs cela amorce le gros point positif de ce film (parmi tant d'autres) : il est parfaitement efficace et cash ! Le rythme est percutant, il n'y a aucun artifice, aucun détour superficiel, les répliques et les scènes sont calibrées au millimètre : un tel dit qu'il doit aller voir machin, bim au plan suivant on est chez machin. En plus de cela, les personnages ne sont pas aseptisés et les dialogues sont ainsi très percutants, et même d'une modernité déstabilisante pour un film de ces années là.... Enfin le jeu d'acteur est très très bon et on soulignera aussi l'élégance et la sensualité de la superbe Jean Peters qui par son talent et sa beauté permet au spectateur une réelle empathie, son personnage s'y prêtant déjà fortement ! Bref un classique du genre, un film à voir pour les amateurs du genre
Tout commence quand Skip McCoy, simple pickpocket, vole un microfilm destiné aux communistes dans le sac à main d'une femme qui faisait la livraison. Le voilà maintenant embrigadé dans une histoire d'espionnage, recherché par la police et d'autres types moins recommandables. Samuel Fuller ne s’embarrasse pas du superflu avec cette histoire et la met en scène comme à son habitude, de manière terriblement efficace (la scène de combat dans le métro), parfois agressive dans la manière dont certains plans sont mis en lumière. Dans son scénario, il n'hésite pas à faire du pickpocket un homme qui trouve la rédemption auprès d'une femme, d'une indic une vieille femme qui ne demande qu'à avoir suffisamment d'argent pour ne pas finir dans la fosse commune quand elle mourra et il va jusqu'à laisser l'atout charme de son film (Jean Peters) se faire tirer dessus. Il appuie là où ça fait mal et signe au passage un film au propos anti-communiste peu subtil mais qui a le mérite d'être clair. Et il offre au passage à Richard Widmark un rôle taillé sur mesure dans lequel l'acteur est parfaitement à l'aise, aussi roublard que charmeur. A noter que dans la version française, il ne s'agit pas de microfilm mais de drogue d'où le titre aussi peu en lien avec l'histoire mais qui sonne pourtant bien.
Un bon film noir avec pas mal de suspense et un scénario simple mais prenant (farouchement anti-communiste même si ce n'est pas le but du cinéaste). Richard Widmark dans son registre habituel et Jean Peters magnifique incarnation de la femme fatale. Évidemment faut voir ce film en version originale car la version française trahi le propos de Samuel Füller.
13 680 abonnés
12 411 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 31 mars 2010
Jean Peters fait partie de ces hèroïnes en butte à la violence dans le superbe "Pickup on South Street", de Samuel Fuller, au noir et blanc très contrastè! Curieusement dans sa version originale, le film raconte l'aventure d'un pickpocket, qui, en subtilisant le portefeuille d'une femme dans le mètro, se rend possesseur sans le savoir d'un microfilm contenant une formule atomique dèrobèe par les agents d'une puissance ètrangère (dans la version française, au contraire, le microfilm en question contient un code utilisè par des trafiquants de drogue). Fuller utilise ici admirablement les dècors new-yorkais, du mètro au quai, en passant par les ponts près de South Street avec leus pèniches! Quant à Richard Widmark, il est remarquable dans les scènes d'amour violentes avec la belle Jean Peters! Une excellente sèrie B "anti rouge"...
Si on peut déplorer que le film soit d'un anti-communisme primaire à l'image du personnage lâche et sans scrupule très bien interprété par Richard Kiley, ce film noir est tout de même un bijou du genre. En effet, le noir et blanc est sublime, le rythme impeccable, les scènes chocs s'enchainent rapidement, les rebondissements de l'intrigue sont redoutablement efficaces tout comme les scènes de bagarres brutales et violentes. Décidément Samuel Fuller était un grand cinéaste. Quand à Richard Widmark, il est excellent comme à son habitude, Jean Peters et Thelma Ritter trouvent dans ce film un de leurs plus grands rôles. Véritablement brillant.
Une très belle surprise pour ce film classique qui retrouve le style des films de gangsters des années 30 mélangé à la modernité des films noirs et de femmes fatales des années 50. Le Port de la drogue marque véritablement le retour des films de gangsters durant les années 40-50, en mettant en scène des personnages plus profond, bien plus travaillés psychologiquement et en imposant les problèmes sociaux de l'Amérique post Seconde Guerre Mondiale (notamment le rejet des marginaux et la montée en puissance de la mafia et de la criminalité...). Ce film noir reflète parfaitement la société contemporaine de l'époque. Samuel Fuller renouvelle le genre à sa manière, avec des procédures stylistiques magnifiques (les plans, les regards des personnages, la lumière, la profondeur de champs, les décors, les métaphores, les oppositions et comparaisons, etc...). L'histoire est très accrocheuse, très bien ficelée, les personnages sont des clichés mais ils sont tous très intéressants car leur personnalité, leurs sentiments sont confiés sans retenue au spectateur et on vacille constamment entre scènes sentimentales, tristes, d'action, de séduction, d'amour et de suspense. Enfin les deux acteurs principaux (Skip et Candy) et les acteurs secondaires (Moe, Joey, les policiers) font vraiment tous preuve d'un talent visiblement inné et extraordinaire. Mention spéciale à Thelma Ritter qui est bouleversante et Jean Peters qui était indiscutablement une magnifique femme. A voir et à revoir.
Magnifique film noir. Un film lyrique, charnel, sensuel, violent, intense tourné pour l'essentiel en décors naturels. Tout y est superbe (photo, mise en scène, acteurs, musique) y compris son sujet et son ton, la polémique sur son prétendu anticommunisme étant particulièrement stupide , le film témoigne au contraire parfaitement de son époque et a pour "héros" des sans grades luttant pour leur survie et pris en tenaille entre la police et les espions.
Un excellent film noir qui en a inspiré plein d'autres avec son intrigue maline, ses personnages attachants et charismatiques, ses scènes d'action inventives pour l'époque (les scènes du monte-charge ou celle du métro sont géniales). Parfois violent. Une solide impression de référence se dégage du film.