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Un visiteur
5,0
Publiée le 15 août 2020
Le film de la réalisatrice Ildikó Enyedi nous emmène à explorer les profondeurs de nos âmes. Nous espérons nous trouver, nous aimer, dans un univers rude où la mort (celle des animaux) est présente dans quelques plans. Et en plus, quelle allégorie sur la condition humaine, quand la réalisatrice prend pour modèle sur nos difficultés à communiquer, une jeune femme qui apparaît aux yeux des autres, comme une personne autiste, incapable d'échanger avec eux. Mais ceux qui semblent être dans la normalité, communiquent-ils entre-eux ? Pas si sûr ! Ne sont-ils pas dans une illusion des rapports humains ? Les scènes dans l'abattoir sont bien sûr difficiles. Le regard des vaches est scénarisé. Une vache contemple le ciel avant d'être conduit vers son terrible destin. Les vaches se regardent. Elles semblent guère optimistes sur leur sort, et comme réponse à leur drame inévitable, les autres images du cerf et de la biche, profitant eux de leur liberté, de leur vie. Finalement ce sont ces 2 animaux qui sont les seules figures libres du film. Les humains sont eux enfermés dans leurs faut-semblants, jouant leurs rôles sociaux. Certes leur métier est ingrat dans un environnement très dur. La réalisatrice ne les montre pas du doigt. Chacun à ses chaînes. Et puis enchaînés comme les autres, il y a les personnages principaux un homme plus très jeune et handicapé, et donc cette femme prétendument autiste, et assez paradoxalement, ces 2 "handicapés" de la vie, ont les réponses pour supporter cela, du moins dans leurs rêves. Comment s'échapper à ces conditions de vie très dures dans cet abattoir ? Comment fuir cette terrible réalité ? En fait ces 2 personnes sont déjà liés dès le départ. Leurs différences avec le reste du groupe fait qu'ils doivent s'unir, malgré les obstacles. mais leur destin est intimement lié. Leurs rêves les amènent vers cette liberté tant recherchée. Ils rêvent de briser leurs chaînes de cet abattoir cruel où finalement personne (homme et bêtes) n'en échappent. C'est bien évidemment un film sur les corps qui triment et l'âme (l'âme des gens, l'âme des vaches aussi) chacun est voué à sa destiné. à son terrible destin. Et cela est raconté avec une objectivité implacable.
"Corps et âme" aurait dû s'intituler "Eros et Thanatos", puisque tout le film montre la lutte de l'amour contre la mort. Eros se développe sur fond de mort, omniprésente. Thanatos semble bien devoir triompher d'un amour naissant... Un sujet superbement traité par le bais de l'onirisme. Ah, ça, c'est vraiment un beau film... Il faudra aux âmes sensibles faire l'effort de surmonter les scènes "Thanatos" du début dans l'abattoir. Ces scènes ne sont pas gratuites, puisqu'elles posent le décor. Oui, un vrai beau film.
Film très sensible, où la relation entre les personnes donne une dimension prenante au film malgré sa durée qui n'est pas un obstacle. Je ne me suis pas ennuyé une seconde. Bernard
Premier film de cette Réalisatrice et premier film Hongrois également que je vois donc je ne sais pas si c'est caractéristique au cinéma de ce pays mais c'est différent de ce que l'on a l'habitude de voir en France ou au USA et c'est très plaisant de découvrir cela.
Le film s'ouvre sur des images d'une grande beautée poétique enchaînées par d'autres cruellement réel c'est toute la force de ce film, nous mettre en opposition c'est deux tableaux c'est ce qui rend ce film profondément humain et honnête sur la réalité des choses du quotidien et de la vie en général.