Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
4,5
Publiée le 15 octobre 2017
Film avec un dispositif faussement simple d'un Atelier d'Ecriture destiné à donner à des jeunes en déshérence un moyen de bâtir in projet collectif . Beaucoup d'installation d'écritures , de suggestions contradictoires , d'inimitiés d'où surgit un Antoine têtu , avec une violence immergée qui délivre un texte assez âpre et abrupt. Entre l'écrivain ( Marina Foîs opaque ) et Antoine , va se nouer , en toute innocence , une relation trouble qui va ouvrir le document à la fiction . L'un et l'autre se jaugent , s'espionnent , font du hors cadre , jusqu'à un acte violent surgisse aux portes de l'Angoisse . Tandis que le monde de Marina , faite de causes à effets , s'effondre Antoine deviendra un Héros Camusien , enfoncé dans une solitude extrême et presque invisible , dans une voix blanche dira la vacuité d'un acte si violent soit -il . Laurent Canter, sans didactisme , va faire surgir cet élan vital contenu en chacun et porteuse de fiction . Marina Foîs , en inconfort total , parfois bât bleue et bien pensante va devoir imposer une femme paumée , en perte de repère avec un Antoine transformé . Laurent Canté a éclairé nos consciences et nous a débranché de nos automatismes par un mécanisme très étrange de regarder autrement l'Autre . Bravo et nécessaire à tous les pédagogues , aux MJC et aux accompagants de la Jeunesse de tout poil.
J'ai trouvé ce film très bien dans l'ensemble. C'est bien vu, intrigant, juste et sensible. On sent bien le malaise général d'Antoine. Aussi l'écrivaine se sent bien concernée par ce jeune homme curieux et en souffrance. Ce qui est bien également c'est que ce film parle de la ville de La Ciotat, au passé et aussi au présent (concernant l'activité portuaire).
Un film qui semble se chercher autant que les personnages, ce qui donne beaucoup de longueurs et de dialogues qui n’avancent pas et qui tournent en rond. Plutôt décevant et assez inégal.
Sous le soleil estival de La Ciotat, Olivia (Marina Foïs) anime un atelier d'écriture avec quelques jeunes de la ville. Ils entreprennent l'écriture d'un polar qui puise son inspiration dans le passé industrielle. Parmi eux Antoine se singularise vite. Solitaire, mutique, il manifeste un tempérament violent qui inquiète Olivia autant qu'il la séduit.
Jetez un œil à la bande annonce de "L'Atelier". Vous a-t-elle plu ? Alors allez voir le dernier film de Laurent Cantet qui lui est très fidèle. Vous a-t-elle déplu ? Alors n'insistez pas.
Une Palme d'Or peut tuer un réalisateur. Laurent Cantet l'a décrochée en 2008 avec "Entre les murs". Je sais les débats que ce film a suscités. je le considère néanmoins, sur la forme comme sur le fond, comme un chef d’œuvre. Changeant complètement de registre, le réalisateur est allé tourné quatre ans plus tard au Canada l'adaptation d'un roman de Joyce Carol Oates. Succès critique mais échec commercial. Après une escale à Cuba ("Escale à Ithaque") en 2014, Cantet revient à des régions et des sujets plus familiers : comme François Bégaudeau dans "Entre les murs", Marina Foïs - qu'on avait rarement vue aussi juste dans un rôle où on ne lui demande pas de faire rire - est en position de transmettre à des adolescents un savoir.
C'est d'ailleurs les scènes de groupe tournées avec ces sept jeunes qui constituent le point faible du film. Leur spontanéité est trop artificielle, leur progrès trop rapides et leurs productions trop achevées pour être crédibles, leurs caractères trop stéréotypées.
C'est quand le film se focalise sur le duo Olivia-Antoine qu'il est le plus convaincant. Antoine a la beauté du diable. C'est un adolescent sans histoire qui vit dans un appartement avec deux parents aimants et une petite sœur. Comme les ados de son âge, il a des amis et joue sur sa console vidéo. Mais Antoine a plus de profondeur qu'il n'en a l'air. Pour tromper son ennui, il nage dans les calanques, se muscle et regarde les appels au crime d'un nazillon provençal sur Internet. Au XIXème siècle, on aurait dit qu'il a le spleen ; au XXIème, on dira qu'il a la haine. Mais c'est peut-être plus un personnage du siècle dernier qu'Antoine évoque : Meursault qui tue gratuitement, sans motif, un Arabe anonyme sur la plage d'Alger parce que sa mère est morte l'avant-veille et qu'il a le soleil dans les yeux.
Laurent Cantet aurait pu forcer le trait et dévoiler, derrière l'apparente normalité de l'adolescent boudeur, un monstre de noirceur. Il ne tombe pas dans ce piège. J'en ai déjà trop dit sur un dénouement qui aurait gagné à être plus resserré - le film dure quinze minutes de trop - mais qui brille par sa subtilité.
Ce film n'est que clichés ! le contexte même d'un atelier d'écriture... a quand même le mérite de montrer ce qu'il ne faut jamais faire en atelier d'écriture si l'intention est de permettre à un public d'aimer écrire,même si, bien sûr pour le film les jeunes vont réussir à écrire. J'ai du mal à comprendre pourquoi il reçoit d'aussi bonnes critiques. On est pas dans un monde sans complexités sur ces sujets. C'est le point de vue scénarisé de personnes qui sont sans doute loin de la vie dans les quartiers.C'est vrai que dès lors qu'il y a un sujet là-dessus, ça devient un " truc" commercial et donc très mal exploité.
Un film formidable, thriller psychologique pesant, joué juste, et qui suscite outre une réflexion sur notre monde contemporain, une réflexion sur ce qu’est créer. C’est l’anti-plus belle la vie.
L'Atelier est Film au allure simpliste mais qui se révèle complexe dans son intrigue au allure de thriller. à mon sens L Cantet a souhaité un mise en abîme de l'auteur de polar à succès Marina Fois (Olivia) fasciné par un des membres de l'atelier Antoine. 2 trames se juxtaposent dans L'atelier de L Cantet. La première sur une histoire des jeunes d 2017 confronté à l'histoire et l'héritage industriel et de lutte vielle de 30 ans des chantiers de la Ciotat. Ces jeunes pour la plus part petit enfant d'ouvrier du chantier N'ont plus les préoccupations que les anciens tentent de leurs transmettre : leur place dans la Societe, le terrorisme, la montée de l'extrême droite... Se projeter dans la vie leurs vies. Puis la seconde au travers Antoine membre de l'atelier, qui coincé par un avenir sans horizon, un environnement social douteux voire extrême, va doucement et qq fois violemment mener une psychothérapie par la verbalisation de ses contradictions et Démons, pour aboutir à une libération . L'ensemble reste très cohérent de bout en bout et surtout ne tombe pas dans les poncifs et réflexions de jeunes. Tres équilibré les dialogues abordent les sujets crûment et simplement sans artifices. Marina Fois campent une auteurs à la fois trouble et déterminé dans ces attendus vis à vis de l'atelier. Antoine dérangeant dans ces non dit et son discours en creux. Pourtant la mayonnaise ne prend pas totalement, notamment dans la violence d'Antoine vis à vis d'Olivia. Enfin, Je dirais qu'une troisième trame se mele au 2 autres . En effet la mise en abîme opéré par L Cantet de l'écrivaine Olivia, vis à vis d'Antoine pourrait décrire la posture du cinéaste et de scénariste R Campillo à la fois puisant son inspiration dans l'expérience menée en 1999 de l'atelier à la Ciotat et à la fois sous forme d'attraction & répulsion vis à vis de ce jeune Antoine et des pulsions mortifaires qui l'agitent.
Je n'ai pas aimé....difficile à expliquer pourquoi...le mélange des genres , parfois très proche d'un reportage , parfois limite thriller , trop didactique ....analyse d'une jeunesse cherchant un avenir à la Ciotat , ou celle d'un jeune homme proche de l'extrême droite...on s'y perd .....et finalement j'ai trouvé ce film.....creux et sans intérêt,trop lent trop long ...et finalement peu de messages à recevoir.... Dommage car aux vues des critiques plutôt excellentes je m'attendais à un film fort , dérangeant, brutal....comme j'ai pu lire ....il n'en est rien.....démago tout au plus.....
Le film vogue sur des rivages où le cinéma français va rarement, c'est à dire, sur la crise existentielle d'une jeunesse française sans tomber dans les travers psychologistes sur la crise d'ado. Par le regard et l'écriture d'un adolescent, c'est le vide et l'ennui qui prime sur le discours raciste et xénophobe. Au final, Laurent Cantet préfère insister sur le jeu entre Marina Foïs et le jeune acteur Mathieu Lucci -tous deux saisissants- pour instiller une dose sacrément romanesque dans un film qui s'éloigne brillamment du chemin attendu à un moment du récit didactique sur l’endoctrinement et la radicalisation ( ici l'autre versant). Si le propos commence à s'épuiser sur la dernière partie du film, il y a au moins quelques scènes fascinantes qui ne sont pas sans rappeller plus ombrement la réussite du film "Dans la cour" de François Ozon. Moins soucieux de réalisme que "Entre les murs", L'atelier prend peut être plus le large.
Près de dix ans après sa Palme d’or, Laurent Cantet signe avec L’atelier un nouveau grand film sur la jeunesse. Coécrit avec le fidèle complice Robin Campillo et porté par des acteurs non-professionnels exceptionnels aux côtés d’une Marina Foïs au sommet de son art, le film enchante et porte une passinnante réflexion.
Laurent Cantet nous revient après quelques années d’absence derrière la caméra avec une œuvre originale où une écrivaine anime un atelier d’écriture destiné à la réinsertion des jeunes et où ceux-ci vont devoir écrire un roman. « L’Atelier » n’est parfois pas loin du documentaire lorsqu’il s’attache à filmer les joutes verbales entre cette auteure et les sept jeunes qui participent à cet atelier, un peu comme il le faisait avec une salle de classe et ses acteurs non professionnels dans « Entre les murs ». Ici, il aère néanmoins son film de scènes extérieures où on apprend à mieux connaître la romancière jouée par Marina Foïs et l’un des jeunes incarné par le prometteur Maxime Lucci. La relation entre provocation et fascination qui va se tisser entre eux va mâtiner le long-métrage de tension dramatique et d’une once de suspense. L’aspect romanesque intervient alors plus même si ce n’est pas forcément le plus intéressant ni le plus maîtrisé.
Par le biais des discussions entre ces jeunes nées de l’écriture du roman, Cantet entend se faire l’écho de la jeunesse de notre époque. Le roman noir qu’il doive écrire va faire éclore des sujets de débat sur notre société, des échange qui deviennent parfois houleux et cristallisent rancœurs identitaires, racisme, religion ou encore le rapport à la violence. C’est sur ce versant social qui constitue bien la moitié du film que l’on est conquis. Les dialogues sont passionnants et arbitrés par une Marina Foïs encore une fois excellente et ils auscultent parfaitement une certaine jeunesse française perdue, révoltée ou démissionnaire. Que l’on parle du terrorisme, de la notion de violence ou du meurtre c’est fait avec intelligence et assez de contrepoints pour chaque intervenant. Et de faire naître tout cela par le biais de la littérature est assez étonnant et réussi. Le metteur en scène parvient à rendre prenante une situation statique et étirée propre au documentaire avec brio.
En revanche, les scènes s’intéressant individuellement à Olivia et Antoine, ne sont pas toujours intéressantes, notamment au début. Comme si le cinéaste s’en désintéressait et ne nous les offrait que pour offrir de la matière destinée à comprendre ses personnages. Et cela casse le rythme du film à tel point que les séquences de l’atelier sont attendues avec impatience et ne paraissent jamais redondantes. Quand un rapprochement moral se fait entre les deux, leurs scènes en dehors de l’atelier prennent une tournure plus intéressante et intrigante. Mais une des situations nous semble outrée et nous rend quelque peu incrédules. Cependant, on aurait aimé plus de venin et voir les rapports entre ces deux là bousculer leurs convictions respectives. Il y a un goût d’inachevé et une certaine frustration qui s’empare de nous. On apprécie pourtant l’épilogue qui éclaire psychologiquement le personnage d’Antoine (et donc l’intrigue) sous un autre angle. « L’Atelier » n’en demeure pas moins sociologiquement intéressant mais parfois quelque peu bancal.
Le dernier film de Laurent Cantet se compose de deux parties distinctes.
La première retrouve les meilleurs côtés de Entre les murs : Cantet sait comme personne filmer les jeunes gens qui ne sont pas des acteurs, les faire interagir avec l'expérimentée Marina Fois, montrer leurs émois, leurs sentiments, leurs hésitations.
C'est très beau, et d'une intelligence d'écriture très convaincante. On suit avec beaucoup de plaisir l'initiation de ces jeunes aux joies de l'écriture. La dialectique des échanges est en soi un véritable plaisir gourmand.
Dans la deuxième partie du film, Cantet recentre l'action sur le personnage de l'écrivaine et celui d'Antoine, un jeune qui se laisse séduire par les thèses de l'extrême-droite. L'atelier vire alors doucement au thriller psychologique. Quelle est la nature exacte de la relation entre les deux personnages, un acte violent est-il à craindre ?
Cette deuxième partie m'a nettement moins convaincu que la première. J'ai trouvé que le scénario s'alourdissait de scories inutiles (un exemple : la visite de l'éditeur), que Cantet n'était pas très à l'aise dans les scènes de suspense et que le jeu Marina Fois s'ankylosait un peu.
Au final cependant l'impression est plutôt positive, et je conseille L'atelier pour sa sourde originalité.