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WutheringHeights
108 abonnés
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3,5
Publiée le 14 février 2018
On peut trouver les nombreuses séquences de tribunal un peu académiques (on passe par les rebondissements classiques du « film de procès ») mais la mise en scène habile de Doueiri et l’interprétation de tout le casting suscitent l’intérêt du début à la fin.
Très belle histoire, captivante et émouvante. Au delà du film se développe un fort intérêt pour tout le contexte politique et historique dont nous ne sommes pas si proches. On découvre des choses déroutantes, un climat pesant, climat aussi bien politique qu'historique ; ce qui attise notre curiosité. Une réalisation franche et qui ne tergiverse pas malgré les effets de manches, on ne voit pas le temps passer, ce que l'on pouvait appréhender en imaginant du théâtre filmé en huis-clos au tribunal. Il n'en est rien. A connaître absolument. (4,25/5)
Une simple querelle pour une affaire de gouttière qui débouche sur des mots blessants et une agression physique. Il n'en faut pas plus pour aller en justice et raviver une flamme jamais éteinte. C'est dans le Liban d'aujourd'hui, entre un réfugié palestinien et un chrétien que se déroule L'insulte, quatrième long-métrage de Ziad Doueiri, l'auteur de L'attentat et de West Beyrouth. Cet ancien assistant caméra de Tarantino est une figure très controversée dans son pays d'origine, souvent malmené par les autorités gouvernementales et qui, paradoxe, se retrouve à représenter le Liban aux Oscars dans la Short List pour le Prix du meilleur film en langue étrangère. Et L'insulte mérite amplement cet honneur, grand film aux vertus humanistes qui réussit à donner un égal temps de parole à deux parties aux vues diamétralement opposées, dans un contexte de communautarisme exacerbé. Le Liban reste un poudrière, ce que montre parfaitement le film, et n'a pas cicatrisé des horreurs de la guerre civile, loin de là. Doueiri milite pour le respect, l'écoute et la compréhension de l'autre, posture qui peut sembler angélique et qui passe par le portrait croisé des deux protagonistes du procès, deux victimes, en fait, et deux hommes en colère. Mais il illustre aussi la situation tendue dans un pays où la moindre étincelle peut déboucher sur un incendie. Le film est rythmé et passe brillamment l'épreuve du prétoire, créant un suspense qui n'est pas tant sur la façon dont l'affaire va se régler mais sur l'effort que feront ces deux personnages principaux pour sinon se rapprocher mais au moins entendre ce que l'autre a à dire. Et ce n'est pas rien, dans un Proche-Orient où la haine et la violence ne sont pas prêtes de s'apaiser.
Ziad Doueiri tente d’autopsier tout un pan du Proche-Orient avec « L’Insulte », ce qui constitue déjà en soi une certaine gageure. Une région du globe incessamment sous le feu des projecteurs depuis un demi-siècle par la faute des conflits politiques et religieux qui ont lieu en son sein. Dans la même veine que « L’Attentat », son précédent long-métrage, il fait un état des lieux de ce qui se passe depuis des décennies dans une partie du monde arabe sans que l’on n’en voie le bout du tunnel. Pour y parvenir, il part d’une situation à priori anodine qui va avoir un effet boule de neige et cristalliser toutes les tensions en cours dans un pays, en l’occurrence le sien, le Liban. Une petite altercation entre un contremaître palestinien et un garagiste libanais de confession chrétienne va se transformer en combat politique et contestataire. La force première du film (et surtout de son scénario) se situe dans les rouages implacables qui vont, petit à petit dans un condensé d’absurde à la limite du kafkaïen, ériger les remparts moraux, sociaux, historiques et surtout politiques entre ces deux hommes.
Car ce qui se joue entre eux va finir par ne plus se limiter à leur propre personne, mais les dépasser pour acquérir une portée nationale. Et tout cela se fait avec le réalisme le plus probant, bien qu’au début on soit quelque peu circonspects face à l’acharnement de l’un à ne pas s’excuser mais surtout de l’autre à vouloir porter plainte à tout prix. C’est d’ailleurs cette dernière donnée qui pénalise le film dans sa première moitié. On a l’impression qu’il manque de partialité et s’avère manichéen en se rangeant davantage du côté palestinien de manière trop prononcée. Difficile en effet de s’identifier à ce chrétien d’orient buté et antipathique au premier abord qui déborde de haine pour les réfugiés palestiniens. Mais, par le biais de deux scènes clés en milieu de bobine, on comprend mieux les raisons de son comportement et le traitement des personnages s’égalise intelligemment, transformant le film en manifeste pour la paix entre les peuples. Un renversement qui se fait peut-être un peu trop tard dans « L’Insulte », nous mettant trop longtemps d’un côté plutôt que de l’autre. Mais on sent derrière cette oeuvre volonté peut-être un peu trop naïve mais néanmoins salutaire de pacification par l’art.
Ce qui est beau ici, c’est que le film a une portée universelle et qu’il décortique avec brio les dissensions entre deux hommes tout autant qu’entre deux peuples, deux factions dans un même état. Le didactisme excessif est évité et on nous apporte une belle morale sur la non-exclusivité de la souffrance. Et si on salue la mise en scène musclée et loin de tous les tics du cinéma arabe de Doueiri, passant avec aisance du thriller social et judiciaire à l’œuvre politique, on regrette l’ajout d’un rapport père/fille inutile entre les avocats des deux parties. Un rapport qui plus est pas assez fouillé et qui nous apparaît forcé et tomber comme un cheveu sur la soupe. En l’état, « L’Insulte » se positionne comme une œuvre intéressante, instructive, intelligente (bien qu’elle marche constamment sur des œufs) et qui a le bon goût d’être rythmée et prenante. Et on n’oubliera pas ce magnifique plan final de réconciliation entre les deux hommes, loin de toute émotion forcée. Ce qui renforce indubitablement sa portée.
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Un film qui m’a attrapé pour ne plus me lâcher. Un film qui m’a fait découvrir la complexité et la tension de ce pays. L’insulte est un film de mots, un film de prétoire, ciselé où les dialogues sont des joutes. Il parle aussi des problèmes des drames qui ne trouvent pas d’issus ou de réponses et donc des plaies qui peuvent se rouvrir à la moindre occasion. Évitant le manichéisme il dresse le portrait de deux personnages qu’on ne peut arriver à juger malgré que le film se déroule dans un tribunal. Montrant comment une toute petite étincelle peut mettre parfois le feu aux poudres « l’insulte » est un film brillant, intelligent, haletant qui secoue son spectateur et l’interroge en permanence, c’est aussi une belle démonstration de l’importance de l’écoute de l’autre.
Où comment à partir d'une dispute dérisoire, le scénariste construit un film d'une intelligence subtile sur les blessures d'une guerre que personne a oublié et qui continue de larver les rancunes et les blessures de deux communautés. Une simple insulte et la société s'empare du fait divers jusqu'à sombrer dans un désordre proche de la guerre civile. Les acteurs bien installés dans leurs personnages se livrent par la force des choses à une introspection dans leurs convictions au cours d'un procès qui ne prend jamais parti en renvoyant dos à dos les contradictions comme les absurdités nées de cette dispute. Un excellent film, passionnant, jamais schématique, et d'une force saisissante.
Comment une dispute entre 2 hommes va déboucher sur un conflit national. A partir d'une insulte toutes les rancœurs et souffrances vont remonter à la surface et l'on voit que les plaies ne se sont pas totalement refermées. Ce film intelligent nous livre un message d'espoir à travers ces 2 hommes qui au début ne veulent rien lâcher . A voir
De Ziad Doueiri (2018) . A voir absolument ! Sur fond historique , le Liban est ici autant le décor qu'une partie de la génèse du film . Jamais manichéen , sans prendre parti et en cela le film est un tour de force . A nous montrer les deux faces d'une même pièce . Filmé au plus prêt des personnages comme pour nous imprégner de leurs vies, leurs racines . La haine, le ressentit , le déni planent constamment . traité à la fois comme un film social et à certains regards historiques tant il constitue une photographie d'un pays meurtri par une guerre fratricide qui peine encore aujourd'hui à re vivre ensemble . Film didactique , documenté et démponstratif sur la génèse d'un conflit, sur la construction de la haine . Au delà d'un fait presque banal , une simple insulte , au travers des témoignages lors du procès autant que par des liens historiques et politiques, on voit se déployer inexorablement les ressors de la haine et de la guerre . L'idée originelle parait tellement dérisoire . Comment un petit fait divers, une insulte, un petit pétage de plomb va provoquer tout ce bordel juqu'à la rupture et l'incompréhension la plus totale . Pour autant, contiluellement le cinéaste nous donne sinon les clefs, les éléments pour se faire soi même son opinion . Comme il nous donne par des sentiments contraires et les évolutions des protagonistes de nombreuses raisons d'èspérer . Esprérer en l'humanité et à sa capacité à se dépasser , a apprendre de ses erreurs, de son passé pour sinon le conjurer et surtout pas l'oiblier , s'en servir pour construire un autre avenir . Très bien interprété avec une grande justesse et une grande retenue . On ne peut qu'aimer au travers de leurs souffrances les deux protagonistes sans en préférer l'un à l'autre . Un film fort , et didactique essentiel pour je l'espere un jour une réconciliation . Avec Adel Karam, Rita Hayek, Kamel El Basha excellents !
Très belle réalisation. Une histoire banale de voisinage qui prend des proportions inouïes sur fond de conflit libano-israelo-palestinien. Une façon intéressante d’étudier ce conflit et la souffrance parfois larvée des hommes et des femmes qui l’ont vécu ou le vivent encore.
Au Liban. Un acte de "racisme ordinaire", un règlement de compte, un procès qui trouve un écho national... Le film paraît une intelligente synthèse de la situation sociale et politique au Liban, des tensions entre Libanais chrétiens et émigrés palestiniens. Il porte aussi une analyse lucide sur les rouages judiciaires et médiatiques qui transforment un conflit entre deux individus en presque guerre civile. Le réalisateur envisage les différents points de vue en évitant le manichéisme, et opte pour une perspective humaniste. Très bien écrit et d'une grande intensité dramatique.
.la guerre du Liban revue plusieurs années après . les haines religieuses resurgissent . un procès pour insulte va nous plonger dans la politique pas tres stable du pays aujourd'hui. ce film est magistral par sa constructions sa mise en scène sobre et son jeu magnifique. autant une leçon d'histoire qu'une leçon de cinéma;
Un bon film sur les problèmes du Liban. A partir d'un fait divers, (entre un chrétien libanais et un réfugié palestinien travaillant au Liban), le cinéaste nous montre la complexité de ces peuples du proche Orient. C'est très bien réalisé, avec de bons acteurs, ce n'est pas manichéen, bien qu'au départ, le Libanais semble le plus borné. C'est un film aussi de procès puisque tout dépendra du jugement du tribunal. spoiler: Ca se termine bien, heureusement.