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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 25 mai 2012
Olivier Assayas se lance dans l’adaptation d’un roman éponyme de Jacques Chardonne, écrivain controversé suite à ses engagements pro collaborationnistes pendant la seconde guerre mondiale. C’est une saga de plus de trois heures qui sur plus de quarante ans nous narre « les destinées sentimentales » au sein d’une grande famille provinciale dans le milieu de la fabrique de porcelaine et le négoce de cognac ( le père de Chardonne lui-même écrivain était issu d’une famille de négociants en cognac). Tout se concentre autour des hésitations de Jean Barnery qui ne sait pas trop bien quel sens donner à sa vie. Hésitations rendues possibles par son statut social et l’immense fortune de sa fa mille qui règne en maître depuis le XIXème siècle sur les manufactures de porcelaine de Limoges. Après avoir cru pouvoir épouser la vocation de pasteur dans une petite bourgade des Charentes, il reprendra la fabrique familiale après la mort du père fondateur (Georges Wilson). Les amours de Jean au caractère versatile et parfois dépressif sont le reflet de l’instabilité profonde qui l’habite. Avec cette adaptation qui fait figure de fresque, Assayas tente d’approcher le cinéma de Visconti qui aujourd’hui manque tant à un milieu qui a un peu perdu le sens du beau. Comme chez le maître italien la reconstitution historique est parfaite jusque dans ses moindres détails et Assayas parvient à nous immerger totalement dans une période où la société était bien plus corsetée qu’elle l’est au XXIème siècle . Sur les aspects visuels de son métrage et sur la direction des acteurs, Assayas est en maîtrise totale de son art pour ce qu'on peut considérer de sa part comme un exercice de style. Il est seulement dommage que le scénario ménage quelques longueurs que le metteur en scène ne parvient pas à compenser par le lyrisme dont faisait preuve Visconti qui soignait tout particulièrement ses bandes son en allant piocher dans les œuvres majeures de Wagner ou de Malher. Il ne faut toutefois pas bouder son plaisir car en France peu de metteur en scène sont capables de restituer de manière aussi crédible les ambiances d’époques révolues. Emmanuelle Béart et Charles Berling sont parfaits sur la longueur totale du film. Quant à Isabelle Huppert on regrette souvent qu’elle apparaisse si peu avec ce rôle qui se révèle mineur dans sa prolifique carrière.
un film qui aurait nécessité un format feuilleton, on survole les différentes périodes et on a du mal à identifier tout les personnages. une réalisation classique de qualité avec de bons acteurs sauve l'ensemble.
Sous des faux airs de téléfilm, LES DESTINEES SENTIMENTALES est un film passionnant. Passionnant, par le sujet qu'il traite, cela va de soit. Lafresque est ambitieuse, et pourtant, Assayas va jusqu'au bout de son propos, en usant d'ellipses subtiles, et en ne transformant jamais ses destinées en quelque chose d'écœurement sentimental. La force du film est, certes, de nous faire vivre une foule d'évènements en l'espace de trois heures, de nous faire passer celle-ci avec un rythme maîtrisé, mais surtout de toujours aller à l'origine des évènements, remonter à la généalogie des choses. Au-delà d'une profondeur historique, et d'une belle réflexion sur la société capitaliste dont nous héritons aujourd'hui des qualités et des défauts, un beau film sur le cycle d'une vie, et la singularité des destinées de chacun.
Une belle histoire pour un beau film. Cette fresque romantique sur le temps qui passe, l'évolution des relations, des sentiments est une belle réussite. Assayas s'est lancé dans une entreprise risquée et s'en sort très bien. Grâce aux acteurs peut-être, en partie en tout cas, car il réunit ici la crème du cinéma français, avec le fabuleux trio Berling-Béart-Huppert, émouvants et justes, entourés de seconds rôles tout aussi attachants (Bonneton, Depardieu...). Un histoire sur le temps, sur son impact sur les destinées sentimentales de Jean et Pauline, qui traversent tout le début du XXème siècle, la guerre, connaissant prospérité puis déchéance. Berling et Béart que nous suivons pendant tout le film vieillissent, physiquement certes (merveilleux maquillages), mais aussi dans leurs attitudes, ils adoptent tenues, postures et comportements de vieillards. Belle réussite!
En adoptant le roman Jacques Chardonne, Assayas réalise un film académique et élégant mais malheureusement pas très passionnant, si bien qu'on décroche souvent.
En adaptant « Les destinées sentimentales » par passion de l’étude des hommes dans le temps qui passe et de son impact sur leur destin (thèmes récurrents chez le réalisateur) Olivier Assayas voulait réussir un film à la hauteur de sa passion pour le roman de Jacques Chardonne. Et il assure parfaitement l’équilibre des morceaux de bravoures. Les plus notables étant la scène de bal, épouvantablement mal filmée (les plans sont tellement raccourcis que le mal de tête des vidéo clips n’est pas loin) et la fabrication de la porcelaine, très lisible, dense, visuelle et didactique. Ils jalonnent un film intimiste sur l’amour et le destin, assez complet pour éviter l’écueil des production de la télévision, à savoir les sagas familiales où des séries alimentaires pré HBO. D’une respiration souvent parfaite, le film offre une fluidité suffisamment rare dans le cinéma français, pour être soulignée. Par contre, cette destinée passionnée et riche de l’amour du couple central, de la passion pour la porcelaine, du cognac, de leur fabrication et de la direction des affaires (accompagnée de ses dérives financières naissantes), est filmée sans passion, le réalisateur n’osant pas, préférant rester dans l’esthétisme et la retenue bienséante (limite ascétique). Ainsi, cette saga très viscontienne dans sa forme, offre durant un peu plus de trois heures de très belles reconstitutions, travaillées jusque dans les moindre détails, avec une direction d’acteur très précise, des dialogues jutes en n’étant jamais bavards, mais sans la densité du maître italien, faute à une absence de lyrisme qui frôle le détachement.
Est-ce le sujet, est-ce la longueur du film ou celle de la période qu'il retrace qui ont gêné les spectateurs, nettement moins séduits semble-t-il que la plupart des critiques ? Pour une fois c'est avec ces derniers que je suis d'accord. C'est une belle histoire d'amour contrariée par les contraintes de l'enracinement social et de la guerre, auxquelles les héros ne croient pas longtemps pouvoir échapper. Lesdits héros, admirablement interprétés tout en sensibilité retenue par Charles Berling et Emmanuelle Béart, sont attachants. Quelques personnages secondaires parviennent à l'être aussi, quoique plus conventionnels. Les longueurs du début ne sont pas inutiles et la reconstitution minutieuse d'un monde disparu qui les emplit est remarquable. La qualité de la porcelaine de Limoges irradie ce film.
Certains n'aimeront pas cette histoire se situant parmi la grande bourgeoisie protestante du début du 20ème siècle, mais force est de constater le soin extrême apporté à la narration, à la reconstitution d'époque, à la prise de vue et à la bande son, le tout avec une brochette d'acteurs et actrices parmi les meilleurs de France. De ce fait, on se laisse entrainer par cette fresque familiale sur une trentaine d'années avec plaisir. Certes, le film est très long, avec des accents de téléfilm, mais la qualité fait passer la pilule.
Ce n'est pas un chef-d'oeuvre parce qu'un peu long, et lent par moment. Mais peut-être était-ce nécessaire pour bien rendre le passage du temps ? En tout cas c'est une grande fresque historique sur la porcelaine de Limoges à travers une famille, façon Buddenbrook allemands. Mais il y a de la tragédie grecque également avec le sentiment qu'on n'échappe pas à son destin et qu'il faudrait pouvoir choisir entre l'amour et la religion, l'amour et les affaires, l'amour et la guerre. Ce film a l'air de croire que l'amour peut triompher de tout ça. Il est vrai qu'avec Emmanuelle Béart et Charles Berling, tout devient possible !
mauvais film, trop long, trop de personnanges, brouiilon , seuls les decors sauvent la mise, quand au jeu d'acteur il me parait peu credible, on est content quand ça sde termine
Un film long, long, long …… Qui s'éternise et se termine dans un flot lacrymal ponctué de lieux communs édifiants. Un film ''bourgeois'', qui montre des bourgeois de manière bourgeoise : problèmes de patrimoines , de carrières, de succession, de pouvoir, de religion, de manière si plate si convenue que l'ennui m'a pris au bout de 20 minutes. Quand à l'histoire d'amour Gamblin - Béart, elle sent le savon, mais si peu la foufoune ! Surtout pourquoi avoir fait si long ? ! Le plus intéressant peut-être est le côté documentaire, sur la fabrication de la porcelaine !!
Quel ennui ! Non seulement, c'est ennuyeux mais en plus ça dure 3 heures ... tiré en longueur. Aucune passion, aucun sentiment ne se dégage des acteurs principaux que sont Isabelle Béart et Charles Berling. Seule Isabelle Huppert relève le niveau.
Un très bon film pour un dimanche après midi froid et pluvieux d'hiver. Suis pas sûr que je l'aurais apprécié au cinéma un soir d'été. Film chorale, que d'acteurs ! Mais globalement, ça fait quand même très telefilm.
13ème film Compétition Cannes 2000 : Le projet du réalisateur français d'adapter à l'écran une saga romanesque, à savoir ces "Destinées sentimentales" de Jacques Chardonne, écrivain quelque peu tombé dans l'oubli après ces positions collaborationnistes puis anti-gaullistes et anti Nouveau Roman Français à travers son groupe des Hussards, apparaissait tout autant intrigant que casse-gueule. En effet, cette fresque s'étalant sur cinquante années dans le monde de la bourgeoisie protestante charentaise, plus spécifiquement dans les grandes familles productrices de cognac et de porcelaine, pourrait devenir bien académique sitôt sa transposition à l'écran. Force est de constater que cet écueil n'est pas évité par Olivier Assayas qui, s'il parvient à informer sur le mode de production, de commercialisation et d'innovation des produits phares de la région, bute sur une certaine froideur dans la retranscription des émotions, des dilemmes moraux et sentimentaux qui en résultent, l'histoire d'amour principale entre Jean et Pauline, parfois contrariée car semée d'embûches, demeurant peu prenante, plombée par un jeu monocorde de Charles Berling plus que par une relative énergie d'Emmanuelle Béart. Le protestantisme des personnages de cette communauté peut expliquer leur ascétisme et leur rigorisme, qui peut convenir à l'univers bourgeois de ces grandes familles provinciales, en charge de préserver les traditions de leur production alcoolique ou céramique, mais la froideur du cognac et de la porcelaine viennent au final déteindre sur le long métrage de trois heures, qui se regarde sans passion et nous pousse à regretter dans ce cas un film documentaire, ce qui n'aurait finalement pas trompé les attentes du spectateur cinéphile.