James Wan, tout le monde connaît. Leigh Whannell, beaucoup moins. Ce dernier était jusque là beaucoup resté dans l'ombre du cinéaste Malaisien. Pourtant, lui et Wan sont deux amis qui ensemble ont créé les sagas "Saw" et "Insidious". Mais puisque Whannell était essentiellement scénariste sur ces projets, on a plus retenu le nom de Wan qui, en plus de scénariser quelques uns des films en question, les réalisait. Cependant, Whannell commence lui aussi à se mettre à la réalisation depuis peu. Après avoir mis en scène et écrit le troisième opus de la saga "Insidious", il écrit et réalise par lui-même ce film "Upgrade", qui n'a rien à voir avec les autres.
Avec ce film, Whannell montre à tout le monde que lui aussi, en fait, est capable de réaliser des films et qu'il n'est pas complètement ridicule derrière une caméra. "Upgrade", c'est l'histoire d'un mec tétraplégique suite à un accident qui va accepter de se faire implanter une puce pour aller botter le cul aux assassins de sa femme. Comme ça, on a l'impression que c'est juste un petit film d'action lambda vite oubliable. Mon Dieu, quelle erreur...
C'est tout le contraire justement. "Upgrade" est un film d'action comme on en voit rarement. Il apporte un vent de fraîcheur certain au genre, surtout en terme de réalisation des séquences d'action. Whannell semble s'être pas mal inspiré de son compare James Wan pour la réalisation, lui empruntant des mouvements de caméra brusques pour accompagner les gestes des personnages lors des scènes d'action. Cela crée des scène de combat folles et visuellement percutantes. Il y a aussi des airs de Gareth Evans ("The Raid" 1 et 2) dans cette façon de filmer l'action au plus proche des personnages, sans coupure et avec beaucoup de violence. C'est super efficace et assez impressionnant à regarder.
Ça l'est d'autant plus que le style de combat du personnage principal s'y prête très bien, avec une belle performance de Logan Marshall-Green. En effet, une fois la puce implantée, le héros aura désormais une démarche et des gestes robotiques. Et sa manière de se battre sera très posée, calme et réfléchie. Ce qui contraste complètement avec la violence et l'excitation de ces scènes. La caméra de Whannell s'adapte totalement au style du personnage principal, ce qui accentue l'effet immersif et crée des scènes de combat que l'on a rarement vues jusque là. En bref, rien que pour ce qui est de l'action en elle même, "Upgrade" se montre novateur.
Mais ce qui est vraiment fort avec ce film, c'est que même si Whannell veut montrer à tout le monde qu'il est lui aussi capable de réaliser, il n'oublie pas pour autant qu'il est avant tout un scénariste. Et un bon, en plus. Même si l'idée de base est simple, le monde de futuriste décrit dans ce long-métrage est bien construit. Quasiment tous les éléments que l'on retrouve dans ce récit sont déjà visibles dans d'autres œuvres cinématographiques mais Whannell y apporte son style et le tout se marie très bien. Et le point culminant de ce scénario se trouve évidemment à la fin que nous n'allons pas spoiler ici mais qui réserve son lot de surprises et de noirceur. C'est audacieux, inédit et ça marche.
"Upgrade" est un film d'action qui malgré son apparence classique ne ressemble finalement à aucun autre. La réalisation offre des scène de combat folles, nerveuses et nouvelles dans le paysage actuel du cinéma d'action. De plus, le cinéaste Australien montre qu'il est également tout à fait capable de filmer autre chose que des mecs qui s'en mettent plein la gueule. Il propose des plans esthétiques qui marquent et le monde futuriste qu'il a crée est assez beau. Et enfin, l'histoire en elle-même qui semble être du déjà-vu à la base s'écarte peu à peu du schéma traditionnel inhérent au genre pour se terminer là où on ne l'attend pas. Leigh Whannell est en train de se faire un nom lui aussi.