À l'été 1983, dans le nord de l'Italie, Elio passe ses vacances en famille. Son père, professeur d'histoire de l'art, accueille pour l'été un assistant de recherche, Oliver. Entre les deux jeunes hommes, malgré la différence d'âge (Elio a dix-sept ans seulement, Oliver a une dizaine d'années de plus) l'attirance est immédiate et irrépressible. Elio et Oliver tomberont bientôt dans les bras l'un de l'autre.
"Call me by your name" est un film solaire qui réussit à nous faire ressentir la chaleur d'un été italien et la fraicheur d'un bain de minuit.
C'est un film qui, avec un soin scrupuleux, fait revivre une époque, vieille déjà de près de trente-cinq années, mais qui, pour les gens de ma génération, a le parfum proustien des vertes amours enfantines - et la dégaine inimitable des années quatre-vingts.
C'est un film d'un raffinement exquis qui, dès son générique, nous permet d'accéder à une vie intellectuelle supérieure : la villa italienne qu'habitent pendant leurs vacances ce père anglais et archéologue, cette mère française et polyglotte - on découvre avec étonnement l'aisance d'Amira Casar à s'exprimer indifféremment en français, en anglais, en italien et en allemand - et ce fils surdoué a le charme décati et la vieille domesticité fidèle que n'ont pas les résidences de vacances des nouveaux riches.
C'est enfin et surtout un film d'une sensualité fiévreuse qui nous fait partager - ce qui, à mon âge avancé, est une sacrée gageure - l'excitation débordante d'un jeune homme pour qui tout est objet de désir : la jeune fille en fleurs qui le supplie de lui prendre sa virginité, un brugnon juteux (sic) et bien sûr ce splendide éphèbe américain qui danse aussi bien qu'il nage.
Malgré les immenses qualités de "Call me by your name", je n'ai pas été séduit. Pire : je ne sais pas l'expliquer. Est-ce un vieux fond d'homophobie qui me rend insensible aux romances gays ? Si c'était le cas, ce serait triste, et même grave. Mais j'ai adoré "Maurice", "Le Secret de Brokeback Mountain" ou "La Vie d'Adèle". Ouf !
J'en ai marre de ne pas aimer les films que tout le monde qu'aime, de ne pas succomber à leur charme fou. "Phantom Thread", "La Forme de l'eau", "Lady Bird" et maintenant "Call me by your name". Les meilleurs films de ce premier trimestre, encensés par la critique, salués par le public, qui ont désormais leur nom dans l'histoire du cinéma grâce aux Oscars, m'ont laissé de glace.
C'est grave docteur ? Oui. Oui parce que mes critiques répétitivement scrogneugneu vont vite se démonétiser à force de dire du mal de films qui ne le méritent pas. Oui parce que cette déprime hivernale est peut-être le signe que mon goût critique est en train de s'émousser et qu'il est temps pour moi de passer à autre chose sur quoi me faire les griffes : le tricot ? le hard metal ? la Premier League ?